Translate

mardi 30 novembre 2010

Barcelone champion du monde ?



Décidément, les journalistes sportifs sont incorrigibles : Barcelone bat le Real à plates coutures, et voilà que le championnat espagnol est plié, que le Real est humilié, qu'il y aura un avant et un après, que Mourinho n'est plus le "special one" et patati et patata !




Le Barça humilie le Real... Humilier, mais qu'est-ce que cela a à voir avec le sport ? Visiblement, certains journalistes n'ont jamais fait de sport !



Et voilà : les docteurs en formules définitives ont encore frappé : le foot, c'est le Barça ! Du coup, je me demande ce que diront ces rigolos si, d'aventure, le Real gagnait et le championnat d'Espagne, et la coupe du Roi et la Champion's League !

Parce que le Real reste pour moi le meilleur club espagnol du moment, et ce n'est pas la perte d'une bataille qui va lui faire perdre la guerre ! Imaginons tout simplement que le Real reprenne ses habitudes des dernières semaines, consistant à cartonner partout (sauf contre le Barça), et il suffirait que Barcelone fasse deux ou trois matchs nuls à l'extérieur...

On parie que certains "experts autoproclamés" vont se faire hara-kiri si le Real gagne le championnat d'Espagne et la Champion's League ?

jeudi 18 novembre 2010

Domenech, le retour





En parlant du retour de Raymond Domenech, je ne pense pas au spot publicitaire relatif à un site de poker, ni au bénévolat qu'il assure auprès d'un club de la banlieue parisienne. Je pense à son retour comme entraîneur ou sélectionneur d'une équipe nationale.

Parce que je suis certain qu'il va rebondir, n'en déplaise à ses détracteurs, lesquels, pour cause d'amnésie, et tout obnubilés qu'ils sont par les poncifs : "le fiasco en Afrique du Sud", "le désastre sud-africain", ont juste oublié qu'il n'y avait que huit groupes de quatre en Afrique du Sud, soit trente-deux équipes nationales. Alors, pensons aux 192 - 32 = 160 pays, à peu près, qui n'ont pas eu droit à la phase finale de la coupe du monde : au hasard, la Russie, la Bulgarie, l'Ukraine, la Hongrie, l'Ecosse, la Belgique, l'Autriche, le Maroc, l'Egypte et j'en passe. J'imagine que les instances sportives de ces pays auraient adoré connaître au moins le même fiasco que la France, l'Angleterre, la Suisse, le Japon et d'autres ! Parce que ça aurait voulu dire qu'ils s'étaient qualifiés pour la phase finale !

Domenech reviendra dans le monde du foot parce qu'il le vaut bien, tout simplement !

lundi 4 octobre 2010

Il faut sauter, Hatem !!!


Ben Arfa la poisse ! C'est quand même incroyable ce qui arrive à ce garçon : à peine sorti d'un psychodrame épuisant, voilà que sa saison est terminée !


L'auteur de ce papier du post.fr parle d'attentat et de tacle d'une rare violence, et bien entendu, les lecteurs y sont allés de leur indignation, comme ci-dessous :

"De Jong démontre encore une fois qu'il n'est plus là physiquement et compense par des interventions agressives et hasardeuses (en retard et pas sur le ballon). Double fracture tibia-péroné pour Ben Arfa, De Jong fait honte à la sélection néerlandaise (celle d'un certain Van Bommel)."

Alors, évidemment, et comme il fallait s'y attendre, tout le monde allait tomber à bras raccourcis sur ce mauvais bougre qu'est De Jong, que voilà rhabillé pour quelques hivers pour l'ensemble de ses basses oeuvres. Pour ma part, j'ai tenu à  visionner les images un peu plus attentivement que l'internaute de base, et là, on se dit : Bon sang, mais pourquoi n'a-t-il pas sauté ???

Je dois avouer que, sur les images, je ne vois ni attentat ni tacle d'une rare violence ! Contrairement à ce qui est avancé plus haut par cet internaute, on voit bien que De Jong joue le ballon et rien d'autre : le pied gauche du défenseur de City glisse littéralement au ras du sol, en direction du ballon. Il arrive quasiment de face ; les deux pieds sont décollés ? Peut-être, mais la jambe droite ne participe pas au tacle ; ce n'est pas une planchette de taekwondo !


Il est clair que le joueur de City exécute un tacle presque parfait : son pied gauche bloque bien le ballon. Et à ce stade, Ben Arfa ne peut pas gagner le duel, à moins de se dégager du pressing et de se retourner. Et pour se dégager, il faudrait qu'il saute par-dessus la jambe de son adversaire. Le plus étonnant est que, sur l'image ci-dessus, Ben Arfa donne l'impression de vouloir sauter...



Pour preuve que De Jong ne commet aucune faute, le pied droit de Ben Arfa est légèrement levé, or c'est ce pied qui aurait dû prendre l'impact du tacle, si "attentat" il y avait eu ! Parce que, visiblement, c'est la jambe gauche de Ben Arfa qui va souffrir, et qui n'est pourtant pas concernée par le tacle, et pour cause ! Les raisons de la catastrophe sont ailleurs, les deux jambes de De Jong se transformant en cisaille venant bloquer la jambe gauche d'Hatem. On le voit nettement sur l'image ci-dessus. La jambe gauche de Ben Arfa va se retrouver prise dans l'étau formé par les deux jambes de De Jong, qui est emporté par son élan.


Et l'on se retrouve avec plus de 70 kilos qui basculent vers l'avant, avec cette jambe gauche immobilisée car prise en tenaille entre celles de l'adversaire, qui n'a pas eu le temps de se dégager. La suite est quasiment inévitable. Pour se représenter l'accident, j'ai eu recours à ce petit dessin : les flèches noires figurent les deux points de blocage créés par les deux jambes de De Jong ; la grosse flèche rouge traduit le mouvement de bascule de la jambe vers l'avant ; les deux petites flèches rouges indiquent le point de rupture probable.


En conclusion, ce n'est pas le tacle qui est la cause de la double fracture mais l'effet de prise en étausurtout à cette jambe droite de De Jong, qui va bloquer la jambe gauche de Ben Arfa à l'arrière ; sans ce deuxième point de compression, Ben Arfa aurait juste perdu l'équilibre et se serait relevé. Par conséquent, quelle que soit la sympathie que m'inspire Hatem, et l'"antipathie" que je pourrais éprouver pour De Jong, pour l'ensemble de son oeuvre, cette fois-ci, je suis formel : le Néerlandais n'a commis aucune faute sur Ben Arfa. C'est juste un mauvais concours de circonstance !

Et c'est là que je regrette vraiment qu'Hatem n'ait pas sauté, comme, visiblement, il s'apprêtait à le faire. Du coup me revient en mémoire le souvenir de deux grands champions : Johan Cruyff et Pelé.

Parce que, j'ai beau ne pas être un vieillard, je me souviens de ces deux joueurs, qui m'ont frappé par leur caractère bondissant.

Cruyff sautait beaucoup, pour échapper aux tacles des défenseurs. Ci-dessous, ce doit etre la finale du mundial allemand de 1974. Le chevelu qui tacle, ce doit être Uli Hoeness, mais Cruyff a anticipé le tacle - regardez la position du ballon ! - en sautant, et l'on voit ce brave Berti Vogts qui court aussi vite qu'il peut !




Là encore, on voit bien que Cruyff va échapper au tacle (bien plus haut que le ballon, donc bien plus "assassin" que celui de De Jong !) en poussant le ballon hors de portée de l'adversaire et en amorçant un saut par-dessus la jambe adverse.



Ci-dessous, on voit que Pelé n'était pas seulement un grand dribbleur, en bon Brésilien, mais il avait toujours un coup d'avance sur l'adversaire, ce qu'il réalisait à coups de grands ponts : il poussait le ballon hors de portée de l'adversaire qui se retrouvait par terre, mais Pelé avait soit sauté, soit contourné l'adversaire - cf. un célèbre grand pont de je ne sais plus combien de mètres, qui a failli finir en but... du siècle ! -. Ici, le geste est quasiment le même que pour Cruyff ci-dessus : en sautant, il laisse l'adversaire par terre (sur un tacle venu quasiment de derrière !), qui se trouve de facto éliminé, mais, de surcroît, l'attaquant évite les impacts, donc les blessures accidentelles.



En revoyant ces images, je me disais qu'il était particulièrement navrant que les entraîneurs de football et les centres de formation ne consacrent pas plus systématiquement une partie des séances de travail à l'évitement des impacts, de manière à minimiser le risque de blessures. Tout le monde sait qu'au judo, les premières séances commencent systématiquement par l'apprentissage du "tomber proprement" : en se baissant correctement tout en rentrant l'épaule du côté de la chute. Apprendre à tomber, apprendre à sauter, voilà des choses qu'il faut impérativement inculquer aux jeunes joueurs.

Quant à Hatem Ben Arfa, je suis profondément navré de ce qui lui arrive, et j'espère surtout qu'il ne va pas se mettre à gamberger, en se disant que, du côté de Marseille, quelqu'un lui aurait jeté un sort ! Djibril Cissé et même Maradonna sont passés par là, et j'ai même le souvenir de Beckenbauer, jouant avec le bras en écharpe, dans la défense de la National Mannschaft (n.b.: mais quand donc cesseront-ils de l'appeler bêtement "la Mannschaft" ?).

Pour le reste, Hatem devrait positiver son malheur, en mettant à profit ces six mois de repos forcé pour travailler son anglais !


P. S. Parce que le b.a.ba du travail universitaire consiste à ne jamais se satisfaire de ce qu'on a, après avoir posé ce qui aurait dû être le point final de mon article, j'ai eu comme un doute en pensant à certaines scènes vues à la télévision, montrant des footballeurs à l'entraînement... Heureusement, il y a l'Internet !


Mais qu'est-ce que j'ai pu raconter plus haut !? Les footballeurs de tous âges, à l'entraînement, disposent bien d'équipements permettant de les préparer à l'évitement de charges adverses, en... sautant !

Ben alors, Hatem, il fallait sauter ! 

jeudi 30 septembre 2010

Débriefing 10/10

Under pressure...



Mens sana... in corpore sano.

Une âme saine... dans un corps sain. Formule qu'on doit à Juvénal.


Une âme saine : en d'autres termes, un bon, un gros mental, pour vaincre la pression.

La fameuse pression, si fatale à Amélie Mauresmo chaque fois qu'elle devait jouer devant son public de Roland Garros. Et le cas Mauresmo vaut la peine qu'on s'y arrête, parce qu'il est parfaitement emblématique de l'emprise du mental sur la performance sportive.

Mauresmo, c'est une grande fille, bien plus baraquée que Martina Hingis, par exemple, mais au palmarès bien moindre. Elle aura quand même raflé deux tournois du grand chelem, en Australie et à Wimbledon, et jamais en France, où elle s'est toujours montrée minable, alignant les éliminations au premier tour !

Et là certains vont se dire : "mais c'est bizarre : elle joue mieux à l'étranger que devant son propre public, pourtant nombreux à Roland Garros !". Ben oui, sans son public, elle jouait plus libérée. C'est comme ça. Ça s'appelle le trac !

J'entends encore Thierry Le Luron citant une anecdote vécue par Edith Piaf : à une jeune starlette qui lui déclarait ne jamais souffrir du trac, Piaf lui aurait rétorqué, sur un ton persifleur : "Ça vous viendra, avec le talent !".

Je me suis longtemps demandé pourquoi Amélie Mauresmo n'engageait pas un préparateur mental.

Un préparateur mental ? Et puis quoi encore ?, vont se demander certains.

Vous voulez savoir à quoi sert un préparateur mental ? Tout récemment, je suis un reportage sur... France Infos. Il y est question d'une jeune fille titulaire d'un BAC professionnel de soudure et qui a décroché le titre de meilleur ouvrier de France, ce qui lui vaut de participer à diverses compétitions nationales et internationales. Et quand le journaliste lui demande comment elle arrive à s'insérer dans ce monde de garçons, et surtout comment elle se prépare avant une compétition, elle a cette réponse : "J'ai commencé par prendre un préparateur mental.". Et moi de penser : "Futée, la nana !"

Et voilà, tout ce que Mauresmo n'a pas compris ! Parce qu'avec un tel collaborateur, elle aurait bien mieux géré la fameuse "pression" qui l'a tant paralysée à chacune de ses apparitions Porte d'Auteuil.

Un préparateur mental : voilà quelqu'un qui aurait fait le plus grand bien à l'équipe de France de football, comme à toutes les équipes d'ailleurs, ainsi qu'à tous ceux qui doivent parfois faire face à la "pression", qu'il s'agisse d'une conférence, d'un spectacle, d'une épreuve sportive ou de toute autre manifestation générant du trac.

Et ce pauvre Robert Duverne, que l'on a vu pêter les plombs devant toutes les caméras de télévision, est la preuve même de la pression qui régnait en équipe de France, et dont l'"affaire Anelka" n'a constitué que la partie visible de l'iceberg. Duverne, ce préparateur "physique" de pacotille, aura appris, à ses dépens, la supériorité de l'esprit sur le corps !

Il arrive, parfois, qu'un car de tourisme se renverse sur l'autoroute, causant la mort d'un ou deux vacanciers ; il est aussi déjà arrivé qu'une bombe explose en plein Paris, ou qu'un collégien fasse une tentative de suicide, voire se suicide carrément, laissant ses camarades dans le désarroi, ou qu'un fou furieux s'introduise dans une école ou une université et se mette à flinguer à tout va. Dans tous ces cas, il est de tradition de faire passer témoins et survivants par une cellule dite psychologique.

La cellule psychologique est cet endroit où des psychologues spécialisés dans les syndromes post-traumatiques vont s'efforcer d'amener les victimes d'un événement traumatisant à libérer leur parole de manière à éviter l'effet "cocotte minute" qui se produit régulièrement, un certain temps voire des mois ou des années après l'événement, alors même que lesdits témoins sont désormais livrés à eux-mêmes. Parce qu'un traumatisme psychique ne laisse pas de traces apparentes, ce qui le rend d'autant plus dangereux qu'il ne se résorbe jamais de manière automatique.

Il a manqué un préparateur mental à l'équipe de France, et ce, depuis au moins les matches de qualification pour ce calamiteux mundial de 2006, que la France aurait pu gagner, si certain abruti ne s'était laissé aller à commettre l'irréparable contre un adversaire. Parce que ce soi-disant "bon résultat", dont je persiste à penser qu'il est le plus mauvais résultat affiché par Domenech, a laissé pas mal de traces négatives sur le mental de bien des joueurs, du sélectionneur et de l'encadrement, des traces aux allures de "micro-traumatismes" qu'un bon préparateur mental aurait neutralisés dans le cadre d'un débriefing méthodique.

Le fait est que le premier traumatisé par cette coupe du monde, c'est Domenech lui-même. Rendez-vous compte : en cas de victoire, il entrait dans le panthéon des néophytes qui inaugurent leur désignation comme sélectionneur par une victoire en coupe du monde. Et ça, ça va le travailler longtemps.

Mais tout d'abord, il y a le cas Zidane, qui n'aurait jamais dû revenir en équipe de France, mais qui va pratiquement s'auto-sélectionner, via son site Internet ! Et je suis persuadé qu'un bon préparateur mental aurait dit à Domenech : "Non, pas Zidane ; il risque de faire passer ses coéquipiers pour des ploucs, en donnant l'impression que lui seul pourrait sauver la nation. Si l'on veut reconstruire l'équipe sur de nouvelles bases, il faut faire la place aux jeunes, quitte à tâtonner au début !"

Un Domenech mieux encadré "mentalement" n'aurait jamais accepté le retour de Zidane, quitte à faire une coupe du monde médiocre, mais au moins, on aurait donné à de jeunes joueurs l'occasion de faire leurs premières armes. Ce statut de joueur indispensable a permis à Zidane de retarder la reconstruction de l'équipe de France, tout en minant, au passage, le moral de tous ces joeurs qui n'ont pas apprécié du tout la suite des opérations.

Le coup de tête de Zidane contre Materazzi restera, pour moi, la pire offense qu'un  joueur ait jamais faite au maillot bleu-blanc-rouge, et il a fallu toute la cuistrerie de la FFF et de bien des guignols, parmi les commentateurs, les mêmes qui avaient fermé les yeux sur le geste de l'autre idiot, pour nous faire croire que des propos de vestiaire étaient plus impardonnables qu'un acte de violence commis devant quelques milliards de téléspectateurs.

Par sa mansuétude à l'égard de Zidane, la Fédération Française de Football a sérieusement sapé les bases morales indispensables à la constitution d'un bloc au sein de l'équipe de France : et quand je dis bloc, je veux dire "bloc de solidarité", cet esprit de corps cher aux légionnaires et aux mousquetaires de Dumas : le fameux "un pour tous, tous pour un", principe que Zidane a foulé aux pieds de la manière la plus grossière.

Le fait est que nombreux sont les joueurs qui ont dû en vouloir "à mort" à Zidane pour sa trahison, qui les avait probablement privés d'une victoire en coupe du monde. Je rappelle que ce type était sorti de sa retraite de l'équipe nationale soit disant pour aider l'équipe à se qualifier, et c'est lui qui va ruiner les chances de cette même équipe lors de la finale. Incompréhensible ? Pas du tout : réflexe d'enfant gâté, de "petit caïd immature", qui devait penser, dans sa petite tête, avec un cerveau gros comme un pois chiche, que dès lors que c'est lui, le plus grand joueur de la galaxie, qui avait qualifié la France pour le mundial - ce qui restait à prouver ! -, et dès lors qu'il avait déjà été sacré en 1998, il pouvait se permettre de cracher dans la soupe et de laisser dans la merde ses coéquipiers, dont il se fichait comme de ses premières chaussettes.

Dans ces conditions, on peut comprendre le ressentiment et l'abattement de gens comme Thierry Henry - celui qui qualifie la France pour la finale - après être passé si près d'un deuxième titre.

Et il y a fort à parier que l'auto-sélection de Zidane à l'été de 2005 va ruiner les chances de garçons comme Ludovic Giuly, vainqueur de la Champions' League avec Barcelone. Et là, un préparateur mental aurait demandé à Domenech les raisons de l'éviction d'un Giuly qui ne pouvait qu'apporter du tonus à l'équipe de France. Mais il aurait aussi demandé au sélectionneur de lui expliquer la cohérence consistant à se passer d'un joueur au top de sa forme, pour lui préférer tel autre, moins percutant (tant pis pour Dhorasso !). Parce que s'il n'y a pas de cohérence, là, alors c'est qu'on navigue en pleine incohérence, autant dire que c'était mal barré !

Et pour aggraver son cas, voilà que Domenech se prive de Trézéguet, ce qui va avoir pour effet d'anesthésier l'attaque de l'équipe de France, phénomène que j'ai déjà décrit par ailleurs. Et là encore, personne pour assister les Anelka, Henry, Benzema, Ribéry..., frappés du syndrome de la stérilité devant les buts.

Tout ce qui va suivre l'équipée de 2008 n'est qu'une sorte de dégringolade logique, à la manière de masses d'eau dévalant une pente après un lâcher de barrage.

Quand le sage désigne la lune, l'imbécile regarde le doigt, dit la sagesse chinoise. Le fait est que les cuistres n'ont d'yeux que pour l'inondation qui se produit en aval, oubliant qu'elle prend sa source en amont : la soi-disant "affaire Anelka" ou la pseudo grève des joueurs n'étaient que des arte-fact, des retombées de quelque chose qui s'était produit longtemps auparavant, avec ce nouveau sélectionneur livré à lui-même par une fédération bureaucratique et sans imagination, le tout après quand même quelques cafouillages, si l'on veut bien se remémorer les ennuis divers et variés qu'ont connus les prédécesseurs que furent Lemerre et Santini.

Et s'il en est un qui devrait sans mal comprendre l'importance d'un préparateur mental, c'est assurément Laurent Blanc, époustouflant avec les Girondins de Bordeaux une saison, alignant victoire sur victoire (onze, douze d'affilée ?), et s'effondrant la saison suivante, avec exactement la même équipe. Tout ça parce que la FFF aurait annoncé un peu prématurément s'intéresser à Blanc comme remplaçant de Domenech. Étonnant quand même, non ?

Il a manqué un préparateur mental aux Girondins de Bordeaux lors de la saison 2009-2010, qui se serait fait un plaisir de remettre d'aplomb le "mannequin de ces dames", je veux parler de Yoann Gourcuff, dont on se demande parfois ce qui lui arrive.

Il lui arrive la même chose qu'autrefois, à Amélie Mauresmo. Et s'il était le seul dans ce cas, ce ne serait pas trop grave. Le problème est que ce genre de syndrome a tendance à faire boule de neige.

Monsieur Aulas, que diriez-vous de faire assister Claude Puel et l'ensemble de l'Olympique Lyonnais d'un préparateur mental ? Je sais, ça va faire des frais, un salaire et tutti quanti, et alors ? Quelques centaines de milliers d'euros, d'un côté, contre des dizaines de millions d'euros de l'autre, en cas de parcours réussi en Champions' League. Franchement, le jeu n'en vaut-il pas la chandelle ?

Le fait est que les entraîneurs sportifs ne sont pas des psychologues ni des spécialistes du conditionnement psychique. Du coup, eux aussi auraient besoin d'être soutenus psychologiquement.

Personnellement, je tiens Claude Puel pour un excellent entraîneur, qui est arrivé à Lyon à un fort mauvais moment : après une incroyable série de sept titres de champion, chose qu'aucun club européen n'a à ma connaissance réalisée : en Espagne, ils sont au moins deux à se disputer le titre ; en Allemagne, le Bayern ne fait pas toujours la pluie et le beau temps. L'Inter semble dominer les débats depuis quelques années en Italie, seule situation à peu près comparable avec celle des Lyonnais d'il y a deux ans. En Angleterre, ils sont surtout deux (Manchester et Chelsea) qui se livrent un véritable mano-a-mano. Mais sept titres, d'affilée, c'est rare. Du coup, statistiquement parlant, il est parfaitement NORMAL que Lyon lève le pied, surtout après la perte de Juninho et Benzema ! Et que des gens qui n'ont jamais fait de sport réclament la tête de Puel ne prouve qu'une chose : il y a des cons partout. 

Mais je ne démords pas de mon idée : Aulas va devoir faire appel à un préparateur mental, et pas seulement Aulas ; tous les autres présidents de clubs devraient faire la même chose, je pense tout particulièrement au PSG, victime du "syndrome du PLOUC", que j'évoquerai un de ces jours.

Et, bien entendu, l'équipe de France de football, mais aussi l'ensemble des équipes, tant en clubs que nationales. Voyez le ratage des Français lors des mondiaux de basket en Turquie : ils battent l'Espagne d'entrée, et ils s'y voient déjà, enchaînant les contre-performances contre plus faible qu'eux et perdent tout. Minable ! Tout ça parce qu'il n'y avait pas la préparation mentale adéquate !

Cela dit, un préparateur mental, ce n'est pas forcément un psy(chologue). Pour ma part, je pense que les meilleurs en la matière sont, soit des maîtres d'arts martiaux, soit des militaires rompus aux techniques extrêmes (parachutisme, GIGN, GIPN, nageurs de combat, etc.). Parce que ces gens-là savent ce que c'est que la concentration.

Sur un tatami de judo, par exemple, un assaut est prévu pour x minutes, mais il peut se terminer dès la première seconde : on se retrouve les quatre fers en l'air : "Ippon" ! De même qu'à la boxe, on peut être mis K.O. d'entrée de jeu.

Je revois encore les larmes de Teddy Rinner après la finale "Toutes catégories" des derniers mondiaux de judo, et là j'aurais voulu lui crier : "On ne pleure pas sur un tatami, connard !"

Encore un qui aurait eu besoin d'un préparateur mental, qui lui aurait expliqué, précisément, qu'il n'y avait pas lieu de gamberger sur l'éventualité - à son âge, comme s'il ne pouvait pas attendre ! - de devenir le judoka le plus titré de la galaxie, tout en lui rappelant cette réalité toute prosaïque, à savoir que les Occidentaux avaient beau accumuler les médailles en judo, au nez et à la barbe de certains Japonais, ces derniers n'en demeuraient pas moins les maîtres incontestés de la discipline. C'est comme ça, et ça ne s'explique pas avec de simples données statistiques, puisque ça contredit même les statistiques. Le fait est que l'immense bonhomme qu'était Anton Giesink, pour se hisser véritablement au rang d'un maître du judo, avait dû se mettre à, voire se fondre dans la culture japonaise, jusqu'à aller y vivre, comme s'il avait compris que remporter un tournoi de judo, n'importe quelle brute épaisse pouvait le faire, tandis que s'élever au niveau des plus grands maîtres, ça c'est une espèce de graal qui n'était réservé qu'à très peu d'élus ! Les tablettes des jeux olympiques et championnats du monde de judo regorgent de ces champions et médaillés dont personne ne se souvient, parce que ce n'étaient que de simples "gymnastes" de la discipline, qui ont récité leur leçon parfaitement, au point de monter sur la plus haute marche d'un podium, sans plus ! À l'ami Rinner d'en prendre de la graine.


« Mens agitat molem » disaient les anciens Latins : "L'esprit meut la matière."

Voilà un proverbe que je soumettrais volontiers à certaines stars du sport, je pense aux Christiano Ronaldo, Wayne Rooney, Ronaldinho, Eto'o, qui flambe de nouveau avec l'Inter, après une éclipse presque totale en CAN d'abord, au mundial ensuite..., mais aussi les  Hoareau et autres Luyindula, du PSG, qui ne marquent pas beaucoup en ce moment, les Gourcuff et autre Raúl, lequel a commencé, enfin, à marquer des buts avec Schalke 04... Parce que tout ça c'est d'abord une affaire de mental, et le mental et la concentration, ça se travaille, ce qui permet, par exemple, de ne pas se prendre les pieds dans le tapis lorsqu'on est en tête à tête avec le gardien adverse.

Sur un plan plus général, comment les dirigeants de clubs, et surtout, les fédérations, ne voient-ils pas qu'un championnat d'Europe des clubs, par exemple, ça vous fait consommer une forte dose d'énergie, physique et mentale, que vous gagniez ou ne gagniez pas, le tout arrivant à peu de distance d'une fin de championnat national et d'une ou deux finales de coupes nationales. Dans ces conditions, se relancer immédiatement après, pour une coupe du monde, est loin d'être évident pour tout le monde (cf. les fins de championnats 2010 plus que ric-rac en Espagne, en Angleterre, à un ou deux points d'écart entre les deux premiers...; on imagine l'immense déception pour les joueurs du Real ou de Manchester,  pour ne prendre que ces deux exemples ; mais aussi les loupés en Champions' League pour les Messi et autres Rooney, la mauvaise saison de Thierry Henry, les emmerdes de Ribéry, sans oublier la CAN ratée des Eto'o, Drogba...; après, il faut tout de suite se relever...). Raison pour laquelle, pour ma part, je n'ai pas été surpris d'observer les "pannes" de tonus d'un Rooney, d'un Ronaldo, d'un Eto'o et de bien d'autres, notamment des Français évoluant au plus haut niveau à l'étranger, et forcément plus sollicités que d'autres. Leurs fédérations respectives avaient tout simplement oublié que ce n'étaient pas des robots.

Il arrive aussi, parfois, que la préparation mentale soit l'affaire d'un simple climat qui évolue, avec l'arrivée d'un cadre emblématique (cf. Yannick Noah au PSG peu avant la finale en Coupe des Coupes, ou Rocheteau à Saint-Etienne, tout récemment), ce qui fait que tout d'un coup, on va se sentir en confiance, libéré d'un poids, sans que personne ne sache le pourquoi du comment de la chose. Pourvu que ça dure ! En attendant, voilà les bons résultats qui s'enchaînent et les éternels reléguables de Saint-Etienne qui vont battre Lyon, à Lyon.

Ce coup franc de Payet avec Saint-Etienne, face à Lyon, avec Lloris (le plus grand gardien de l'univers, dixit Elie Baup, Pierre Ménès et autres guignols !) qui se troue : il n'y a pas si longtemps, Payet aurait mis le ballon à deux bons mètres au-dessus des buts de Lloris, et Lyon n'aurait fait qu'une bouchée des Verts.

Voyez Félix Magath avec Schalke 04, qui viennent d'aligner les défaites (trois  défaites sur les cinq premiers matches), dans un départ de Bundesliga presque aussi calamiteux que celui des Lyonnais de Claude Puel. Tout le monde donne Schalke moribond, parle déjà de crise (Ah les cons !), et voilà qu'en Champions' League, le moucheron Schalke se paie le taureau Benfica !

Glorieuse incertitude du sport !


mercredi 29 septembre 2010

Débriefing 09/10



Un naufrage africain...


Pourquoi ne pas le dire ? Cette coupe du monde de football fut un beau naufrage.

Un naufrage africain ? Vous l'entendez dans quel sens ?

On peut l'entendre dans au moins deux sens : un naufrage africain, puisque la chose se passe en Afrique, mais aussi un naufrage africain, c'est-à-dire impliquant essentiellement des Africains.

Très honnêtement, si l'on interroge les Anglais, Argentins, Brésiliens, Portugais, et même les finalistes néerlandais sur le bilan de cette coupe du monde - sans oublier tous ceux qui n'étaient pas là : Belges, Russes, Ukrainiens, Hongrois, Bulgares, etc. -, je doute fort qu'ils sautent au plafond d'enthousiasme, les seuls à pouvoir se réjouir étant probablement les vainqueurs espagnols, et encore ! Sur un plan nominal - la mention España gravée sur la coupe -, les Ibères sont bien les grands triomphateurs du tournoi. Cela dit, je n'ai pas vu une grande équipe d'Espagne, laquelle a même connu des débuts assez poussifs, tout en se distinguant par un nombre plutôt riquiqui de buts marqués. C'est dire si un peu d'honnêteté intellectuelle devrait inciter Del Bosque à faire la moue, surtout lorsqu'il visionnera les matches de son équipe à la vidéo.

Bien sûr, pour une grande nation du football comme l'Espagne, une si longue disette devait prendre fin tôt ou tard. Mais bon, d'autres seraient en droit de s'estimer lésés par le sort : le Portugal d'Eusebio, les Pays-Bas de Cruyff, par exemple, auraient mérité, eux-aussi, de rapporter le trophée à la maison.

Tout ça est bien gentil, mais pour l'heure, c'est le naufrage des Africains en terre africaine qui m'intéresse ici.

Parce que, pour un naufrage, ce fut un beau naufrage !

À commencer par celui de la meilleure équipe continentale, l'Égypte, absente des débats au sommet ! Il faut croire que les Égyptiens ont si peu confiance dans leur potentiel mondial qu'ils préfèrent jouer les borgnes au pays des aveugles. Voilà donc une équipe qui aligne les victoires en finale de CAN, et qui disparaît des tablettes dès qu'il s'agit de Mundial ! C'est quand même incroyable, non ?

Il faut dire que les Algériens ont joué des matches d'anthologie contre leurs grands voisins du Machrek, tout comme ils avaient déjà livré un grand match pour éliminer la Côte d'Ivoire de la CAN, à se demander si les Algériens n'ont pas épuisé tout leur influx physique et nerveux tant en CAN qu'en matches de qualification, arrivant au Mundial quasiment sur les rotules. Et cette observation vaut pour d'autres équipes.

Et en cette année 2010, la CAN précédait le Mundial de quelques semaines.

Parce que l'Afrique est le seul continent qui organise son championnat des nations non pas tous les quatre ans, en alternance avec la coupe du monde, mais tous les deux ans.

Et organiser un championnat continental, ça mobilise de gros moyens, dites donc ! Mais il faut croire que l'Afrique est plus riche que l'Europe, l'Asie ou l'Amérique latine, dont les championnats continentaux n'ont lieu que tous les quatre ans !

Donc les Africains jouent la CAN tous les deux ans, avec obligation d'aménager voire de construire des stades modernes, le tout dans des pays privés d'un véritable football professionnel et d'un vrai championnat national des clubs, et surtout, privés d'un public payant assez nombreux pour remplir, et donc, rentabiliser ces stades.

Et s'il n'y avait que les stades ! Mais tout le monde sait que l'Afrique est un continent qui roule sur l'or, où la situation sanitaire, les routes, le système scolaire, les transports, etc., sont florissants !

Vous avez aussi des joueurs, en général les plus emblématiques, qui évoluent presque tous en Europe, où les meilleurs sont souvent impliqués en Ligue des Champions (cf. Eto'o, Drogba, Kalou, Essien, etc.). On imagine pour ces joueurs la charge de travail que constitue un championnat des clubs, plus une voire deux coupe(s) nationale(s), plus éventuellement une coupe continentale des clubs, plus tous les deux ans une CAN, plus tous les quatre ans un Mundial. Bonjour le surmenage physique et mental !

Plusieurs grands joueurs ont été tout à fait emblématiques en la matière : Essien et Drogba, blessés à un fort mauvais moment, et Eto'o, qui semblait avoir vieilli de dix ans.

Une seule star vous manque, ou n'affiche pas une forme olympique, et c'est la catastrophe !

Il faut dire que la plupart des équipes africaines sont construites selon le principe du tropisme ou de la "star"-dépendance. Je veux dire par là que toute l'équipe est censée jouer pour la star.

Et comme par hasard, contre le Brésil, au premier tour, c'est la star emblématique, Didier Drogba, qui va marquer l'unique but des Ivoiriens. Mieux, voire pire : ce Drogba, qui sauve l'honneur pour la Côte-d'Ivoire, porte une attelle au bras ! Un estropié pour sauver les Ivoiriens de la noyade ; vous parlez d'un désastre !

Une seule équipe qualifiée pour le deuxième tour : le Ghana. Je passerai sur le cas de l'Afrique du Sud, principale puissance économique du continent, mais encore limitée au niveau du football, étant donnée la longue tradition que représente encore le rugby. Par ailleurs, dans un contexte un peu comparable, les Etats-Unis ont aussi organisé une coupe du monde, ce qui était stratégiquement judicieux, dès lors que l'on cherche à développer le soccer sur ces terres de football américain et de base-ball.

Et voilà, donc, nos Ghanéens investis de tous les espoirs d'un continent, jusqu'à cette fameuse main d'un Uruguayen sur sa ligne de but. Comme je l'ai déjà écrit ailleurs, je suis à peu près certain que l'autre enfoiré va se louper. Donc, je ne regarde pas. Et il se loupe : le tir n'est même pas cadré !

Dans ce genre de situation, tout le monde doit se dire : "C'est quand même pas croyable : le sort lui est favorable, on est à une poignée de minutes du coup de sifflet final, et il se loupe. Mais qu'est-ce que c'est que ces professionnels !"

Je revois encore Serguéi Bubka au Japon, nous sommes en 1991, lors des championnats du monde d'athlétisme. Il a loupé toutes ses barres précédentes et il lui reste un saut pour éviter l'élimination tout en prenant la tête de la compétition. Dans les tribunes, son épouse et les enfants sont tendus. Fabuleuse séquence que celle des enfants Bubka et de leur mère, sautant en l'air après le saut réussi de leur père et mari, qui va décrocher la médaille d'or. C'est dans des moments pareils qu'on peut juger du talent d'un sportif, et surtout, de sa force mentale, parce que là, tout se joue au mental.

Et il faut croire que, de mental, l'autre chiffe molle ghanéenne n'en avait pas beaucoup, à moins qu'il n'y ait une autre explication : les gris-gris.

Je l'ai déjà évoqué ailleurs, mais je vais en remettre une couche : l'Afrique reste le continent des rebouteux, charlatans et autres marabouts, en tout cas dans sa zone subsaharienne, où l'on a autour de 100 % d'animistes, les religions importées (islam et christianisme) n'étant qu'un vernis qui s'écaille facilement.

Et en matière de sport, les sorciers sont toujours de sortie. Ce qui veut dire que quelques volailles ont dû passer de vie à trépas dans les arrières-cours de résidences sud-africaines, histoire de s'attirer la bienveillance des esprits. Le résultat de tout ça est que vous avez des gens qui comptent d'abord sur l'intervention de forces surnaturelles avant de compter sur leurs propres forces. Ce qui veut dire que nos Ghanéens n'ont pas dû beaucoup travailler les tirs au but, comme ils ne travaillent pas énormément d'ailleurs : en sport, les gros travailleurs, on les connaît ; il suffit de voir les performances aux Jeux Olympiques : en Afrique, il y a les Ethiopiens, les Kenyans et quelques Maghrébins. Ici, pas de place pour les gris-gris ; seul le travail paie.

J'entends d'ici l'objection : "Mais mon bon monsieur, et les sélectionneurs ? Tous ces Européens qui entraînent des équipes nationales africaines, vous n'allez pas les impliquer aussi dans vos affaires de gris-gris !"

Les sélectionneurs, je ne sais pas, mais leurs assistants (africains) sont à coup sûr versés dedans. Sinon, ils ne seraient pas Africains !

Donc, on se repose sur des oracles plus ou moins bidons, et l'on ne travaille pas vraiment, ce qui fait que nos Ghanéens n'ont pas dû s'exercer aux tirs au but, dès lors que le sorcier de service a dû leur promettre qu'ils gagneraient par deux buts à zéro ou trois à un... Ce qui entraîne un autre effet : à partir du moment où les choses, sur le terrain, ne se déroulent pas comme le sorcier l'a prédit, les joueurs perdent rapidement les pédales, et ça, c'est typique de la plupart des équipes africaines, peu habituées à arracher des résultats dans le "money time" : on est mené à une demi-heure de la fin, mais on ne se bat plus, on capitule, comme si le match était déjà fini !

Regardez les performances sportives des pays à forte culture animiste - au hasard : Togo, Nigéria, Bénin, Gabon, Guinée(s), Angola, Congo, Zaïre... - et concluez.

Deux mots tout de même, à propos de cette "prolifération" de sélectionneurs étrangers. J'ai commencé ce blog par un coup de gueule contre la bureaucratie footballistique ivoirienne et sa décision imbécile ayant conduit à l'éviction de Vahid Halilhodzic, et ce, bien qu'il ait qualifié l'équipe pour le mundial, ce qui était quand même pus important qu'une CAN.

Il faut essayer de comprendre certains Africains : ils ont été élevés dans le culte de l'homme blanc, auteur d'une civilisation très brillante, voire clinquante, toutes choses qui éblouissent les gens sortant de la "brousse". Voyez les SAPEURS congolais, capables de jeûner des années durant, rien que pour pouvoir venir s'offrir, à Paris, la paire de chaussures ou la chemise de grande marque qu'ils ont aperçue dans un catalogue ou portée par une star du show-business dans un clip ou dans un film. Ça vient de chez les Blancs, donc ça a de la valeur. D'où cette propension à porter des costumes en pure laine vierge que les Européens ne portent que durant la saison froide. Regardez comment s'habillent 95 % des bureaucrates et politiciens africains, et dites-vous bien qu'au Gabon, Cameroun, Congo, Nigeria, etc., il fait 35 degrés à l'ombre !

Cette fascination se lit aussi dans la volonté de la bureaucratie africaine de s'acheter des pieds-à-terre en Europe, d'inscrire leurs enfants dans des internats en Europe, jusqu'à venir y faire des courses pour des choses tout à fait triviales comme des  fournitures scolaires, produits de beauté voire nourriture (fromage, vins et spiritueux...) !

Donc, fascination pour tout ce qu'a fait l'homme blanc. Mais, dans le même temps, une haine sourde et rentrée, héritage de la période coloniale. D'où une envie folle de régler des comptes avec le toubaab. Regardez l'état des relations plus qu'ambiguës qu'entretiennent, par exemple, France, Grande-Bretagne et Belgique avec leurs ex-colonies (cf. les quartiers africains à Paris, Londres ou Bruxelles).

Autant dire qu'on a là des comportements tout à fait schizophréniques de la part de gens visiblement assis entre deux chaises. Et je dois ici faire part d'une expérience personnelle : déjà étudiant, j'assurais pas mal de cours particuliers à domicile, ce qui m'a fait passer dans toutes sortes de familles. Il se trouve que 99 % des enfants nés en France de parents russes, polonais, tchèques, chinois, japonais, espagnols, portugais..., sud-américains, etc., parlent la langue de leurs grands-parents, pour la pratiquer assidûment à la maison ; tout le contraire des petits Africains, dont j'estime à moins de 10 % la proportion de ceux qui maîrisent la langue maternelle de leur mère ! C'est ainsi que, dans ma propre famille, je constate que la quasi-totalité de mes neveux nés en Afrique me parlent en français parce qu'à la maison, leurs parents, pourtant de la même ethnie, ne leur parlent qu'en français !

Comment voulez-vous ne pas être déboussolé sur un plan identitaire, quand vous n'avez même pas de langue maternelle ? Je compte bien évoquer, un jour, la question de tous ces  jeunes "issus de l'immigration", comme on dit à la télé, qui manifestent un réel syndrôme de désintégration (le contraire de l'intégration), par exemple, en sifflant l'hymne national du pays dont ils possèdent la nationalité !

Ce comportement schizophrénique se retrouve à tous les niveaux des sociétés africaines, et notamment dans la propension à recruter des sélectionneurs européens plutôt qu'africains, parce qu'en plus, il y a ce poncif de la division ethnique : un sélectionneur indigène ne serait-il pas enclin à ne sélectionner que des joueurs de son ethnie, ou de sa région (nord contre sud), ou de son groupe socio-religieux (chrétien ou musulman)... ? Voyez l'imbroglio politique ivoirien à la suite de la rébellion des gens du nord, avec l'implication forte de certains joueurs comme Drogba.

Pour faire court, il se peut fort bien que la présence systématique d'Européens sur le banc de touche de la quasi-totalité des équipes africaines suscite un sentiment de gêne dans le public, surtout parce que cela risque de contrarier l'émergence de cadres africains, relégués au rang d'éternels assistants du sorcier blanc. Et sur place, en Afrique même, le public populaire ne se gêne pas de manifester bruyamment sa réprobation, surtout en cas de résultats mitigés. Je revois encore ce journaliste camerounais agressant littéralement Paul Le Guen, à qui il demandait ce qu'il fallait qu'on lui verse comme (gros) salaire pour enfin commencer à obtenir des résultats avec l'équipe nationale.

Et voila nos "sorciers blancs" affublés du rôle de boucs émissaires, les mêmes bureaucrates africains, si unanimement fascinés par l'Europe, n'hésitant pas à donner libre cours à leurs instincts vindicatifs, trop heureux sans doute, de se "faire un toubaab", pour une fois qu'ils en ont un sous leurs ordres ! D'où l'éviction sans ménagement des Halilhodzic, Gili, Michel, Lemerre, et consorts. Politique incohérente et versatile, autant dire stupide, parce qu'il se trouve que, parmi tous ces entraîneurs, il y a de véritables "Africains dans l'âme" (cf. l'excellent Claude Leroy) même s'il y a aussi quelques mercenaires sans scrupules.

En ce qui me concerne, je retiens qu'un pays peu doué pour le sport, comme le Gabon, s'est trouvé en position d'éliminer le Cameroun lors des matches de qualification pour le mundial 2010, comme preuve qu'Alain Giresse a fait du bon boulot. Lequel Giresse n'est visiblement plus le sélectionneur du Gabon !

Avec ces chamboulements perpétuels dans l'encadrement, je ne vois pas très bien comment le football africain peut espérer sortir un jour de l'ornière ! Mais le vrai problème tient sans aucun doute dans la médiocrité de la bureaucratie sportive africaine, à l'image de la médiocrité de toute la bureaucratie africaine, d'ailleurs ; voyez ces chefs d'Etat, dictateurs avachis et ventripotents, dont le Q.I. moyen ne doit guère dépasser celui d'une chauve-souris !

Le marasme du sport africain n'est qu'un avatar du marasme structurel qui mine ce continent, marasme caractérisé par la profonde déconfiture de ses élites, lesquelles, bien que souvent formées dans les meilleures universités occidentales, en sont toujours réduites à aller chercher des idées chez les autres.

Et de cette grisaille émergent quelques personnalités remarquables, presque toujours des sportifs d'ailleurs, et quelques artistes. C'est ainsi que le monde du football a découvert quelques étoiles nommées Salif Keita, Rachid Mekloufi..., Georges Weah, et aujourd'hui, Samuel Eto'o ou Didier Drogba. Quelques personnalités remarquables émergeant de la grisaille, autant dire des hirondelles, qui ne font pas forcément le printemps.

Du coup, d'aucuns se disent que ce serait bien si les talents africains cessaient de se faire détourner par les pays de l'hémisphère nord, parce que ça en fait, des talents nés de parents africains, et évoluant au sein des équipes de France, de Belgique, d'Allemagne ou du Portugal, etc. Certains d'entre eux vont même jusqu'à faire banquette en équipe de France, de Belgique..., passant à côté d'une grande carrière internationale. Un nom, au hasard : Sabri Lamouchi, qui a cruellement manqué à l'équipe de Tunisie.

On voit bien que le sport africain serait bien plus fort, s'il n'était pas systématiquement pillé par les pays du Nord. Ainsi parle la vox populi. Mais l'on n'est pas obligé de s'aligner sur la vox populi, parce que, pour la plupart, les talents africains évoluant en Europe ne sont pas nés en Afrique. Ce sont donc des produits du système éducatif européen, étant passés par des centres de formation européens. Par conséquent, leur formation ne devant rien à l'Afrique, on ne voit pas très bien où serait le pillage ? Que je sache, Ben Arfa n'a pas éclos en Tunisie mais bien en France, son pays formateur.

Oui, rétorqueront d'autres voix. Et alors ? Et pourquoi, dans le cadre de la coopération, les pays du Nord ne participeraient-ils pas à la formation de joueurs du Sud, dès lors, par exemple, que tous les footballeurs d'origine africaine et de nationalité française peuvent difficilement être alignés en équipe nationale française, où il n'y a que vingt-trois places !

Quand je vois un Djibrill Cissé se morfondre sur un banc de touche en équipe de France, alors que le pays de ses parents serait ravi de le compter en équipe nationale !

Et c'est là que la bureaucratie sportive africaine pourrait faire la preuve qu'elle sert encore à quelque chose, en négociant avec la FIFA et les instances internationales la question du statut de ces centaines voire milliers de sportifs africains de toutes générations, évoluant en Europe et titulaires de la nationalité d'un pays européen. Ça nous vaudrait un autre "Arrêt Bosman", qu'on pourrait baptiser "Arrêt Diarra", ou "Diawara", ou "Cissé"..., par exemple.

Par ailleurs, je suggérerais volontiers à la FIFA, ainsi qu'à tous les bailleurs de fonds censés "aider" l'Afrique, de faire pression sur la fédération africaine de football pour qu'elle s'aligne sur les autres continents pour l'organisation de la CAN en alternance avec le mundial suivant un discours simple : "on veut bien vous aider, mais pas au point d'encourager la gabegie financière consistant à organiser une coupe des nations tous les deux ans !" À cela devrait s'ajouter l'indispensable "traçabilité" destinée à éradiquer le commerce d'esclaves organisé par certains requins faisant venir d'Afrique de jeunes joueurs transformés en vulgaires produits de pacotille.

Sur le terrain même, on voit bien que des bons Samaritains ont entrepris de créer des centres de formation pour les jeunes joueurs. On remarquera, en passant, que la plupart des initiatives sont venues de l'extérieur... Mais bon ! 

Le fait est que le blé lève : lors de la dernière coupe du monde, on a vu l'un ou l'autre jeune Ivoirien sorti du centre de formation de Jean-Marc Guillou, à qui il faudrait décerner une médaille, ainsi qu'à Bernard Lama et à quelques autres.

Comme preuve qu'à la médiocrité, nul n'est tenu !

lundi 6 septembre 2010

Débriefing 08/10



Delirium tremens



D’un Nicolas l’autre !

On pensait naïvement que le voyage en Russie de celui-ci, à l’occasion du Forum économique de Saint-Petersbourg, obéissait à des objectifs commerciaux vitaux, et manifestait comme ambition le resserrement des relations entre Paris et Moscou.

Niet !

Ce que l’on en retiendra, c’est la tirade, sourire aux lèvres, sortie par le plus haut personnage de l’Etat et jugeant des « événements » sportifs « rapportés par la presse » devant son homologue Dmitri Medvedev, comme si le sort de la planète en dépendait.

Le même homme politique qui acquit une certaine célébrité, sur le plan de l’éloquence et du maniement châtié de la langue nationale, à La Courneuve (« On va nettoyer tout ça au Kärcher ! »), lors d’une visite au Salon de l’agriculture à Paris (« Casse-toi, pauv’ con ! ») ou devant un pêcheur breton du Guilvinec (« Descends voir si t’es un homme ! »), s’est permis de donner des leçons de maintien et de bon usage du français à un footballeur – qui dément d’ailleurs avoir tenu les propos qu’un quotidien spécialisé lui impute.

Ainsi, rien n’échappe à Nicolas (Sarkozy), qui tranche de tout : des affaires du monde, des affaires de presse, des affaires de sport. C’est un président universel, omniscient, omniprésent, ovni même.

(...)


Fin de citation

Je revois encore des images de cette rencontre avec la presse, avec un Medvedev qui a dû se pincer intérieurement, en entendant son illustre hôte français divaguer sur des questions de football... Non mais, franchement, vous imaginez De Gaulle en pleine visite officielle à l'étranger, et s'évertuant à planter son interlocuteur, pas le président de l'Oubangui-Chari ou du Zimbabwe, ou d'une obscure république bananière, non, le président de la grande Russie, pour se fourvoyer dans des questions de discipline au sein de l'équipe de France de football ? Et pourquoi pas de l'équipe des minimes, ou des poussins, ou du Paris Gay Football Club ?

Pour tout vous dire, j'ai trouvé ça grotesque, et apparemment, je n'ai pas été le seul. Mais bon, tout le monde sait que la grandeur française n'est plus ce qu'elle fut autrefois, et en disant (écrivant)  cela, je ne pense nullement à l'équipe de France de football !

En tout cas, s'il fallait une preuve de l'ampleur de la crise de délire, je veux dire, de delirium tremens, qui s'est emparée de la France, elle se trouve bien là : le plus incroyable tohu-bohu jamais provoqué par des propos tenus à huis clos et rapportés de façon mensongère par un journal.

Du coup, on s'interroge : mais qui donc, dans cette affaire, a perdu la tête ?

C'est Nicolas Anelka qui déclare, en substance, que si ça n'avait pas été par lui, l'explosion serait certainement venue par quelqu'un d'autre. Et c'est là que je dis à Nico : "d'accord, pas d'accord !" La raison est très simple : dans les faits, l'explosion n'est pas venue que de lui. Pour preuve, le p... de plombs du préparateur physique, Robert Duverne !

Parce que si ça ce n'est pas un p... de plomb, c'est que je ne comprends plus rien aux choses. Par chance, il y avait une caméra de télévision. Trois hommes sur la pelouse : Evra, Duverne et Domenech. Evra est on ne peut plus zen, gardant les mains dans les poches de son survêtement. Duverne s'agite, que Domenech fait mine de retenir. En fait, je suis persuadé que si Domenech n'avait pas été là, il ne se serait rien passé !

Impérial, Evra ! Le commentateur de service, sur France 2, nous dit que les deux hommes ont failli en venir aux mains, séparés par Domenech, ce qui est tout bonnement fallacieux ! Tout le monde aura pourtant vu un Evra visiblement sûr de son fait, et c'est précisément cette froide fermeté qui pousse le préparateur physique à bout. Et fort curieusement, tout le monde se sera excité sur les insultes censées avoir été proférées par Anelka, mais personne ne s'est offusqué de voir un cadre technique, un éducateur, pêter le plombs de façon aussi puérile, devant témoins, allant même jusqu'à balancer dans la nature quelque chose qui aurait pu être un chronomètre ou un sifflet.

Moi, j'ai trouvé le geste de cet éducateur pire que mille insultes proférées par Anelka, parce que si le joueur peut être tancé pour avoir manqué aux us et coutumes, voire à la bienséance - il n'avait qu'à la boucler, après tout ! -, l'éducateur est infiniment plus condamnable, étant donnée, précisément, sa position de cadre, de formateur.

Dans ces conditions, avec de tels cadres incapables de se maîtriser, comment jeter la pierre aux joueurs ?

Duverne n'était pas prêt, dans sa tête, pour affronter une telle adversité. Et sa défaillance explique largement celle de tout le groupe, ce qui peut se résumer en une phrase simple : l'équipe de France n'était pas prête !

Entre autres parce que ce guignol de Duverne - mais il n'est pas le seul ! -, n'a pas compris que le sport, ça ne consiste pas seulement à courir, franchir des obstacles, effectuer un parcours chronométré ou faire des pompes. Le sport, ça suppose d'autres aptitudes que les seules capacités musculaires ! La crise de delirium tremens qui s'empare de Duverne en est la preuve. Le problème est que Duverne n'est pas tout seul ! Mais en ce qui le concerne, je pense qu'il n'avait pas sa place dans l'encadrement de l'équipe de France.

J'écoutais, un jour, une émission de radio concernant une jeune fille ayant opté pour la soudure. Après un BTS, elle a donc intégré un milieu où les femmes se comptent sur le bout des doigts. Il se trouve seulement que la jeune fille est plutôt douée, ce qui l'a amenée à participer à des concours de soudure, comme il existe des compétitions autour des meilleurs ouvriers de France, par exemple. Et j'entends encore cette jeune fille expliquer au journaliste qu'avant la dernière compétition à laquelle elle ait participé, elle a jugé utile de recruter un préparateur mental.

Et moi de penser : pas conne cette fille !

La soudure est une activité très technique que l'on peut assimiler à un sport. Et le sport n'est pas qu'une affaire de muscles ! Il faut aussi pouvoir minimiser son émotion et ses états d'âme. Et c'est là que je me demande qui, au sein de la Fédération Française de Football, a pensé à recruter un préparateur mental au sein du staff. Parce que, outre les joueurs, je connais un certain Robert Duverne qui aurait eu grandement besoin d'une (re)mise à niveau sur le plan psychique, histoire de lui permettre de mieux faire face à la pression, ce que la jeune technicienne en soudure évoquée plus haut avait parfaitement compris.

Préparer les joueurs et le staff sur le plan mental, voilà un "détail" qui semble avoir échappé à la FFF, où l'on croit encore que le sport, ça consiste juste à enfiler une tenue, des chaussures à crampon, et vogue la galère. Quelle erreur ! La famille Smith (Will) a récemment produit un film (Karaté Kid) dans lequel s'illustre le jeune Jaden Smith, dans des performances techniques assez étonnantes, compte tenu du jeune âge du gamin. Son "gourou" se présente sous les traits de Jackie Chan. Et c'est là que j'invite tous ceux qui ont vu le film de se remémorer les paroles du "gourou", qui font penser à un autre "gourou" : celui de la série Kung Fu, avec feu David Carradine, à savoir que les arts martiaux asiatiques ne sauraient se réduire à de vulgaires performances physiques, comme casser des briques à main nue. Il y est aussi question de respect de la vie, de respect de l'adversaire, ne parlons même pas du respect dû à ses maîtres, etc.

Est-ce que vous vous voyez sur un dojo, avec un maître de karaté, de judo ou de taekwondo qui se serait appelé Domenech, avec un joueur (appelons-le Anelka) répondant avec effronterie à son maître ?

Pour ma part, je fais partie de ceux qui sont convaincus de la supériorité de l'esprit sur le corps, qui explique, par exemple, comment des gens parviennent à marcher nus pieds sur des braises, ou comment le petit Chang vient à bout du grand Lendl, à Rolland Garros, et comment un club de foot de sans-grades parvient à éliminer une équipe plus huppée, comme cela arrive régulièrement, parce que le petit y aura cru un peu plus fort que le grand.

Ah oui, j'oubliais : pour manifester leur solidarité envers un camarade qu'ils estiment injustement sanctionné, les joueurs de l'équipe de France refusent de participer à une séance d'entraînement avec Robert Duverne, l'homme qui pête les plombs pous vite que son ombre. En quoi cela constituait-il une violation de la réglementation de la FIFA ? Les joueurs ont-ils seulement décidé de boycotter un match ?

Et voilà comment le simple fait de déprogrammer une séance d'entraînement est devenu une affaire d'Etat artificiellement montée en épingle. Parce que ce n'était qu'un entraînement, rien de plus. Les joueurs auraient fort bien pu le remplacer par une séance de course à pied à travers champs. Et la disproportion constatée entre la banalité de cette "grève" et le tohu-bohu médiatique qu'elle va susciter est un excellent indice de l'état de délabrement avancé dans lequel se trouve la société française, dont les élites sont tellement déconsidérées qu'elles en viennent à se chercher des exutoires à deux balles, exutoires dont une récente chasse aux Roms a été un avatar supplémentaire : ça permet d'occuper les gens pendant un certain temps, histoire de détourner de l'essentiel un peuple complètement déboussolé.  

Le fait est que, dans aucun autre pays, quelques bisbilles de vestiaire n'ont fait l'objet d'un tel traitement médiatique, jusqu'au sommet de l'Etat. Et, dans cette crise collective de delirium tremens, curieusement, à l'image de Patrice Evra, ce sont encore les joueurs qui auront affiché la plus grande maîtrise de leurs nerfs !

C'est dire si je conseille vivement à certains politicards et journaleux plus ou moins obèses de faire du sport !

Débriefing 07/10



B. B. B.


Black - Blanc - Beur


La dernière coupe du monde de football devait se dérouler en Afrique du Sud. Et vous savez quoi ? L'Afrique du Sud se trouve en... Afrique !

Ça pour un scoop !

Vous trouvez la chose stupide ?

Selon vous, combien de gens savent que l'Egypte pharaonique se trouve en Afrique ? Quand on lit certains travaux savants, on a l'impression que, pour beaucoup d'"experts", cette grande civilisation n'a pas pu se développer sur le même continent que les Pygmées, les Dogons et autres Dinka, Nuer ou Massaïs. De même que vous avez des gens qui vous parlent du Maghreb comme n'étant pas une région africaine, lorsqu'ils vous parlent de personnes d'origine maghrébine et d'autres d'origine africaine. Et puis, vous avez ceux qui voient dans l'Afrique du Sud un pays largement façonné par les Afrikaners : des Blancs. Donc une sorte d'extraterritorialité européenne égarée au bout de l'Afrique, sans vraiment en faire partie.

C'est peut-être ce que pensait Domenech qui, donc, avait oublié que l'Afrique du Sud est un pays à forte majorité africaine, mais surtout, situé en Afrique !

Ce qui me fait dire cela ?

Le Brésil est un pays multiracial, à la population faite d'aborigènes indiens (très peu visibles hors des campagnes), de descendants d'émigrants européens, asiatiques et d'esclaves africains. Ce qui nous donne une équipe de football avec quelques Blancs, quelques Noirs et beaucoup de métis.

Pour en revenir à l'Afrique du Sud, c'est probablement le pays africain le plus diversifié sur le plan ethnique, compte tenu de la présence d'une importante minorité asiatique aux côtés de la minorité blanche et de la majorité noire. Il  n'est donc pas surprenant que l'équipe de football sudafricaine fasse un peu penser au Brésil, avec des Noirs, des Blancs et des métis.

Par ailleurs, tout le monde aura aussi observé le caractère très cosmopolite de l'équipe des Etats-Unis d'Amérique, ainsi que la progression de la "cosmopolitisation" d'équipes comme l'Allemagne, avec ses Özil, ses Kakau et autre Boateng...

Mais il y a certainement un pays supplantant tous ceux que je viens de nommer, sur le plan de la diversité ethnique : c'est la France, dont on peut dire que l'équipe de football a des représentants issus des cinq continents, avec les anciennes colonies d'Afrique noire, la Guyane et les Antilles, les îles de l'Océan indien, les îles du Pacifique ainsi que le monde arabo-berbère. Et je ne pense pas me tromper en affirmant qu'aucune équipe nationale de football ne présente une palette d'origines ethnico-géographiques aussi diversifiée que l'équipe de France.

Rappels

Gardiens :

Hugo Lloris, Steve Mandanda, Cédric Carrasso

Défenseurs :

William Gallas, Eric Abidal, Bakary Sagna, Patrice Evra, Gaël Clichy, Marc Planus,Anthony Réveillère, Sébastien Squillaci

Milieux de terrain :

Abou Diaby, Alou Diarra, Lassana Diarra, Yoann Gourcuff, Florent Malouda, Jérémy Toulalan

Attaquants :

Nicolas Anelka, Djibril Cissé, André-Pierre Gignac, Sidney Govou,Thierry Henry, Franck Ribéry,, Mathieu Valbuena

De fait, la France apparaît comme l'équipe nationale la plus pluriethnique et multiconfessionnelle du monde, bien avant le Brésil, où tout le monde est chrétien, voire bien avant d'autres anciennes puissances coloniales comme l'Angleterre, l'Espagne, le Portugal, voire plus pluriethnique que l'Afrique du Sud elle-même !

Là-dessus arrive cette coupe du monde, basée en Afrique, et là, on se dit que ça va être la fête des "Africains" de l'équipe de France, surtout si l'on pense à la fameuse dynamique B. B. B. de 1998. Ce qui veut dire, en clair, que grâce à ses Africains et Domiens, la France est l'équipe non africaine susceptible de susciter le plus fort réflexe d'auto-identification de la part d'un public fortement basané car majoritairement issu de l'hémisphère sud.

Concrètement, prenons les deux matches de poule contre l'Uruguay d'abord, le Mexique ensuite. Il va sans dire que la France affichait théoriquement une équipe bien plus "colorée" que les deux pays latino-américains, ce qui aurait dû lui valoir une sympathie plus forte de la part des spectateurs africains. Voilà qui aurait dû jouer sur la composition de l'équipe.

Mais Domenech et ses adjoints semblent ne pas avoir pris la mesure de ce phénomène, à en juger par la mise à l'écart de Benzema, Nasri et Ben Arfa, ainsi que la marginalisation de Mandanda en terre africaine, systématiquement barré par (on connaît le poids du lobbying dont a bénéficié le tituctionnaire) Hugo Lloris.

Ce comportement de Domenech et de ses adjoints paraît d'autant plus étrange que tout le monde connaît l'impact d'un public, a fortiori surchauffé, sur la mentalité des joueurs présents sur un terrain.

Peut-on dire que l'équipe de France, en raison de sa forte ossature "africaine", à laquelle on intègre les ressortissants des DOM-TOM, ait bénéficié d'un plus fort engouement de la part du public africain que les autres équipes non africaines de ce mundial ? De toute évidence, non. Ce qui revient à dire que la France n'a en rien tiré bénéfice de sa composante africaine pour séduire le public du mundial, ce qui peut et doit être considéré comme un échec, pire : un ratage !

Bien évidemment, en marginalisant nos trois petits "Beurs", Domenech a dû combler d'aise tel ou tel ringard trouvant qu'il y avait déjà trop de musulmans en équipe de France, et tant pis si l'équipe s'en est trouvée passablement amoindrie. Cela dit, quand on mesure l'ampleur du delirium tremens provoqué par l'"affaire Anelka", on imagine le tohu-bohu si l'E.D.F. avait compté trois "islamistes" de plus ! 

Priver Benzema, Nasri ou Ben Arfa de l'opportunité de faire la fête presque chez eux, en terre africaine, c'était manquer cruellement de sensibilité pour ne pas parler d'une absence de psychologie. Et sélectionner un Cissé, par exemple, qui devait ruer dans les brancards, pour le laisser se morfondre sur le banc, j'avoue que ça m'a laissé pantois !

Et pourtant, la France aurait pu jouer quasiment à domicile en Afrique du Sud, grâce à tous ses "Africains" ! Tant pis pour Domenech !

jeudi 2 septembre 2010

Débriefing 06/10

Captain Henry



C'est l'histoire d'un cadeau empoisonné et d'un lynchage.


Il leur faut toujours un bouc émissaire et, ce jour-là, ce fut Thierry Henry.





Comme preuve que je suis un ancien lecteur (même épisodique) de l'Équipe.





"En bon professionnel de l’indignation sur commande, Alain Finkielkraut sait qu’il ne faut pas ménager ses mots pour convaincre l’auditeur de l’importance de son propos (car c’est là tout l’enjeu de tels discours) ; aussi recourt-il frénétiquement ou à des locutions latines, ou à des citations ou, à défaut, à des expressions hyperboliques. Lorsque Thierry Henry a offert la qualification à la France en contrôlant la balle avec sa main, voici comment le « philosophe » a réagi dès le lendemain (19 novembre 2009) sur l’antenne d’Europe 1 [9] : « comme tout le monde, j’avais échafaudé deux scénarios : je me préparais à chanter victoire ou à pleurer ’’cum grano salis’’ en cas de défaite. […] Et me voici embarrassé par une victoire déplorable. […] Le jeu c’est les règles, il y a eu triche, une main visible, une main volontaire. Fort heureusement aucun joueur français n’a pu parler comme Maradona de la ’’main de dieu’’. La France ne s’est pas tiers-mondisé à la faveur de cet événement mais, effectivement, on est là devant un véritable cas de conscience. Est-ce qu’il y a une morale dans le sport, puisque je suis un spécialiste de la morale ? ». On ne peut que se réjouir d’avoir échappé à un tel risque de tiers-mondisation."




Si le football est à ce point populaire, c’est que ce « sport spectacle apparaît comme une liturgie de l’identification », pour reprendre les mots du sociologue Paul Yonnet, passionné de foot, dans un très remarquable essai (Une main en trop, éditions de Fallois) où il montre que les joueurs se trouvent ainsi en « représentation d’une identité », en « emblème d’un pays ». La pelouse, stade ultime du patriotisme… Or ici, cette identification a été trahie, défigurée. On a entendu Alain Finkielkraut qualifier les Bleus de « bande de voyous », tandis que le journal l’Équipe les traitait d’« imposteurs ». Parmi les vingt-trois joueurs de la sélection, deux seulement sont nés à l’étranger (Mandanda au Congo et Evra au Sénégal) et la majorité des autres ne sont pas originaires d’une cité ; qu’est-ce qui leur donne cette figure de rebelles trop gâtés à qui personne n’aurait appris un minimum de savoir-vivre et de rigueur sportive ?

Ce rejet avait commencé le 18 novembre 2009 lorsque Thierry Henry avait prêté sa main au but marqué par William Gallas contre les Irlandais pour permettre la qualification de l’équipe de France au Mondial. La France se qualifiait par une tricherie. La honte, aux yeux du monde entier. Mais une honte maquillée en victoire par les autorités du football. Alors se déchaînait la critique. On révélait le salaire de Raymond Domenech (869 000 euros), le sélectionneur, lequel couvrait celui de Ribéry (10 millions pour la saison), puis de Thierry Henry et ainsi de suite jusqu’aux affaires de filles.




"Bien que l'équipe nationale française ait pu remporter cette victoire controversée et gagner le billet lui permettant de disputer une quatrième coupe du monde consécutive, mais les supporters français, dont la plupart sont droit, francs et honnêtes, n'en ressentent pas une grande joie de même que tous les vrais passionnés du football du monde et les titres de la presse française le prouve « Un but injuste offre la qualification pour le Mondial aux Français », « La France se qualifie d'une main », « La qualif en main ! » … ainsi que les commentaires des internautes français 'Bref, ce soir la France gagne à se qualifier pour la CDM, mais elle perd un peu plus le soutien et l' estime de son public.', 'l'essentiel c'est la qualif ! même en trichant ? quel fair play!!', 'Se qualifié en trichant??? Elle est belle la France!!!! Bravo L'Irlande vous méritiez d'aller au Mondial, et vous devriez porter plainte auprès de la FIFA', 'De toute manière pour cette équipe la seul manière de ce qualifier c'étais de tricher', '"la balle rebondit et elle tape ma main", Henry en plus d'être un tricheur, c'est un menteur, elle est belle la mentalité française' … etc. Tout cela montre que le geste intentionnel de Thierry Henry en vue de tricher est totalement et complètement contraire au principe d'égalité dans la concurrence. Comparée a l'équipe argentine qui a eu de la chance de gagner à la dernière minute les deux derniers matchs lors des éliminatoires de la Zone sud-américaine de la Coupe mondiale, la France ressente un peu de l'humiliation pour sa qualification grâce à une passe de la main. C'st pourquoi un commentateur de la chaîne de télévision française TF1 a déclaré immédiatement après la connaissance de l'affaire que le geste de Thierry Henry fait vraiment honte à la France."




Jusqu’à son implosion, aux allures de chute de l’Empire romain, victime de sa propre décadence, certains voulaient encore y croire. « Secouez-vous ! », titrait l’Équipe le matin du match contre le Mexique. Mais la bataille perdue (0-2) faute de combattants a levé les derniers doutes. Fini de se raconter des histoires ! Terminées les justifications techniques et tactiques ! « Les imposteurs », dénonçait le lendemain le quotidien sportif. Raillant, dans un éditorial qui fera date, leur « je-m’en-foutisme […] seule bannière sous laquelle leur équipe est capable de se rassembler » et « leurs boursouflures si mal situées sous leur cuir chevelu quand elles seraient plus utiles juste sous leur ceinture »… Ce n’est plus le jeu, mais bel et bien l’état d’esprit d’une équipe qui n’en est plus une, qui se retrouve désormais au banc des accusés. Ça la France, ces piteux porte-étendards « dont l’emblème devrait désormais être le poulet cavalant sans tête plutôt que le coq » ? Oui, ça la France…

Pour les sonneurs de tocsin, une confirmation. Pour les autres, une déflagration. Seul ou presque,Valeurs actuelles (du 26 novembre 2009) avait “osé” mettre en doute les « qualités morales » des Bleus, encadrement compris, et le risque de divorce avec les Français à l’occasion de la qualification de l’équipe de France, sur une main de son capitaine Thierry Henry, lors du match contre l’Irlande. « Plus que le but fautif lui-même, c’est l’indécente euphorie du onze tricolore et de son staff qui a profondément choqué », écrivions-nous, plaidant, « en plein débat sur l’identité nationale », pour que l’on rejoue le match, afin « de nous réconcilier, d’un coup, avec la bravoure et le panache qui nous ont fait tellement défaut ». Sans doute cela n’aurait-il pas suffi à soigner tous les maux dont souffre l’équipe de France, mais au moins aurions-nous pu, aujourd’hui, lui trouver quelque circonstance atténuante en souvenir de cette fulgurance chevaleresque – si nécessaire à l’intérêt général, mais si peu conforme aux intérêts particuliers.

« L’essentiel est la qualification de l’équipe de France », avait alors commenté le chef de l’État. Non, l’essentiel était ailleurs, comme la suite l’a démontré. Se qualifier pour la plus populaire des compétitions sportives sur une tricherie assumée ouvrait la porte à toutes les déviances. Pour avoir été à courte vue et n’avoir pas réclamé, dès l’origine, la primauté de l’éthique sur le résultat, le pouvoir, qui attendait tant d’un succès des Bleus pour redonner le “moral” aux Français, quitte à transiger avec les règles, a lui-même fourni à ses adversaires les bâtons pour se faire battre.





Je me suis contenté de produire, ici, une infime portion du tombereau de commentaires qui ont suivi cette qualification peu glorieuse, et le moins qu'on puisse dire c'est que pas mal de monde souhaitait la défaite de l'Équipe de France, et ce, depuis longtemps, les événements de juin 2010 n'ayant servi que d'exutoire permettant à tout le monde de se lâcher !

Pour mémoire, l'interview d'un célèbre philologue français (je ne fais pas partie de ceux qui confondent, bêtement, philologie [amour du discours] et philosophie [amour de la connaissance = de la science]), sur l'équipe de France, qui ferait rire tout le monde parce qu'elle est black-black-black..., date de novembre 2005.

C'est dire si, en juin 2010, après "le fiasco sudafricain" (sic), les bananes étaient de sortie sur bien des visages !

Petit retour en arrière. Novembre 2009. Dernier match de qualification pour le mundial sudafricain, dans le cadre des barrages. Novembre, mois funeste pour les équipes de France de football ? En tout cas, les ombres de Kostadinov et de la Bulgarie ne sont pas loin ! 

Mais j'anticipe. En fait, il faudrait remonter encore plus haut, lors de la préparation de l'euro 2008. Patrick Vieira a succédé à Zidane après le fiasco de l'euro 2004. Ce sera un très bon capitaine, quoiqu'à éclipses, en raison de nombreuses blessures. Arrivent l'euro 2008 et les interrogations sur la forme de Vieira.


La relation entre Vieira et Raymond Domenech est en apparence idyllique. Le premier avait été convié, malgré sa blessure, par le second à l'Euro 2008. Vieira avait rendu la pareille en soutenant le sélectionneur après le désastre. Mais en apprenant qu'il ne figurait pas sur la liste des Bleus face à la Roumanie et à la Serbie en septembre, le joueur a montré des signes d'impatience. «Cela a été une grosse déception parce que c'est vrai que, physiquement et mentalement, je me préparais pour ces deux matchs», s'est-il épanché sur RTL. Les barrages offriront à Domenech l'occasion d'adresser un message clair à Vieira. Histoire qu'il ne se prépare par pour rien pendant tout l'hiver.

Vieira finira par être sélectionné pour l'Euro, mais sans jouer ! Et depuis 2006, on sait que Domenech adore sélectionner des joueurs, pour les laisser sur le banc !

La suite coule de source : miné par les blessures et la méforme, Vieira voit son avenir de plus en plus en pointillés. Et à qui échoit le brassard ? Au plus emblématique joueur du groupe : Thierry Henry. Encore une bourde de Domenech. Parce que moi, je n'ai pas le souvenir d'une grande équipe, championne du monde, qui ait eu pour capitaine un attaquant. De toute évidence, Domenech n'a toujours pas "débriefé" l'échec de 2006, et se replonge de nouveau dans ses travers, dont celui d'installer une dépendance de l'équipe par rapport à un joueur : hier Zidane, maintenant Henry.

Lequel Henry n'a pas assez de "vista" ni d'intelligence pour refuser ce cadeau empoisonné et pour proposer un autre capitaine à sa place, par exemple Grégory Coupet. Ce manque d'humilité, Henry va le payer très cher par la suite. Mais bon, la bourde de départ, ce n'est pas lui qui la commet, c'est Domenech.

Moi, qui ne suis pas footballeur, je m'en vais, ici, refiler quelques principes de psychologie footballistique aux aspirants entraîneurs ainsi qu'aux pseudo-experts qu'on lit et entend partout.

Je revois encore Bernard Lama, encaissant un but avec le PSG, et écumant de rage après une bévue de l'un de ses défenseurs, Alain Roche ou Paul le Guen..., sans pouvoir extérioriser sa colère. Il faut dire qu'à l'époque, le capitaine du PSG s'appelait Alain Roche. Difficile, donc, pour Lama, d'engueuler son capitaine comme ce dernier l'aurait mérité. Et puis, un jour, Luís Fernandez a la bonne idée de confier le brassard à Lama.

Tout le monde sait que c'est avec Bernard Lama comme capitaine que le PSG a décroché son unique titre européen.

Les gardiens de but font souvent de très bons capitaines ; les attaquants (cf. Pauleta, Drogba, Eto'o...), jamais ! Rappelez-moi déjà le nom du capitaine de l'équipe espagnole victorieuse en Afrique du Sud... Casillas ? Il est attaquant, Casillas ?

Rappelez-moi aussi le nom du capitaine de l'équipe de France lors du naufrage de novembre 1993, au Parc des Princes : Jean-Pierre... Papin ? C'est ça, Papin.

Mamadou Niang capitaine de l'OM ? J'ai toujours pensé que Deschamps commettait une lourde erreur. Bon, l'OM gagne deux titres en 2010. Et que fait Niang dans la foulée ? Il se barre ! Étonnant ? Pas du tout ! Je crois que Niang aurait marqué bien plus de buts s'il n'avait pas eu le brassard et porté toute la responsabilité de devoir manager l'équipe sur le terrain. Parce que vous ne pouvez pas passer votre temps à naviguer de la surface de réparation adverse à votre propre surface pour organiser l'équipe. Le brassard n'est pas une petite décoration sur le bras. Il vous impose une concentration de tous les instants. Or, un attaquant, c'est quelqu'un qui doit se faire oublier à la limite du hors-jeu, obnubilé par l'envie de marquer et par rien d'autre ! Organiser une équipe, un meneur de jeu, ou un défenseur, ou mieux, un gardien, peut le faire. Faites-moi la liste des plus grands et des plus mauvais capitaines de l'histoire du football et concluez.

Donc, Henry capitaine, c'était mal barré !

C’est donc un Thierry Henry miné par le syndrome Trézéguet, par le ratage de la finale du mundial 2006 et par l’échec de l’euro 2008 qui se retrouve capitaine de l’équipe de France, en position de premier tituctionnaire. Je n’ai pas les statistiques mais j’aimerais bien connaître le nombre de matches que Thierry Henry a débuté sur le banc de touche.

Le problème est que l'ombre de Vieira n'en continuait pas moins de planer sur l'équipe de France, à en juger par certaines déclarations, dont celle de Domenech lui-même, affirmant, avant le mundial 2010, que Patrick restait le capitaine de l'équipe de France mais qu'il lui fallait du temps de jeu.

Comme preuve que l'ombre de Vieira planait encore sur l'équipe de France :



L’attaquant de l’équipe de France, Nicolas Anelka (31 ans – Chelsea), auteur de 11 buts en Premier League cette saison est quasiment certain de participer à la prochaine Coupe du Monde. Mais pas son ancien camarade en bleu, Patrick Vieira pour qui il a décidé de militer en déclarant dans la presse : " Il rassure. Si Raymond Domenech le prend pour le Mondial, je suis sûr qu'il fera du bien. On a besoin de son expérience. Son statut en impose. Il reste notre capitaine ".

Quand je dis que c'était mal barré pour Henry ! Le fait est que Titi ne s'est jamais imposé comme capitaine - non parce qu'il ait été incompétent, mais tout bonnement parce que ce n'est pas le job d'un attaquant ! -, comme semble le confirmer Nicolas Anelka, et certainement pas par jalousie ou opportunisme ! On comprend qu'Henry ait eu à supporter une sacrée pression,  comme Niang à Marseille, comme Drogba et Eto'o avec leurs équipes nationales. Mais pourquoi diable Henry n'a-t-il pas demandé à être débarrassé de ce foutu brassard ?

La Henry-dépendance, après des années de Zidane-dépendance, voilà sous quels auspices vont se dérouler les matches de qualification pour le mundial 2010.

Pour comble de malchance, ou de stupidité, après tant de mauvaises expériences, le match décisif, ce France-Irlande, allait se jouer à Paris, non pas au Parc des Princes, mais quelques kilomètres plus au nord, mais c'était tout comme. Le problème avec les Français, c'est cette obnubilation qu'ils éprouvent par rapport à Paris : en somme une sorte de Paris-dépendance !

Ben oui, quoi ! Tout le monde sait qu'en France, il n'y a qu'une ville susceptible de recevoir des matches internationaux : Paris. Même si tout le monde voit bien que Paris n'a pas le public de Saint-Etienne, de Lens ou de Marseille ! À Paris, on rencontre dans les stades plus de hooligans et de bobos que de vrais supporters ! Un match international, surtout un match à enjeu, ça se joue à Saint-Etienne ou à Marseille, pas à Paris ! Et si la qualification de novembre 1993 s'était jouée à Marseille, par exemple, les choses se seraient probablement passées autrement.

Donc, France-Irlande va se jouer à Paris. Bonjour la pression. Pour comble de malchance, les Irlandais égalisent sur l'ensemble des deux matches. Panique à bord. On connaît la suite : la main de Thierry Henry, un Henry tétanisé à l'idée d'une élimination, lui le capitaine, que ce foutu brassard handicape plus qu'il ne le libère. Du coup, notre goleador ne marque plus de buts. Du coup, il s'épuise, s'échine, perd patience, et fait comme il peut.

Bon, le ballon rebondit, touche la main, l'arbitre n'a pas sifflé...

Henry ne mérite pas tout ça..., titrait l'Équipe ? J'ai bien aimé le "tout ça" !