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dimanche 28 juillet 2013

Ce bon docteur Jean-Pierre de Mondenard ou le serment d'hypocrite



Jean-Pierre de Mondenard est un médecin français spécialisé dans le dopage, qui me fait toujours penser au croquemort des aventures de Lucky Luke, qui répète toujours : "Il faut que tout le monde vive !".

En clair, J.-P. de Mondenard est médecin, mais pour ma part, je doute vivement qu'il pratique la même profession que feu le grand Albert Schweitzer !

Donc, notre médecin spécialiste du dopage était l'autre jour dans un studio de télévision où il fut invité à commenter le Tour de France en cours, et il en a profité pour nous livrer quelques perles de sa production.


Ça a commencé par une présomption générale de culpabilité pour les cyclistes professionnels, qui seraient dopés par principe :

- Tant qu'ils ne sont pas pris, ils ne sont pas dopés.

Puis on l'a interrogé sur le cas Contador et le fait que l'Espagnol semble moins fringuant que par le passé. Et notre médecin d'y aller de ses insinuations sur le fait que Contador était bien dans l'obligation de faire attention, après avoir été déjà pris dans le passé. Notre médecin de pacotille avait simplement oublié de rappeler la chute de Contador tout au début du Tour, qui aurait pu le contraindre à l'abandon et avait bien dû laisser quelques séquelles.

Le problème avec des parasites comme de Mondenard, spécialisés dans le "dopage", autant dire ne devant leur carrière qu'aux sportifs, sans lesquels ils ne seraient rien, c'est qu'on ne les entende jamais afficher la moindre compassion pour leurs véritables employeurs, les sportifs, lorsque ces derniers se cassent la figure, par exemple au cours d'une étape du Tour de France. Ne parlons même pas de la pollution à laquelle les cyclistes sont soumis, ni des conditions météorologiques qui n'ont jamais entraîné la moindre annulation d'une course cycliste.

Parce que, pour monsieur de Mondenard, se casser la figure sur un vélo, à 60 km/h, ce ne sont que broutilles et compagnie ; la compassion envers un sportif qui se casse la figure ne faisant pas partie du code de déontologie de notre expert !

Mais le clou de l'intervention de notre "spécialiste du dopage" fut de le voir discréditer systématiquement le travail de ses confrères biologistes et pharmacologues chargés de la détection des substances illicites, lorsqu'il évoque "l'impéritie et l'inefficacité des contrôles".

Question : si un médecin spécialiste du dopage comme de Mondenard ne croit pas aux tests de dépistage, alors qui ?

Il est vrai que Lance Armstrong n'a pas été déchu de ses titres à la suite de tests compromettants, mais simplement à la suite d'une série de dénonciations. De ce point de vue, notre médecin ne fait qu'imiter l'USADA, qui, elle non plus, ne croit pas à l'efficacité des tests anti-dopage qu'elle est pourtant chargée d'organiser sur le territoire américain !

Et là, on se dit "quel dommage que notre expert en dopage n'ait pas été meilleur homme de science, ce qui lui aurait permis de mettre au point un système de détection infaillible, en tout cas plus performant que ceux qu'il entend discréditer !".

Conclusion de l'intervention de monsieur de Mondenard :

- À aucun moment, on n'entend les sportifs se régimber contre l'inefficacité des contrôles... Moi je serais dans le camp des cyclistes suspectés - comme quoi, pour lui, il n'y a que les cyclistes qui se "dopent" ! - (...) qu'ils montrent qu'ils sont prêts à investir une partie de leurs gains pour développer les tests anti-dopage...

Vous avez compris que pour ce pauvre homme, adepte de la présomption de culpabilité, c'est aux cyclistes de prouver qu'ils sont innocents...

Détail croustillant : je tombe le jour même sur cet entrefilet publié sur le site de France Télévision - le principal diffuseur du Tour de France, ce qui est plutôt courageux de leur part -, où il est question d'un champion français que j'ai déjà évoqué ici, mais dont Monsieur de Mondenard n'a jamais entendu parler.

Citation : 

"Il faut toujours des stimulants pour faire de grandes performances." La phrase est signée Jacques Anquetil, dans l'émission "Les coulisses de l'exploit", le 21 février 1962. Dans cette enquête sur le dopage dans le peloton, tous les rouages du système sont disséqués. Les soigneurs complices, le public qui demande toujours plus aux coureurs, l'appât du gain…
Face caméra, plusieurs champions de l'époque, comme Jacques Anquetil, quintuple vainqueur du Tour, Raphaël Géminiani, deux fois sur le podium de la Grande Boucle dans les années 50, ou Jean Stablinski, vainqueur du Tour d'Espagne 1958, expliquent avoir eu recours au dopage. Tout en rappelant qu'ils sont des champions d'exception, comme le résume Raphaël Géminiani : "S'il fallait, pour devenir un grand champion, passer chez le pharmacien, mon facteur serait champion du monde, lui aussi."

Source


Nota bene : en Occident, les médecins entament leur carrière après avoir prononcé un serment dit d'Hippocrate, d'où mon jeu de mots avec le serment d'hypocrite...


dimanche 14 juillet 2013

Petit(s) courrier(s)


Avertissement : je me permets d'inviter les visiteurs de ce blog à prendre conscience que des liens parasites, à caractère publicitaire, peuvent apparaître sur ce site comme résultat d'un piratage, alors même que ces liens n'apparaissent pas sur le code html, comme signe que les pirates n'ont pas accès à mon espace personnel. Comment cela est-il possible, je l'ignore... Google aurait-il conclu des accords secrets avec des publicitaires sans en avertir ses abonnés ????

Soit dit en passant, commençons par féliciter chaleureusement les internautes qui fréquentent régulièrement ce blog bien plus souvent que je ne le fais moi-même (la dernière fois, c'était en mars 2013 !), moi qui admire (!?) tous ces gens qui trouvent le temps d'écrire tous les jours sur Internet et les réseaux sociaux. À croire que ce qu'ils écrivent a si peu de consistance qu'ils sont obligés d'en rajouter une couche dès le lendemain ! Pour ma part, j'ai la faiblesse de croire que ce que j'écris a suffisamment de consistance pour être encore lisible des mois plus tard.

À titre d'illustration, nous sommes, aujourd'hui,  le 14 juillet 2013, jour de la fête nationale française, et mon dernier "post" était dédié à Karim Benzema, qui aurait commis le crime de ne pas chanter l'hymne national français lors des matches de l'équipe de France de football. Il me semble qu'après avoir lu mon dernier texte, daté de mars 2013, plus personne n'osera jamais reprocher quoi que ce soit à Benzema, lequel, en ne chantant pas l'hymne national français, se contente d'imiter le président de la République française en personne qui, lui non plus, ne chante pas l'hymne national ! 

En ce 14 juillet 2013, soit quelques jours avant une fameuse étape de montagne sur le Tour de France, je me suis fendu d'un "petit courrier" adressé à Madame la Ministre (française) chargée de la Jeunesse et des Sports, courrier renvoyant à deux autres courriers adressés, déjà, au ministre en exercice chargé de la Jeunesse et des Sports.

Je commencerai par évoquer le plus récent des deux courriers, daté de ... 2010 et adressé à Madame Rama Yade, alors ministre française de la Jeunesse et des Sports. Pour bien comprendre le problème, imaginez la cour de récréation d'un important collège/lycée de la banlieue parisienne, autour du mois de mai, soit au début du printemps : les élèves tombent les manteaux et parkas et sortent les T-shirts. Et c'est là qu'on découvre sous les tenues légères des bourrelets (les Américains disent "muffin tops"), des ventres bedonnants, voire de l'embonpoint, les filles étant souvent plus atteintes par le surpoids que les garçons. 

Voilà ce qu'en dit un responsable politique parisien, qui se trouve être également médecin :


"Dans l'est parisien et à la périphérie, 20 % des enfants sont atteints de surpoids ou d'obésité."

Entre nous, j'aimerais bien savoir d'où notre élu tire ce chiffre. Mais n'en déplaise à notre médecin parisien, je m'inscris en faux contre cette statistique, laquelle, à l'instar des mauvaises statistiques, mêle 'obésité' et 'surpoids' sous un même nombre, ce qui ne rime à rien, quand on sait que l'obésité n'est que la partie visible de l'iceberg. Le fait est que la fréquence du surpoids est bien plus importante que celle de l'obésité, et ce, d'autant plus que les hectogrammes en trop échappent souvent tant à la sagacité des parents qu'à celle des intervenants en milieu scolaire. C'est dire tout l'intérêt d'une observation fine des élèves rassemblés dans une cour de récréation, mais aussi celui de tous les constats qu'on peut faire dans la rue, les aires de jeu, etc. Pour ma part, j'estime qu'en région parisienne, au moins 40 % des adolescentes affichent du surpoids, le chiffre étant moitié moins élevé chez les garçons, et à cela, il y a des raisons objectives que j'évoquerai peut-être ailleurs.

Voilà qui m'a inspiré le courrier qui suit à la ministre déjà évoquée. Ai-je besoin de préciser que mon courrier est resté sans suite, la ministre-potiche en question ayant probablement eu d'autres chats à fouetter ? Je sais que, depuis, toute honte bue et démagogie obligeant, notre ex-potiche à la Jeunesse et aux Sport s'est fendue d'un opuscule destiné à la Jeunesse, que les principaux dédicataires se sont probablement empressés de mettre à la poubelle !


(...)
Madame,
 Pour tout vous dire, je me prends parfois à rêver que je serais ministre en charge de la Jeunesse et des Sports, et que, profitant de la rentrée scolaire, j'organiserais, par exemple, de concert avec mon collègue de l'Education Nationale, une "journée IMC", impliquant au moins un millier d'établissements scolaires renfermant chacun autour de 1000 élèves, soit autour d'un million d'élèves au total (DOM-TOM inclus), dont on mesurerait l'Indice de Masse Corporelle (soit par l'usage de balances à impédance-mètre, soit, plus simplement, par la mesure du tour de poignet, ce qui ne devrait pas prendre plus de deux minutes par élève. (...) Il se trouve que je ne suis pas Ministre de la Jeunesse et des Sports... 

Le deuxième courrier, en réalité le premier dans l'ordre chronologique, était déjà destiné au ministre de la Jeunesse et des Sports de l'époque, qui se trouvait être kinésithérapeute de formation et détenteur de deux médailles olympiques en escrime. Ce courrier avait été adressé au ministre en question peu avant l'étape de l'Alpe d'Huez sur le Tour de France. Il se trouve que l'ancienneté de ce courrier par rapport à ce blog ne me permettra pas de l'afficher ici. Sachez simplement que j'y invitais le ministre à faire procéder à une petite enquête d'ordre épidémiologique, à savoir la mesure de la "qualité de l'air" régnant sur cette fameuse étape de montagne.

J'ai de nouveau évoqué la question sur ce blog en août 2012.

Mais j'aimerais d'abord vous (re)parler de Yohan Diniz.

Yohan Diniz, vous savez, la chiffe molle qu'on a vue se prendre les pieds dans le tapis il y a un an, lors du 50 km marche des jeux de Londres. J'avoue qu'en le voyant cheminer tout contre les barrières métalliques le séparant du public, j'ai pensé : "Non mais, il est fou, il va se prendre les pieds dans les barrières !".

En réalité, il a fait pire.

Le problème est qu'à ce jour, je suis persuadé que personne, ni Diniz, ni son staff technique, ni aucun médecin ou spécialiste de physiologie sportive n'a compris les raisons du soudain coup de pompe qui s'est emparé de notre marcheur ce jour-là. Enfin, je veux parler des "spécialistes" qui ne lisent pas mon blog.

Parce que les visiteurs de ce blog savent parfaitement pourquoi Diniz s'est planté ! 

Question : mais à quoi peuvent bien servir les médecins du sport, monsieur de Mondenard (1), l'INSEP ???

À suivre...


(1) Jean-Pierre de Mondenard est un  médecin du sport français, connu pour ses nombreuses interventions médiatiques à propos du dopage.


Nota Bene : j'évoquais plus haut les raisons qui pourraient expliquer que le surpoids touche bien plus souvent les filles que les garçons, en tout cas en milieu populaire. Une des explications les plus probables, je l'ai tous les jours sous les yeux, en contrebas de mon domicile.





Printemps, automne, hiver. Les images qui précèdent sont celles d'une aire de jeu comme il en existe des milliers dans les quartiers populaires tout autour de - voire dans - Paris. Les jours fériés ainsi qu'après l'école, on voit des gamins - toujours des garçons - passer ici de nombreuses heures, voire des journées entières, ne s'interrompant qu'aux heures de repas, ce qui, au bout du compte, se traduit par des centaines voire milliers de calories dépensées. Et comme je le constate chaque jour, ces garçons sont parfaitement minces.


Moralité : il faudrait peut-être insister pour que ces aires d'activités physiques ne soient pas monopolisées par les seuls garçons, ou alors en aménager d'autres qui soient réservées aux seules filles !

Ça tombe bien : l'autre jour, ils étaient trois sur l'aire de jeux, dont une fillette. Cette fois, armé d'un zoom, j'ai pu faire une meilleure photo. En regardant bien l'image, on voit que les garçons sont sensiblement plus minces que la demoiselle, pour un âge visiblement équivalent. Je ne saurais, donc,  trop encourager cette charmante demoiselle, durant ses heures de loisirs, à aller se frotter plus souvent à ses petits camarades mâles si elle veut afficher la même forme physique qu'eux !





De l'air (pur) sur l'Alpe d'Huez ?


À la veille du départ de la 100e édition, samedi 29 juin, l'Américain Lance Armstrong, septuple vainqueur déchu et honni de la Grande Boucle, a accordé un entretien exclusif au "Monde". Morceaux choisis.


Le Tour de France

"Impossible de gagner le Tour de France sans se doper. Car le Tour est une épreuve d'endurance, où l'oxygène est déterminant."

"C'est bien d'effacer mon nom du palmarès, mais le Tour a bien eu lieu entre 1999 et 2005, n'est-ce pas ? Il doit donc y avoir un vainqueur. Qui est-il ? Personne ne s'est manifesté pour réclamer mes maillots."


Le rapport de l'Usada
"Tout ça, ce ne sont que des conneries. On a vu que l'affaire Puerto était cent fois plus sophistiquée. Notre système était très simple, très conservateur, et pas maléfique. L'histoire montrera que tout ça n'est qu'une simple posture de l'Usada [l'agence américaine antidopage] pour faire du buzz."

"La 'décision motivée' de l'Usada a parfaitement réussi à détruire la vie d'un homme, mais n'a pas du tout bénéficié au cyclisme."


Jean François Pescheux
« Le frisson qui a parcouru le public lorsque nous avons présenté cette étape au Palais des Congrès prouve que nous ne nous sommes pas trompés : la double ascension de l'Alpe d'Huez fait sensation ! Il faut dire qu'elle intervient au terme d'une étape courte que nous avons voulu nerveuse, dynamique. Un parcours idéal pour les attaquants comme celui qui a permis à Contador, dans la dernière Vuelta, de renverser la vapeur, alors que tout le monde le croyait battu. Et justement, c'est un tracé pour lui, comme c'est un tracé pour Parito Rodriguez... Parvenir deux fois le premier à l'Alpe, l'année de la centième édition, ce sera quelque chose... » (interviewé sur www.letour.fr)

Airparif
Créée en 1979, Airparif est agréée par le ministère de l'Environnement pour la surveillance de la qualité de l'air sur l'ensemble de l'Ile-de-France.
Les missions d'Airparif répondent notamment à des exigences réglementaires qui se déclinent en quatre fonctions :
  • Surveiller la qualité de l'air grâce à un dispositif de mesure et à des outils de simulation informatique et contribuer ainsi à l'évaluation des risques sanitaires et des effets sur l'environnement et le bâti.
  • Informer les citoyens, les médias, les autorités et les décideurs : 
  • - en prévoyant et en diffusant chaque jour la qualité de l'air pour le jour même et le lendemain,
    - en participant au dispositif opérationnel d'alerte mis en place par les préfets d'Ile-de-France en cas d'épisode de pollution atmosphérique, notamment en prévoyant ces épisodes pour que des mesures de réduction des émissions puissent être mises en place par les autorités.
  • Comprendre les phénomènes de pollution et évaluer, grâce à l'utilisation d'outils de modélisation, l'efficacité conjointe des stratégies proposées pour lutter contre la pollution atmosphérique et le changement climatique.
photo mission
L'orientation de la politique de surveillance est décidée par le conseil d'administration qui rassemble de façon équilibrée tous les acteurs impliqués dans les problèmes de pollution de l'air.
Cette surveillance est réalisée dans le cadre réglementaire défini par la Loi sur l'Air et l'Utilisation Rationnelle de l'Énergie du 30 décembre 1996 (LAURE). La LAURE fixe comme objectif « le droit à chacun de respirer un air qui ne nuise pas à sa santé » et fonde les conditions de la surveillance de la qualité de l'air et de l'information du public en France.
Les critères nationaux de qualité de l'air sont définis par décrets (objectifs de qualité, valeurs limites et seuils d'alerte, pour toute une gamme de polluants) qui reprennent les directives européennes et les recommandations de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Source : Airparif


Vous avez bien lu ? "Le droit à chacun de respirer un air qui ne nuise pas à sa santé... ; objectifs de qualité, valeurs limites et seuils d'alerte pour toute une gamme de polluants...".

Question : l'air qui règne sur le Tour de France est-il bénéfique à la santé des coureurs cyclistes, et accessoirement à celle des spectateurs, notamment les enfants ?

Pour répondre à la question, je reprends des images ou captures d'écran particulièrement lourdes de sens :











Des coureurs en plein effort, avec une fréquence cardio-respiratoire poussée au maximum, le tout au milieu d'un océan de paires de narines relarguant du CO2, et dans le voisinage immédiat des pots d'échappement de centaines de voitures et de motos.

L'épreuve athlétique la plus polluée au monde !

Et dire qu'il serait si facile à Airparif, mandatée par le ministère de la Jeunesse et des Sports, l'INSEP, l'organisateur ASO (Amaury Sport Organisation), l'UCI, France Télévision, principal diffuseur..., de procéder à des prélèvements de l'air ambiant sur ces fameux 21 lacets avant et pendant le passage des coureurs. Cela nous fournirait, en tout cas, un commencement de réponse à l'obnulation de certains coureurs cyclistes pour l'OXYGÈNE !

"... le Tour est une épreuve d'endurance où l'oxygène est déterminant." (Lance Armstrong).

Vous savez quoi ? Je donne raison à Armstrong à 100 %. Et je défie quiconque, fût-il ou elle Prix Nobel de médecine, de produire le moindre argument contraire à cette assertion.

Mais que ceux et celles qui prétendent qu'Armstrong se trompe démontrent l'inanité de sa thèse en faisant procéder à des analyses de l'air ambiant du Tour de France - pour en prouver l'extrême pureté -, comme j'y invitai, naguère, Jean-François Lamour, ministre des Sports, et comme j'y invite aujourd'hui, Valérie Fourneyron, médecin et ministre des Sports.

Mais au fait, je ne vous ai toujours pas livré le texte de ma missive à la ministre. Le voici :

Objet : pharisiens et pharisiennes
Destinataire : Mme la Ministre de la Jeunesse  et des Sports

Madame la Ministre,

Au risque de vous faire de la peine, je vous avoue que je fais partie de ceux qui estiment que le Ministère de la Jeunesse et des Sports ne sert strictement à rien.
Ce qui m’autorise à l’affirmer ?
Entre autres choses, deux courriers adressés à deux de vos prédécesseurs ; mais pour ne pas être trop long, je vous invite à en prendre connaissance sur mon blog.
En attendant, et puisque vous êtes médecin et ancienne sportive de haut niveau, j’aimerais savoir si vous avez une idée du seuil de pollution à partir duquel les joggeurs sont invités à rester à la maison et les automobilistes à renoncer à conduire et à préférer les transports en commun ?
Autre chose : le médecin que vous êtes peut-il me donner les raisons exactes du malaise survenu à Johan Diniz lors du 50 km marche des derniers jeux olympiques.
Quelque chose me dit que le médecin que vous êtes n’en a pas la moindre idée, pas plus que votre collègue, Monsieur de Mondenard, ce grand expert ès-dopage, tellement prompt à casser du sucre sur le dos de Lance Armstrong, et pas plus que tous les experts de l’INSEP.
Institut National comment déjà ?... du Sport, de l’Expertise et de la Performance ? Vous m’en direz tant. Mais, contrairement à vous tous et toutes, moi, j’ai de bonnes raisons de penser que ma théorie sur le malaise de Diniz est la bonne.
Pour finir, on nous annonce, pour le 18 juillet prochain, la publication par une commission d’enquête du Sénat d’une « liste noire » de…, de qui déjà : cyclistes, footballeurs, tennismen, golfeurs… ?, dont des échantillons biologiques auraient été testés a posteriori par le laboratoire de Chatenay-Malabry. (1)(2)
Rassurez-moi, madame la ministre : sauf cas exceptionnels, la rétroactivité est bien interdite en droit français ?, ou alors d’aucuns, en l’occurrence, des LÉGISLATEURS chercheraient à nous ramener 70 ans en arrière, je veux dire sous Pétain, ou Staline, au temps où il faisait bon dénoncer son voisin ou sa voisine ! En d’autres termes, je reste persuadé que la publication d’une telle liste  renouerait avec des pratiques dignes des pires régimes totalitaires du siècle dernier. C’est ce qui me fait penser qu’aucun(e) sénateur/trice n’osera apposer sa signature au bas de cette infâmie. Mais je peux me tromper, comme je me serais sans doute trompé en ce jour de 1940 qui vit un Congrès dominé par le Front populaire remettre les clés du pouvoir à Philippe Pétain !
Mais ce 18 juillet, il y a aussi, sur le Tour de France, une fameuse étape de montagne : celle de l’Alpe d’Huez.
Il se trouve que cette étape de l’Alpe a été l’objet d’un des courriers adressés naguère à deux de vos prédécesseurs. Et comme ce brave ministre n’a pas eu l’air d’accorder le moindre intérêt à ma prose, j’en ai déduit que ce ministère ne servait strictement à rien.
Mais vous allez certainement m’apporter la démonstration du contraire. Chiche !
En vous souhaitant bonne réception, je vous prie d’agréer, Madame la ministre, l’expression de mes salutations distinguées.
R. W.

Co-destinataires : 

      M. le président du Sénat
      Institut National du Sport, de l’Expertise et de la Performance
      Amaury Sport Organisation
      France Télévision, Direction des Sports

(1) Par parenthèse, la conservation, pour d’obscures raison, de ces échantillons, est-elle conforme au principe de non rétroactivité évoqué plus haut et enseigné dans toutes les Facs de droit de France et de Navarre ?
(2) La "liste noire" en question sera-t-elle exhaustive, c’est-à-dire concernera-t-elle tout le monde… (je pense, entre autres, aux fameuses traces de « piquouses » qu’Anquetil aurait eues un peu partout sur les fesses) ?


Autre chose ?

That is the end... Pour lui, le Tour est terminé !

Tour de France 2013 : A. Contador et son escorte de pots d'échappement

Tour de France 2013 : C. Froome et son escorte de pots d'échappement


Dernière minute : on a pu lire tout récemment sur CNN cette info : "Air pollution kills 2M a year." : la pollution atmosphérique tue deux millions de personnes chaque année. 

Mademoiselle Tartuffe


Chantal Jouanno est une ancienne ministre française chargée de la Jeunesse et des Sports. Disons que c'est une personne plutôt sympathique au premier abord, au physique avenant d'autant plus qu'elle est une sportive accomplie qui pratique tant les arts martiaux que le marathon. Ça nous change en tout cas de ces gens qui s'avèrent être de grands sportifs à vingt ans, et se retrouvent obèses et ventripotents à quarante.

Le problème est que toute sympathique qu'elle apparaisse de prime abord, Chantal Jouanno a un gros défaut : c'est une politicienne ; vous savez ?, ces gens qui n'avancent que groupés, pensent la même chose au même moment, trouvent que leurs propres idées sont forcément géniales, que celles de l'adversaire sont nécessairement erronées, etc., etc. Le b.a.-ba de la pensée politique.

Et voilà que, l'autre jour, Chantal Jouanno est interrogée sur une radio parisienne, alors même qu'une commission d'enquête sénatoriale planche sur des questions liées au dopage. Et c'est là que je me dis que l'on va certainement avoir droit à quelques perles. Et ça n'a pas manqué.

Extraits :
- On attend de nous qu'on soit dans la transparence.
- Ce serait grave qu'une commission d'enquête cache des choses aux Français.
- Publier les noms, c'est notre obligation.
Et gna-gna-gni, et gna-gna-gna, et patati, et patata, et bla-bla-bli, et bla-bla-bla...

Vous avez compris que Madame Jouanno était venue là pour défendre le principe d'une délation opérée par une commission sénatoriale de... - de qui déjà : sportifs, toutes catégories confondues, ou simplement de cyclistes ? - de sportifs ayant subi des tests anti-dopage il y a bien longtemps, les échantillons étant restés dans un frigo et re-testés des années plus tard par un laboratoire français, le tout grâce aux progrès intervenus dans la fiabilité des systèmes de détection des produits dopants.

La commission sénatoriale nous propose, donc, des expertises a posteriori, dont je n'ai pas toujours très bien compris quels sportifs elles concernaient.

Madame Jouanno parle de ne pas cacher la vérité aux Français. Cela veut-il dire que la fameuse liste ne contiendrait que des noms de Français ? 

Entre temps, 24 heures à peine avant le départ du Tour de France, un quotidien prétendument sportif, que, pour ma part, j'ai cessé de lire au lendemain de l'affaire Anelka (juin 2010), bénéficiait d'une "fuite" - on se doute bien de l'identité des auteurs de la soi-disant "fuite"  - suggérant très fort que les cibles visées étaient surtout des cyclistes, fuite selon laquelle Laurent Jalabert aurait fait usage de produits dopants dans le passé. Et voilà l'infortuné Jalabert renonçant à toutes ses activités de consultant en radio et télévision. 

Et c'est là qu'en entendant cette sénatrice blablater à la radio, j'oublie le look avenant et juvénile de Mademoiselle Jouanno et je me dis, dans ma Ford intérieure (1) : 
- Non mais qu'est-ce que c'est que ces conneries ?
De toute évidence, nos sénateurs, qui ont visiblement oublié qu'ils contribuaient à créer les lois, s'apprêtaient à s'asseoir sur quelques principes fondamentaux du droit, à savoir la non-rétroactivité des peines et la prescription des crimes et délits, avec cette conséquence extravagante que cet auguste aréopage de sénateurs va, de facto, ériger ce qui serait une contravention, au pire, un délit, à savoir le dopage, au rang de crime contre l'humanité (non susceptible de prescription) !

Affligeant !

Dans la foulée, j'écris à la Ministre en charge de la Jeunesse et des Sports, avec copie notamment au président du Sénat, et je me fends d'un deuxième courrier à l'attention de notre Tartuffe en escarpins et bas résille. 


(...)


Le 15 juillet 2013

Destinataire : Mme Chantal Jouanno, Sénat

Madame la sénatrice,

Votre récent passage sur une radio (RMC, Les Grandes gueules, 2 juillet 2013) m’a inspiré un courrier adressé à Madame la ministre de la Jeunesse et des Sports. Vous trouverez ce courrier sur mon blog, lequel courrier n’est, en réalité, que la réédition d’un courrier déjà adressé à un autre ministre de la Jeunesse et des Sports qui avait pour nom Jean-François Lamour.

Je vous cite : 
Publier les noms, c’est notre obligation.
On attend de nous (commission d’enquête sénatoriale sur le dopage) qu’on soit dans la transparence. Du point de vue des institutions…, ce serait grave qu’une commission d’enquête cache des choses aux Français.
On ne peut pas être sénateur et travailler la loi en la survolant.
Je vais vous faire un aveu : j’étais mort de rire en vous entendant, l’autre jour, et je me suis dit que vous et certains de vos collègues sénateurs aviez dû sécher les cours d’E.C.J.S. au collège, ce qui vous fait de sacrées lacunes en la matière, tout en vous faisant affirmer, sans rire, qu’on ne puisse pas être sénateur et travailler la loi en la survolant.

Entre nous, vous pourriez peut-être commencer par ne pas travailler la loi en la méconnaissant !

Par parenthèse, en livrant à la vindicte populaire le nom de Laurent Jalabert, vous et vos collègues sénateurs vous attendiez à quoi ?

Laurent Jalabert a-t-il été convoqué par un magistrat instructeur dans le cadre d’une procédure juridictionnelle pour dopage ? Est-il sous le coup d’une annulation de ses titres et victoires ?

Question : comment allez-vous expliquer au petit peuple que vous cherchez à mener en bateau les raisons de cette inaction publique contre Jalabert ?

Le fait est que n’importe quel bon élève de la 4ème des collèges vous expliquerait que Laurent Jalabert n’est menacé d’aucune procédure pénale ni même disciplinaire, et à cela, il y a de bonnes raisons.

L’E.C.J.S., au cas où vous l’ignoreriez, c’est l’Éducation Civique Juridique et Sociale. On y enseigne aux collégiens les bases du droit : notamment constitutionnel, civil, social et pénal. Et l’on y apprend, entre autres choses, aux élèves, quelques principes fondamentaux (les fameux principes généraux du droit) comme, par exemple, l’égalité de tous devant la loi, la non-rétroactivité de la sanction, ainsi que la prescription.

Contrairement à vous, madame la sénatrice (débutante ou stagiaire ???), les magistrats fonctionnent sur la base d’un vademecum en forme de garde-fou qu’ils ont, tous, à portée de la main, et qui s’appelle le Code de Procédure !

Aux États-Unis, le juge commence toujours par demander au shérif responsable de l’arrestation d’un délinquant présumé : « Lui avez-vous lu ses droits ? », et dans la négative, le délinquant présumé, même pris en flagrant délit, est remis en liberté sur le champ !

En France, à supposer que, par extraordinaire, un magistrat instructeur soit chargé du cas Jalabert, il se poserait deux questions préalables :

1. celle de la non-rétroactivité, à savoir la validité de ce « test anti-dopage » pratiqué de manière rétroactive quinze ans après, hors procédure et…
2.  celle de l'inévitable prescription.

Parce que, si vous n’aviez pas séché les cours d’E.C.J.S. au collège, vous sauriez, madame la sénatrice stagiaire, qu’il n’y a que les crimes contre l’humanité qui échappent à la prescription ; par voie de conséquence, et même à supposer que Jalabert ait été dopé il y a quinze ans – ce qu’il fallait démontrer à l’époque, conformément à la procédure en vigueur sur le Tour de France (échantillon A, échantillon B…) –, qu’il s’agisse d’une contravention ou d’un délit, à la date d’aujourd’hui, les faits sont prescrits !

Votre liste de noms, dont on sait pertinemment qu’elle ne sera pas exhaustive – le Tour de France a cent ans !, et il n’y a pas que le cyclisme – ne serait qu’un numéro de poudre aux yeux et de démagogie qui viendrait nous rappeler des temps, pas si anciens que ça, où il était de bon ton de dénoncer le voisin ou la voisine à la milice ! Car je n‘oublie pas que c’est une majorité de vos devanciers, députés et sénateurs qui, en 1940, ont remis les clés du pouvoir à Philippe Pétain !

En vous souhaitant bonne lecture (...), je vous prie d'agréer l'expression de mes salutations distinguées.

R. W.


(1) La Ford intérieure (= dans mon for intérieur) est un gimmick cher à San Antonio, alias feu Frédéric Dard.


Petit supplément illustré (Source : Éducation civique, Cahier d'activités, 4ème, Sous la direction de Anne-Marie Tourillon et Arlette Heymann-Doat, Nathan, 1997)



Respecter la procédure pénale...