La belle affaire : Domenech annonce la liste des 23 en direct sur TF1, le mardi 11 mai 2010, soit demain, au journal de 20 h !
Entre nous, je n'ai pas trop envie de critiquer Raymond Domenech. J'ai pris fait et cause pour Vahid Halilhodzic contre ces c... d'Ivoiriens, ce n'est donc pas moi qui vais casser du sucre sur le dos de Domenech. Halilhodzic avait qualifié les Ivoiriens pour le Mundial, il aurait dû accompagner l'équipe en Afrique du Sud. Domenech a qualifié la France, même topo, et basta !
Et puis, quand on considère la platitude de mainte conversation entre spécialistes du sport (au hasard, le fameux "On refait le match", sur RTL avec les vocalises de Saccomano qui ne font rire que lui !), on est bien content d'avoir à la tête de l'équipe de France quelqu'un qui, de toute évidence, ne lit pas que les quotidiens ou magazines sportifs ! C'est aussi pour ça que j'aime bien Domenech.
Il n'empêche. Il est parfois énervant, voire gonflant, le Raymond, comme en 2006, lorsqu'il sélectionne Dhorasso et laisse Giuly à la maison, après la formidable saison que Ludovic a eue avec Barcelone ! Et là, on se dit : mais qu'est-ce qui lui prend, à Raymond ? Avec la victoire du Barça en finale de la Champion's League, on sentait bien que ce Giuly avait bouffé du lion, surtout qu'il n'avait pas passé cette saison sur le banc ! Sur sa lancée de la fin de saison, Giuly était bien capable de marquer deux ou trois buts avec l'équipe de France, et avec un seul but, allez savoir..., contre l'Italie, par exemple...
Il avait peur de quoi, Domenech, que Giuly fasse de l'ombre à quelques glorieux anciens, comme celui qui a donné le coup de tête à Materazzi, en laissant son équipe dans la mouise, et qui, de surcroît, se fait encenser par tout le monde, à commencer par Chirac ? C'est pour éviter au galactique du Real Madrid de se faire chambrer par le ludion du Barça, l'ennemi intime, que Domenech a préféré opter pour le gentil, mais assez terne Dhorasso, lequel n'a même pas joué !? Et il y en a même un qui m'était sorti de la tête, un certain Pascal Tchimbonda..., dont on n'a plus jamais entendu parler, et que Domenech a positivement "assassiné" en le traitant de la manière dont il l'a traité !
Dans l'état actuel des choses, je veux parler du "désamour" touchant l'équipe de France de la part du public, le tout à cause, dit-on, d'un sélectionneur en perte de vitesse, que d'aucuns auraient voulu voir remplacer, quelques semaines avant le mundial (comme quoi, il y a des cons partout !), et parce que j'aime bien Domenech, et que je suis persuadé que, malgré tous ses défauts, il peut encore surprendre son monde (franchement, en 2006, il n'y a que les Italiens qui aient fait mieux que la France, ce qui est tout de même pas mal, non !?), je m'en vais mettre mon grain de sel dans la tambouille et m'inscrire sur la liste des 60 et quelques millions de sélectionneurs...
De toute façon, en ce lundi 10 mai 2010, Domenech ne risque pas de lire mon message. C'est donc en parfaite décontraction que je ponds ce papier.
Qu'est-ce qu'il faut que Domenech fasse pour redorer son blason auprès du public français ? Qu'il gagne la coupe du monde ou se classe au moins dans le dernier carré. Et comme visiblement personne n'attend les Français en demi-finale et, a fortiori, plus haut, je crois que ce serait déjà une sacrée performance. Mais avant ?
Avant ? Il y a cette fameuse liste des 23. Et là je dois dire que ça ne commence pas très bien ! TF 1 ! Parce qu'il ne pouvait pas faire une conférence de presse normale comme tout le monde ? En Allemagne, ça se passe au siège du DFB (Deutscher Fussballbund), devant un parterre de journalistes sportifs, et c'est comme ça un peu partout. En France, non, il faut organiser tout un barnum sur TF1, non pas sur Téléfoot, ce qui se comprendrait, mais au JT de Laurence Ferrari, que je ne connaissais pas aussi férue de football !
Par parenthèse, il va si mal que ça, le JT de TF1, pour qu'ils aient besoin de le booster avec l'aide de Raymond Domenech ?
Pour tout vous dire, je ne regarderai pas TF1 mardi soir, même si je trouve Ferrari bien plus sexy que son prédécesseur et que la "vieille" du week-end. Elle est bien, Laurence Ferrari, plus que bien même, au point que, souvent, on a presque envie de la toucher... Mais je m'égare ! Malgré le joli minois de la présentatrice du JT de TF1, j'ai décidé de boycotter l'annonce des 23 par Raymond Domenech, parce que je refuse de me laisser manipuler. Et puis, dans la minute qui suivra cette annonce, l'info sera partout. Alors ! Mais Laurence Ferrarri ne perd rien pour attendre : bientôt, les télés seront en 3D, et là, je pourrai la regarder de près, en tournant autour de l'écran. Cette fille vous donne vraiment envie de toucher...
Bon, on se calme ! Revenons à notre cher Raymond, et à mon intention de m'inscrire sur la liste des 60 et quelques millions de sélectionneurs.
Je n'irai pas jusqu'à 23 ; je me contenterai de quelques personnalités marquantes. Et comme je ne suis pas un "footeux", je n'entrerai pas dans les détails. Je ne m'appuierai que sur trois principes :
1. Les joueurs de l'équipe de France ne sont pas là pour plaire au sélectionneur mais pour servir la France. Ce qui veut dire que les états d'âme ou d'éventuelles brouilles avec le sélectionneur n'ont pas à entrer en ligne de compte.
2. Tous les joueurs sont strictement placés sur le même plan d'égalité ; en clair : pas de titulaire !
3. Bien plus que le niveau technique et la qualité du joueur, ce qui compte, dans une compétition à la fois courte (plus courte qu'un championnat) et longue (plusieurs semaines), c'est la motivation du joueur, telle qu'elle se sera manifestée tout au long de la saison, ainsi que son expérience de la compétition.
* Les gardiens de but ? Lloris, Mandanda et Landreau, dans le désordre. Conformément au principe n°2 susmentionné, pas de numéro 1 : tout le monde joue ou a une chance de jouer. Ça se passe à la courte paille, avant chaque match. Avec ça, je maintiens les gars sous pression, mais une pression positive, et au moins, personne ne fait la gueule. Pourquoi Landreau ? Pour célébrer son retour au premier plan, quand on se souvient de la manière dont il a été évincé de l'équipe de France. Mickaël a su positiver et se reprendre en main. Et le formidable parcours de Lille (cette pêche qui fait que les gars ne doutent de rien) lui doit beaucoup. Par ailleurs, Landreau a déjà goûté à l'équipe de France, ce qui explique que je le préfère à d'autres (Carrasso ou Ruffier, par exemple).
* Pour les autres lignes, je ne tiendrai pas compte du poste, parce que c'est le cadet de mes soucis (ex. j'ai entendu Mbia, de Marseille, râler parce que Deschamps lui aurait imposé un poste en défense, alors qu'il aurait souhaité en occuper un autre. J'ai pourtant entendu les équipiers de Mbia s'extasier sur le fait que depuis qu'il occupait ce poste, Marseille prenait moins de buts... Hors le naufrage de Lille !).
Ce qui va nous donner, dans le plus grand désordre (on n'aura pas forcément vingt-trois joueurs parce que je me focalise sur les cas qui m'intéressent le plus.) :
- Pédretti (Auxerre) a montré qu'il avait la poigne d'un capitaine. Par ailleurs, il délivre d'excellents coups francs.
- Malouda : j'ai cru comprendre qu'il était en délicatesse avec Domenech ? Est-ce vraiment important ? Je dirais de lui ce que je pensais de Giuly en 2006. Bien entendu, Chelsea n'a pas gagné la Champion's League, parce que Chelsea est tombé sur un Mourihno retors et fin matois. La saison reste quand même plus qu'épatante pour Malouda.
- Vieira : jouera, jouera pas ? Moi, je le prends ! Pour l'expérience. Parce que s'il n'a plus de bobos, sa présence au sein de l'équipe sera toujours un plus. Et puis, Vieira est dans une bien meilleure forme qu'en 2008 et a toujours été un bien meilleur capitaine que Thierry Henry !
- Henry : presque la même chose que Vieira, à ceci près que je ne pense pas qu'il soit un meneur d'hommes. Et de surcroît, les attaquants font de piètres capitaines ! Donc, je le prends, pour l'expérience, mais je lui retire le brassard (*) et ne le titularise pas systématiquement. De toutes façons, il n'y a plus de titulaire !
- Ribéry : même chose que pour Malouda. J'ai suivi la dernière journée de la Bundesliga à la radio, sur Bayern1 (samedi 8 mai, dans l'après-midi) et vu les images par la suite. Malgré quelques bobos au cours de la saison, Ribéry a été parfait. Sans lui, on peut douter que le Bayern ait pu décrocher le titre.
- Govou : comme pour Vieira, pour l'expérience. Il est de ceux qui sont capables de surnager encore longtemps, au sein d'une équipe qui boit la tasse ; et en coupe du monde, c'est important.
- Anelka : comme pour Malouda, Govou, Vieira... L'expérience, avec un surcroît de motivation, compte tenu de toutes les sélections auxquelles il a déjà échappé. En voilà un qui a envie de prouver pas mal de choses, ce dont je le crois capable. De surcroît, Anelka est si agréable à voir évoluer sur un terrain !
- Cissé : comme pour Anelka, voire avec un petit plus : celui-là a vraiment bouffé du lion ! Si, avec le mental dont il a fait preuve, Djibril n'est pas en Afrique du Sud, alors Domenech n'est qu'un sélectionneur de pacotille ! Voilà un gars qu'on a vu se casser une jambe, puis se casser encore une jambe, et qui, des années après, revient à son meilleur niveau... On me dira que le championnat grec, et patati et patata ! Sauf qu'avec le tiers du quart du mental de Cissé, les chiffes molles de Bordeaux auraient été championnes de France !
- Gourcuff. Ça tombe bien : on parlait de chiffes molles bordelaises ! Lui (le mannequin de ces dames !), je le laisserais bien à la maison, tant il a été transparent cette saison (à l'instar de Gignac). On me parlera de blessures, mais Ribéry aussi a eu ses petits problèmes ! Voilà un garçon dont on attendrait qu'à l'instar d'un Messi, il modifie le sort d'un match à lui tout seul. Ce sera, malheureusement pour Laurent Blanc, l'une des plus grandes déceptions de la saison écoulée. Mais c'est peut-être précisément pour cette même raison (on est un meneur d'hommes ou on ne l'est pas !) que je vais le sélectionner : parce qu'il y a la structure et la conjoncture. Structurellement parlant, Gourcuff est un grand joueur. Il a connu une mauvaise conjoncture. À lui de se défoncer en Afrique du Sud, pour montrer à tous ce dont il est vraiment capable ! Peut-être le déclic se produira-t-il dans un mois !
- Benzema : comme pour Gourcuff (structure et conjoncture), mais avec plein de circonstances atténuantes. Tout le monde sait, ou devrait savoir, qu'arriver dans une équipe dont on ne parle pas la langue, ça pose toujours des problèmes : Raï à son arrivée au PSG, Papin au Bayern, Ribery au Bayern (tellement pressé de changer d'air !) et plein d'autres, qui n'ont vraiment brillé qu'à partir du moment où ils ont commencé à bien parler la langue. Benzema n'échappe pas à la règle. Et avec tout le fric qu'ils dilapident, certains grands clubs devraient s'offrir des interprètes, pour accélérer l'intégration de leurs joueurs étrangers. On me dira que Cissé cartonne en Grèce sans parler la langue. Heureusement qu'il y a l'anglais !
Là j'ai treize joueurs. Normalement, il en manque dix pour faire vingt-trois. Je laisserai Raymond compléter la liste avec qui il voudra. Je lui laisse neuf noms et je me réserve le dixième : le joker.
Joker ? Dans un grand championnat, il faut toujours un joker : le petit plus, celui que personne n'attend vraiment, et qui va enflammer les foules (cf. le Brésil, avec un certain Pelé, dix-sept ans !).
Un joueur français, avec un petit plus, ce petit quelque chose qui peut vous soulever tout un stade (on sera en Afrique, ne l'oublions pas !). Le joueur que personne n'attend... Vous ne voyez pas de qui je veux parler ?
Marseille est devenu définitivement champion contre qui déjà ? Rennes ? On a vu les Marseillais mener un à zéro, puis se traîner plus ou moins poussivement. Et puis il est entré... In fine, 3 buts à un. Marseille champion !
Ce n'est peut-être pas le meilleur joueur français ; Jean-Michel Larqué lui a même cassé pas mal de sucre sur le dos ; mais Larqué n'est qu'un guignol, qui croit qu'on est un expert du football simplement parce qu'on y a joué autrefois et il faut qu'il soit vraiment aveugle pour ne pas reconnaître l'immense potentiel de ce gamin, un gamin qui possède ce petit plus qui font les grands artistes du football, à condition qu'il travaille un minimum et s'impose quelques règles en matière d'hygiène de vie. Vingt à trente minutes par match, les trente dernières, ça devrait lui suffire, et les milliards de téléspectateurs de la future coupe du monde ne devraient retenir qu'un nom : Ben Arfa !
Tout le monde aura constaté, comme moi, que le petit mou de l'OM, en cette fin de saison, a coïncidé avec la période d'inactivité d'Hatem.
Pour ma part, je croise les doigts pour que Ben Arfa soit dans la liste des vingt-trois. Ce serait la preuve que Domenech est vraiment un grand sélectionneur, avec du culot, pas un vulgaire fonctionnaire de la fédération, en CDD ! (Je n'ai rien contre les fonctionnaires, puisque j'en suis un moi-même !)
Un grand sélectionneur, ça vous motive un bonhomme, un peu comme Yannick Noah, capitaine de l'équipe de France de coupe Davis, dont Henri Leconte disait : "si Yannick m'avait demandé de traverser un mur, je l'aurais fait !"
Post scriptum (mercredi 12 mai 2010)
Certains journalistes me font vraiment rigoler, les mêmes qui ne tenaient plus en place en prévision de l'annonce des "23", et qui poussent des cris d'orfraie parce que, bien évidemment, Domenech leur a fait un nième pied-de-nez !
Il est où le problème ? Demander à sept joueurs de rentrer à la maison, après leur avoir fait miroiter l'éventualité d'une sélection ? Ce sont de grands garçons, non ? Et puis, la saison n'est pas encore terminée, il peut y avoir encore des blessures... Alors !
Bien évidemment, j'ai fait l'impasse sur l'annonce de Domenech, et je suis allé sur Bayern 1, la radio bavaroise, où officiait une sémillante blondinette que je pouvais admirer grâce à la webcam. Et j'ai bien rigolé en découvrant la tronche de certains spécialistes, sur le coup de 21h30, obligés d'en rabâcher sur des joueurs dont on ne sait même pas s'ils seront en Afrique du Sud.
Moralité : à cette date, je ne dirai rien de la liste de Domenech, sinon que j'espère qu'il laissera tout de même une porte ouverte à Vieira et Benzema, surtout au second. Parce qu'en ce moment, Gignac meilleur que Benzema, je demande à voir !
Et là, je rappellerai mon principe numéro 1 susmentionné et je le modifierais en ces termes : les joueurs de l'équipe de France ne sont pas là pour plaire au sélectionneur mais pour servir la France. Ce qui veut dire que les états d'âme ou d'éventuelles brouilles avec le sélectionneur n'ont pas à entrer en ligne de compte. Par ailleurs, les joueurs étant placés sur un strict plan d'égalité, il ne saurait y avoir de "leadership" d'un joueur ou groupe de joueurs par rapport à un voire d'autres. De fait, les amitiés ou inimitiés entre joueurs ne sauraient être prises en compte.
En clair, le fait que Benzema admire ou n'admire pas Thierry Henry n'a pas à (= n'aurait pas dû) interférer dans la sélection de Karim, dès lors que lui et les autres seraient là pour servir la France, pas pour servir Thierry Henry.
En clair, le fait que Benzema admire ou n'admire pas Thierry Henry n'a pas à (= n'aurait pas dû) interférer dans la sélection de Karim, dès lors que lui et les autres seraient là pour servir la France, pas pour servir Thierry Henry.
(*) Que quelqu'un me cite une seule grande équipe de football, a fortiori une équipe championne du monde, qui ait eu un attaquant comme capitaine ! Rummenigge, Gerd Müller capitaines du Bayern ? Jamais ! Si l'équipe de France est aussi poussive, c'est aussi parce qu'elle n'a pas de capitaine digne de ce nom. Quand diable Domenech (et il n'est pas le seul !) comprendra-t-il qu'on ne confie pas le brassard de capitaine à un attaquant ?