Nicolas Anelka aurait donc "perdu" son procès contre l'Equipe, ainsi qu'il ressort d'un grand nombre d'organes de presse et de sites sur Internet.
Rappel des faits :
Source :
Noël Le Graët, vice-président de la Fédération Française de Football l'a officiellement annoncé en fin d'après-midi sur RTL, Nicolas Anelka est exclu de l'équipe de France. «La décision vient d'être prise, j'attends une conversation avec (le président de la Fédération) Escalettes et Domenech tout à l'heure, pour voir si je me déplace ou pas. C'était de toute façon normal de le faire aujourd'hui, ça ne peut pas être autrement», a expliqué M. Le Graët au micro de RTL. Anelka qui a refusé de s'excuser publiquement quittera Knysna dès ce soir. « Les propos tenus par Nicolas Anelka à l'encontre du sélectionneur national Raymond Domenech sont totalement inacceptables pour la FFF, le football français et les valeurs qu'ils défendent », dit un communiqué. Anelka était absent de l'entraînement des Bleus, samedi après-midi à Knysna. Il était resté «à l'hôtel», selon l'encadrement de l'équipe de France, qui avait aussi évoqué une «réunion entre joueurs, staff, et président de la FFF, Jean-Pierre Escalettes» sans préciser le sujet.
Quelques heures après la révélation par le journal l'Equipe du clash survenu jeudi soir, à la mi - temps de France - Mexique, entre l'attaquant des Bleus et le sélectionneur national, la sanction est enfin tombée. Il ne pouvait en être autrement. On se demande même comment Nicolas Anelka a pu participer vendredi après-midi à l'entraînement des Bleus comme si de rien n'était.
Fin de citation
Comme on peut le voir - mais tout le monde le savait ! - ce sont bien les termes des propos de Nicolas Anelka tels que rapportés par le quotidien L'Equipe qui ont motivé l'exclusion du joueur de l'équipe de France.
Et comme tout le monde le sait, hormis quelques aveugles et mal-voyants, le journal ne s'est pas contenté de contrefaire les propos d'Anelka, mais a aussi offert à ses lecteurs un montage photographique du plus bel effet.
Donc, un double faux a valu à Anelka d'être exclu de l'équipe de France, ce qui a justifié qu'il intente un procès au journal pour diffamation.
Et comme je le laissais entendre dans l'épisode précédent, les réquisitions de la représentante du ministère public ne laissaient pas d'intriguer, en raison de leur inconsistance et de l'ignorance manifeste des principes mêmes qui fondent le droit.
Et comme il fallait le redouter, la décision de justice reprend les réquisitions du parquet.
Source :
Les dirigeants et des journalistes du quotidien sportif L'Équipe, poursuivis par Nicolas Anelka en raison de propos de vestiaires durant la Coupe du monde 2010 en Afrique du Sud, ont été relaxés vendredi à Paris.
Le 17 juin, L'Équipe avait fait sa une avec une phrase injurieuse imputée à Nicolas Anelka et qui aurait été prononcée à l'adresse du sélectionneur Raymond Domenech dans les vestiaires à la mi-temps du match France-Mexique, que les Bleus devaient perdre 2-0.
Cette édition du journal avait fait scandale en France, provoqué l'éviction de l'attaquant de l'équipe de France, décision qui avait elle-même suscité en réaction une grève de l'entraînement des Bleus, inédite à ce niveau.
Comme le disait le parquet, le tribunal correctionnel a conclu que même si un débat existait sur les mots exacts prononcés, l'injure n'était pas contestée. Il conclut par ailleurs que le joueur [étrange transcription !!!] n'est pas juge du traitement journalistique de propos de vestiaires. Nicolas Anelka, qui n'était pas venu en personne au procès, demandait 150 000 euros de dommages et intérêts à L'Équipe en expliquant qu'il n'avait pas prononcé les mots exacts qui lui étaient prêtés. Il déclarait par ailleurs qu'il s'agissait de toute façon de propos de vestiaires, ayant vocation, selon lui, à rester confidentiels.
Les journalistes de L'Équipe ont dit au procès qu'ils avaient plusieurs sources pour rapporter ces propos. Le journal souligne que la diffusion de propos de vestiaires dans le documentaire Les yeux dans les Bleus, à l'occasion du triomphe de la France à la Coupe du monde 1998, n'avait choqué personne.
Fin de citation
Autre source :
Nicolas Anelka vient de perdre son procès intenté pour diffamation contre le quotidien sportif L’Equipe, à la suite de sa "une" provocatrice du 19 juin intitulée "Va te faire enculer, sale fils de pute". Ainsi en a décidé, selon le site de L’Express, la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris ce vendredi qui n’a donc pas accordé au joueur de Chelsea les 150.000 euros demandés.
Le tribunal a ainsi jugé que "l’ensemble des circonstances de l’affaire témoignent à suffisance du sérieux de l’enquête (des journalistes de l’Equipe, ndlr), laquelle a révélé un fait désormais établi. Avant d’ajouter : "Le choix éditorial de sa présentation en "Une", incontestablement spectaculaire sinon accrocheuse, relève de la seule liberté du mode d’expression journalistique." Nicolas Anelka peut interjeter appel jusqu’au 11 juillet.
Fin de citation
Dois-je vous avouer que j'ai trouvé cette décision de justice ainsi que ses motivations tout bonnement hallucinantes ?
De toute évidence, la personnalité du plaignant a eu son influence sur les juges de première instance, ce qui nous vaut une décision de justice frappée du sceau de l'ineptie (et je suis gentil) !
Affligeant, en effet, que des juges oublient qu'ils ne sont pas là pour étaler leurs états d'âme - dont tout le monde se contrefiche ! -, mais pour rendre la justice AU NOM DU PEUPLE FRANÇAIS.
Et pour ce faire, les juges disposent d'un arsenal de textes et de principes qui constituent la structure même du système judiciaire. En clair, on interroge la loi, les réglements, et dans le silence [hypothétique] des textes, on va regarder du côté de la jurisprudence. Mais il y a aussi ce qu'on appelle les principes généraux du droit, à commencer par le principe qui veut qu'il incombe à la partie qui invoque un fait d'en apporter la preuve.
Or voilà qu'un journal rapporte des propos que le principal intéressé consteste, témoignages à l'appui de joueurs présents dans le vestiaire. Et que voyons-nous ?
Nous voyons un tribunal qui, fort imprudemment, renverse la charge de la preuve, le prévenu [le journal accusé de contrefaçon] se voyant exonéré de toute obligation d'étayer ses assertions, et en revanche le plaignant se voyant reprocher de ne pas avoir contesté le fait qu'il y ait bien eu des insultes, mais seulement d'en avoir contesté la teneur. En clair, le plaignant (Anelka) se voit converti en prévenu !
Et là, on se dit : "Just incredible!" "C'est à peine croyable !"
D'abord, j'ai comme une furieuse envie de rappeler aux professionnels de l'information que l'affirmation "Anelka perd son procès" est sinon mensongère en tout cas fortement erronée.
Un procès, ça se perd lorsque la décision est devenue définitive ! Et pour l'heure, il ne s'agit que d'une décision de première instance, Anelka détenant la possibilité d'interjeter appel, voire de se pourvoir en cassation, le cas échéant. Et pour ma part, compte tenu des enjeux, au moins en ce qui concerne son image, je vois mal Nicolas Anelka intenter un procès à un journal pour (double) faux pour s'arrêter en première instance, surtout après une décision aussi inepte !
C'est simple : le tribunal a tout simplement décidé d'ignorer les faits tout en s'asseyant sur la loi.
Les faits : Anelka n'a jamais tenu les propos qui lui ont été attribués, témoignages à l'appui (Evra, Henry, Abidal).
Source :
Témoins de la scène, Patrice Evra, Thierry Henry et Eric Abidal ont ainsi certifié que jamais Nicolas Anelka n’avait prononcé de tels propos et ont enregistré leur témoignage pour appuyer la version de l’attaquant de Chelsea. De son côté, L’Equipe, qui assure avoir quatre sources concordantes à ce sujet, assure avoir reporté ces propos au titre de son devoir d’information.
Il était donc, on ne peut plus factuel, que faute d'en apporter la preuve, les propos rapportés par le journal étaient faux, la fausseté des propos s'ajoutant à celle du photomontage en Une du journal.
Or, de toute évidence, le journal n'a pu que soutenir, à l'audience disposer de "quatre sources concordantes...".
Autant dire qu'un tribunal français a considéré que trois témoignages factuels de joueurs présents dans le vestiaire - pèsent moins que quatre témoignages virtuels, tellement virtuels que personne n'est venu déposer à l'audience en faveur de cette thèse.
Question : est-ce légal : 1) de renverser la charge de la preuve ; 2) de privilégier l'assertion virtuelle sur la déposition factuelle ? En clair, le tribunal a-t-il respecté...
La loi ?
Or, de toute évidence, le journal n'a pu que soutenir, à l'audience disposer de "quatre sources concordantes...".
Autant dire qu'un tribunal français a considéré que trois témoignages factuels de joueurs présents dans le vestiaire - pèsent moins que quatre témoignages virtuels, tellement virtuels que personne n'est venu déposer à l'audience en faveur de cette thèse.
Question : est-ce légal : 1) de renverser la charge de la preuve ; 2) de privilégier l'assertion virtuelle sur la déposition factuelle ? En clair, le tribunal a-t-il respecté...
La loi ?
- l’ensemble des circonstances de l’affaire témoignent à suffisance du sérieux de l’enquête...
- le choix éditorial de sa présentation en "Une", incontestablement spectaculaire sinon accrocheuse, relève de la seule liberté du mode d’expression journalistique."
Anelka s'est présenté devant un tribunal français en possession d'une double contrefaçon commise par un journal à son détriment, et que nous dit le tribunal ? Il évacue la problématique pour évoquer "l'ensemble des circonstances de l'affaire" qui "témoigneraient"...
Vous avez bien lu ! Aux dépositions écrites, donc factuelles des collègues d'Anelka, le tribunal parisien oppose des témoignages (cf. le verbe témoigner) émanant de l'air du temps (l'ensemble des circonstances de l'affaire...). On est juste estomaqué devant tant de désinvolture ! Le fait est que le tribunal est encore - en tout cas, c'est ce qu'il laisse à entendre - sous le coup de la logorrhée délirante ayant fait suite à la grève des joueurs en Afrique du Sud. Et ce faisant, le tribunal sort du cadre du procès intenté par Anelka au journal faussaire.
Rappelons simplement que lorsque la grève se déclenche, Anelka a déjà quitté l'Afrique du Sud. On ne voit donc pas très bien ce que peut recouvrir cette notion d'"ensemble des circonstances de l'affaire", surtout lorsque l'on sait que jusqu'à cette Une mensongère, aucune circonstance relative à quelque affaire que ce soit n'avait été révélée au public !
Il est donc patent que les circonstances évoquées par le tribunal sont POSTÉRIEURES à l'exclusion d'Anelka. Autant dire que les juges de la 17ème chambre correctionnelle du T.G.I. de Paris sont complètement à côté de la plaque, pour dire les choses simplement.
Sous ce simple aspect, à savoir les bases juridiques sur lesquelles doit se fonder un jugement - que dit la loi ? -, nous sommes en présence d'une imposture !
Question de droit : le journal évoque quatre témoignages virtuels dignes de foi, en s'arrogeant le droit de protéger ses sources, n'est-ce pas ? Et là, on est en présence d'une question de droit dont le traitement relève(rait) de la Cour de cassation, voire du législateur : un journal peut-il s'abriter derrière le secret des sources pour avancer des affirmations sans preuve ? En d'autres mots, la protection des sources régulièrement invoquée par les représentants de la presse anéantit-elle le principe de la charge de la preuve ?
Il semble que notre 17ème chambre correctionnelle du T.G.I. de Paris ait entendu botter en touche pour ne pas avoir à répondre à cette question simple, comme s'il n'y avait pas de textes de référence ni de jurisprudence, ni de principes généraux du droit.
Et comme pour aggraver son cas, voilà que le tribunal de grande instance nous affirme ceci :
- le choix éditorial de sa présentation en "Une", incontestablement spectaculaire sinon accrocheuse, relève de la seule liberté du mode d’expression journalistique..Vous avez bien lu ! Aux dépositions écrites, donc factuelles des collègues d'Anelka, le tribunal parisien oppose des témoignages (cf. le verbe témoigner) émanant de l'air du temps (l'ensemble des circonstances de l'affaire...). On est juste estomaqué devant tant de désinvolture ! Le fait est que le tribunal est encore - en tout cas, c'est ce qu'il laisse à entendre - sous le coup de la logorrhée délirante ayant fait suite à la grève des joueurs en Afrique du Sud. Et ce faisant, le tribunal sort du cadre du procès intenté par Anelka au journal faussaire.
Rappelons simplement que lorsque la grève se déclenche, Anelka a déjà quitté l'Afrique du Sud. On ne voit donc pas très bien ce que peut recouvrir cette notion d'"ensemble des circonstances de l'affaire", surtout lorsque l'on sait que jusqu'à cette Une mensongère, aucune circonstance relative à quelque affaire que ce soit n'avait été révélée au public !
Il est donc patent que les circonstances évoquées par le tribunal sont POSTÉRIEURES à l'exclusion d'Anelka. Autant dire que les juges de la 17ème chambre correctionnelle du T.G.I. de Paris sont complètement à côté de la plaque, pour dire les choses simplement.
Sous ce simple aspect, à savoir les bases juridiques sur lesquelles doit se fonder un jugement - que dit la loi ? -, nous sommes en présence d'une imposture !
Question de droit : le journal évoque quatre témoignages virtuels dignes de foi, en s'arrogeant le droit de protéger ses sources, n'est-ce pas ? Et là, on est en présence d'une question de droit dont le traitement relève(rait) de la Cour de cassation, voire du législateur : un journal peut-il s'abriter derrière le secret des sources pour avancer des affirmations sans preuve ? En d'autres mots, la protection des sources régulièrement invoquée par les représentants de la presse anéantit-elle le principe de la charge de la preuve ?
Il semble que notre 17ème chambre correctionnelle du T.G.I. de Paris ait entendu botter en touche pour ne pas avoir à répondre à cette question simple, comme s'il n'y avait pas de textes de référence ni de jurisprudence, ni de principes généraux du droit.
Et comme pour aggraver son cas, voilà que le tribunal de grande instance nous affirme ceci :
Et là, on se dit : "Just incredible!" "Incroyable !"
Non mais, franchement, qu'est-ce que la "liberté du mode d'expression journalistique" vient faire dans le dossier Anelka ?
Le fait est que la 17ème chambre correctionnelle prend de gros risques en affichant autant de désinvolture - et je tiens à rester modéré ! -, parce que ça y ressemble terriblement.
Quelqu'un a-t-il jamais demandé au tribunal de juger du bien fondé des choix éditoriaux de l'Equipe, ou de la manière de disposer ses éléments en Une du journal ? Parce que c'est bien de ça qu'il s'agit ici, non ?
Voilà qu'on nous explique qu'il s'agit d'une "Une incontestablement spectaculaire sinon accrocheuse..."
Et là, on se redit : "Just incredible!"
Précisément, qu'est-ce qui rend cette Une incontestablement spectaculaire et accrocheuse, sinon la fausse photo, qui n'a jamais existé, hormis sur les ordinateurs de l'Equipe, et sinon le texte qui simule la bulle d'une bande dessinée, tout aussi faux lui aussi !
Le fait est que nous avons là un tribunal qui a décidé de ne pas faire son travail, en se bornant à des commentaires de pure forme (spectaculaire, accrocheuse), pour ne pas avoir à trancher sur le fond.
Mais restons sur la sémantique, domaine dans lequel nos juges de la 17ème chambre correctionnelle ne semble pas exceller.
Deux mots-clés, deux adjectifs relatifs à la Une du journal : spectaculaire, accrocheuse. Deux adjectifs qui nous renvoient au monde du spectacle, de la foire, du boniment, de la magie.
Prenons le premier mot-clé :
Spectaculaire. Nous sommes donc au spectacle ou dans quelque chose que l'on entend scénariser en spectacle. Or, par essence, ce qui est spectaculaire donne à imaginer plus qu'à voir, dans la mesure où le prestidigitateur vous montre le résultat de son tour sans jamais vous montrer les détails du tour. Il s'agit, pour le (gogo de) spectateur de croire que ce qu'on lui montre est vrai, alors, précisément, que c'est faux !
Cet adjectif est pour le moins désastreux, s'agissant d'un organe de presse censé livrer des informations au public, et pas uniquement des apparences de choses, comme on peut en voir au cinéma avec les effets spéciaux, au cirque ou au music-hall avec les spectacles de prestidigitation, tellement spectaculaires que le premier geste du public est de se dire : "Incredible!" "Incroyable !"
Vous avez compris ? "Spectaculaire" veut dire "Incroyable" autant dire : "trop gros pour être vrai !" "J'y crois pas !" dit le gogo de spectateur.
Par son choix des mots, le tribunal correctionnel de Paris laisse donc clairement entendre qu'avec cette Une de l'Equipe, nous sommes dans l'univers du "faux", des effets spéciaux, comme au cinéma ! Et comme pour enfoncer le clou, il y a ce deuxième mot-clé.
Accrocheur !
Entre nous, ça vous fait penser à quoi, ce mot "accrocheur" ?
Moi, ça me fait penser à des bonimenteurs de foire.
"Approchez messieurs-dames, approchez ! Venez donc voir ce produit miracle dont vous ne pourrez plus vous passer...!". Et la foule des gogos d'affluer autour du stand, subjuguée par la démonstration "spectaculaire" du bateleur. On pense aussi à ces manipulateurs de bonneteau, qui vous déplacent trois pastilles à la vitesse de l'éclair, vous convainquent que vous allez gagner à coup sûr, étant donné que le quidam de passage qui vient juste de gagner plein d'argent, n'est souvent qu'un comparse du bonimenteur. Et la foule d'affluer et de remettre des billets de banque à l'escroc...
Allez sur les marchés et les places publiques et vous verrez avec quelle célérité les manieurs de bonneteau déguerpissent à toutes jambes dès qu'un véhicule de police apparaît à l'horizon.
"Accrocheur" se dit d'une opération censée appâter la future victime à l'aide d'une "accroche", sous la forme d'un produit miracle ou en tout cas "spectaculaire", dont le gogo de client risque de découvrir, au moment de le déballer chez lui, que ce n'est pas du tout ce qu'on dont on lui avait vanté les qualités.
"Accrocher" consiste à ne montrer à la future victime qu'une façade, comme la visite en 3D de l'hôtel ou de la résidence de vacances, avec côté jardin, de magnifiques pelouses et espaces verts... Seulement voilà : en arrivant à la résidence, les gogos de touristes découvrent un chantier de construction à l'Est, une autoroute bruyante à l'Ouest, et un terrain vague chargé de déchets industriels côté nord !
Autant dire qu'en choisissant des mots-clés comme "spectaculaire" et "accrocheur", les juges de la 17ème chambre correctionnelle du TGI de Paris ont, sans le vouloir, littéralement enfoncé le journal en le reléguant au rang de vulgaires bonimenteurs de foire et d'escrocs de place du village, à moins qu'il ne s'agisse d'un acte manqué : ils croyaient détruire les prétentions de Nicolas Anelka, mais c'est exactement l'inverse qu'ils vont obtenir !
C'est ce qui s'appelle une victoire à la Pyrrhus !
Mais il y a un autre aspect de la question, auquel les commentateurs - ah, ces journalistes, avec leur propension à fonctionner comme des moutons de Panurge et à raconter la même chose, au même moment ! - ne prêtent pas assez attention.
Il se trouve qu'en France, Paris est le siège principal de ce que l'on appelle "la presse nationale".
Et au sein de cette presse nationale, il y a plein de magazines, dont ceux qu'on a baptisés des anglicismes "tabloïd" ou "presse people" : les Voici, Closer et autres Entrevue..., sans oublier les "institutionnels" que sont Le Point, Paris Match...
Et les lecteurs habituels de ces organes savent qu'on y trouve régulièrement des "publications judiciaires", comme l'obligation pour Le Point d'annoncer sa condamnation pour avoir diffamé le photographe François-Marie Bannier, en marge des affaires relatives à la famille Bettencourt.
Source :
"Par décision du 24 novembre 2010, le tribunal de grande instance de PARIS (chambre civile de la presse) a jugé qu'Hervé GATTEGNO et la société éditrice de l'hebdomadaire "Le Point" avaient porté atteinte à la présomption d'innocence de François-Marie BANIER en publiant dans le numéro 1971, daté du 24 juin 2010, un article intitulé "Les amis de Liliane BETTENCOURT" accompagné de la transcription commentée d'extraits d'une conversation enregistrée à l'insu des personnes concernées entre François-Marie BANIER, un avocat et un notaire, laquelle relevait de l'organisation de sa défense. Le tribunal a alloué à François-Marie BANIER un euro à titre de dommages et intérêts et a ordonné la présente mesure de publication judiciaire pour le rétablir dans ses droits."Et au sein de cette presse nationale, il y a plein de magazines, dont ceux qu'on a baptisés des anglicismes "tabloïd" ou "presse people" : les Voici, Closer et autres Entrevue..., sans oublier les "institutionnels" que sont Le Point, Paris Match...
Et les lecteurs habituels de ces organes savent qu'on y trouve régulièrement des "publications judiciaires", comme l'obligation pour Le Point d'annoncer sa condamnation pour avoir diffamé le photographe François-Marie Bannier, en marge des affaires relatives à la famille Bettencourt.
Source :
C'est dire si la question soulevée par Anelka n'a rien de théorique, dès lors que les juges sont bien placés pour savoir que bien des gens (les princesses de Monaco, Isabelle Adjani et plein d'acteurs et d'actrices, ainsi que pas mal de femmes journalistes, voire Ségolène Royal...) attaquent régulièrement les organes de presse qui osent écrire tout et n'importe quoi.
Le fait est que, dans l'immense majorité des dossiers, les journaux sont condamnés pour atteinte à la vie privée voire pour diffamation. C'est dire si la 17ème Chambre correctionnelle risque de se déjuger très vite, parce que ce jugement contre Anelka risque d'en inspirer plus d'un, sur la base du principe : "Si L'Equipe a le droit de l'écrire, alors nous aussi, nous pouvons l'écrire !"
Attendez-vous, donc, à assister à une recrudescence de fausses nouvelles et de fausses Unes, étant entendu que l'Equipe aura ouvert la voie.
De toute façon, la jurisprudence abonde de condamnations qui rendent le dernier jugement du tribunal de Paris contre Anelka parfaitement incompréhensible voire indéfendable. Parce que les cas de faux et usage de faux dans la presse ne sont pas du tout rares !
Source :
La justice a condamné mercredi l'hebdomadaire pour avoir publié "une photo arrangée" d'une enseignante d'un lycée de Clichy-sous-Bois.
En mars dernier, Mélanie Merlin, enseignante d'économie-gestion, âgée de 25 ans et originaire de la région bordelaise, découvre qu'elle figure dans un reportage de Paris Match intitulé "Retour à Clichy-sous-Bois".Elle est présentée, au milieu de quatre garçons noirs, sur l'une des photos de ce reportage, dont la légende précise "(...) La passagère, pas rassurée, se plonge dans sa lecture, et n'en sort pas ". Si la photo amuse la jeune femme, la légende accolée la fait bondir. D'autant plus que, de retour dans le lycée où elle enseigne, des élèves lui demandent, moqueurs, si elle a vraiment peur des noirs.
Mélanie Merlin demande alors un démenti à Paris Match. Refusé. Mais le journal L'Humanité sort l'info. Paris Match publiera donc une "précision" dans ses pages, à peine visible. L'enseignante, qui n'a pas l'intention d'en rester là porte alors plainte pour préjudice lié à son travail. Son avocate demande la publication d'un démenti de la taille de la photo incriminée.
La sanction vient de tomber. Le tribunal correctionnel de Bordeaux condamne Paris Match à 5.000 euros d'amende. Outre l'amende, Maître Myriam Sebban a indiqué que l'hebdomadaire devra publier "au même endroit, c'est-à-dire au milieu de la revue, une photo légendée de même format", précisant que sa cliente Mélanie Merlin "qui est enseignante à Clichy-sous-Bois, n'a nullement peur de prendre les transports en commun".
"Dans sa décision, le juge bordelais a relevé le caractère arrangé de la photo, indiquant que la plupart des jeunes avaient un lien avec l'auteur de la photo", a rapporté Me Sebban. "Ce sont les mêmes jeunes que l'on voit dans des situations différentes, alors que Mme Merlin n'en savait rien"
Source :
VSD condamné pour diffamation
L'hebdomadaire écope d'une amende de 1.000 euros avec sursis, pour avoir diffamé Joseph Menconi, actuellement jugé aux assises pour braquage.
Le tribunal correctionnel de Paris a condamné l'hebdomadaire VSD à une amende de 1.000 euros avec sursis, pour avoir diffamé Joseph Menconi, actuellement jugé aux assises pour un braquage à Gentilly (Val-de-Marne). Le magazine devra verser un euro de dommages intérêts au présumé braqueur, selon le jugement.
VSD était poursuivi pour la publication d'un article titré "Une bande de braqueurs jugés à Paris, les nouveaux caïds du milieu", dans le numéro du 26 octobre au 1er novembre 2005. l'article citait Joseph Menconi. Le journaliste qualifiait explicitement le présumé braqueur, ainsi qu'Antonio Ferrara, de "nouveaux caïds". Il liait Joseph Menconi aux activités illicites d'Antonio Ferrara, indique le jugement rendu par la 17e chambre du tribunal, présidée par Nicolas Bonnal.
Pas de "vérifications personnelles"
L'auteur affirmait par ailleurs que Joseph Menconi était, avec Antonio Ferrara, l'un des dirigeants d'une "association corso-banlieusarde", spécialisée dans les braquages.
Enfin, l'article évoquait aussi la participation du prévenu au braquage de la Brink's actuellement jugé par la cour d'assises de Paris.
Le tribunal reconnaît que le journaliste a fait preuve de "prudence dans l'expression" dans ce passage de son article, mais juge diffamatoire le reste du texte.
La décision s'appuie sur le fait que le journaliste de VSD n'a étayé ses affirmations qu'avec des articles de presse ou des extraits de livres.
Or, "un journaliste ne peut se contenter de s'appuyer sur le travail réalisé par ses confrères, sans procéder à des vérifications personnelles, dès lors qu'il publie lui-même des informations sous sa seule responsabilité personnelle", estime le tribunal.
Fin de citation
Vous voulez que je vous dise ? Le récent jugement de l'affaire Anelka vs. L'Equipe n'a aucune chance de faire jurisprudence ; en d'autres termes, je pense qu'il est tout bonnement INTENABLE !
Attendez-vous, donc, à voir la même 17ème Chambre prendre un virage à 180 degrés dans des affaires similaires, tout simplement parce que l'on aura constaté l'incohérence de la décision Anelka. C'est la raison pour laquelle je ne comprendrais pas que Nico n'interjette pas appel. Mais ça, c'est son problème !
Cela dit, indépendamment de l'attitude à venir de Nicolas Anelka, il existe une justice immanente, celle que rend le peuple au premier chef. Et, s'agissant d'un organe de presse, nous autres lecteurs avons toujours la possibilité de trancher sur le terrain.
L'Équipe, c'est ce quotidien de la holding Amaury, qui, pour étrangler un concurrent - le quotidien 10 Sport -, lance un quotidien bidon vendu à 50 cents (je n'en connais pas le titre, ne l'ayant jamais acheté !), histoire de prendre de la clientèle au concurrent, qui va rapidement déclarer forfait, au moins sous la forme quotidienne. Depuis, le supplément quotidien parasite a disparu, et l'on imagine la tête des journalistes utilisés par la maison Amaury pour étrangler un confrère, alors même qu'en Espagne, Italie et ailleurs, ils ont une flopée de quotidiens sportifs qui cohabitent très bien.
Ce qu'a fait l'Equipe à l'égard du 10 Sport relève de pratiques mafieuses. Et face à de telles pratiques, j'avoue que je n'éprouve aucune difficulté à me passer de la lecture de ce journal.
Il se trouve que, ce fameux samedi de juin 2010, j'ai traversé à pied Paris, du Boulevard Saint-Michel jusqu'à la Gare du Nord, en passant par le Forum des Halles, en m'arrêtant à tous les kiosques à journaux, en faisant chou blanc : pas un numéro de l'Équipe disponible.
Je n'ai donc pas pu acheter le fameux journal avec Anelka et Domenech en Une, et il se trouve que je ne l'ai plus jamais acheté depuis !
C'est dire si le sevrage s'est avéré efficace ! Et c'est là que les gens de l'Equipe devraient se méfier.
En effet, imaginons, une seconde, que les amis et supporters d'Anelka, dont je suis, décident d'infliger une petite leçon de déontologie à l'Equipe, en s'abstenant tout simplement de lire ce journal. Mettons que nous soyons..., disons une petite cinquantaine de milliers.
Donc, 50.000 lecteurs de l'Equipe qui décident de ne plus acheter ce quotidien. Pour ma part, j'achetais le journal entre deux et trois fois par semaine, notamment le samedi, à cause du magazine.
Fin de citation
Vous voulez que je vous dise ? Le récent jugement de l'affaire Anelka vs. L'Equipe n'a aucune chance de faire jurisprudence ; en d'autres termes, je pense qu'il est tout bonnement INTENABLE !
Attendez-vous, donc, à voir la même 17ème Chambre prendre un virage à 180 degrés dans des affaires similaires, tout simplement parce que l'on aura constaté l'incohérence de la décision Anelka. C'est la raison pour laquelle je ne comprendrais pas que Nico n'interjette pas appel. Mais ça, c'est son problème !
Cela dit, indépendamment de l'attitude à venir de Nicolas Anelka, il existe une justice immanente, celle que rend le peuple au premier chef. Et, s'agissant d'un organe de presse, nous autres lecteurs avons toujours la possibilité de trancher sur le terrain.
L'Équipe, c'est ce quotidien de la holding Amaury, qui, pour étrangler un concurrent - le quotidien 10 Sport -, lance un quotidien bidon vendu à 50 cents (je n'en connais pas le titre, ne l'ayant jamais acheté !), histoire de prendre de la clientèle au concurrent, qui va rapidement déclarer forfait, au moins sous la forme quotidienne. Depuis, le supplément quotidien parasite a disparu, et l'on imagine la tête des journalistes utilisés par la maison Amaury pour étrangler un confrère, alors même qu'en Espagne, Italie et ailleurs, ils ont une flopée de quotidiens sportifs qui cohabitent très bien.
Ce qu'a fait l'Equipe à l'égard du 10 Sport relève de pratiques mafieuses. Et face à de telles pratiques, j'avoue que je n'éprouve aucune difficulté à me passer de la lecture de ce journal.
Il se trouve que, ce fameux samedi de juin 2010, j'ai traversé à pied Paris, du Boulevard Saint-Michel jusqu'à la Gare du Nord, en passant par le Forum des Halles, en m'arrêtant à tous les kiosques à journaux, en faisant chou blanc : pas un numéro de l'Équipe disponible.
Je n'ai donc pas pu acheter le fameux journal avec Anelka et Domenech en Une, et il se trouve que je ne l'ai plus jamais acheté depuis !
C'est dire si le sevrage s'est avéré efficace ! Et c'est là que les gens de l'Equipe devraient se méfier.
En effet, imaginons, une seconde, que les amis et supporters d'Anelka, dont je suis, décident d'infliger une petite leçon de déontologie à l'Equipe, en s'abstenant tout simplement de lire ce journal. Mettons que nous soyons..., disons une petite cinquantaine de milliers.
Donc, 50.000 lecteurs de l'Equipe qui décident de ne plus acheter ce quotidien. Pour ma part, j'achetais le journal entre deux et trois fois par semaine, notamment le samedi, à cause du magazine.
Deux ou trois numéros de l'Equipe par semaine, soit autour de 3 euros. Vous multipliez par 50.000 ; ça nous fait... 150.000 euros perdus par le journal chaque semaine, soit ce qu'Anelka réclamait en dommages-intérêts. Et vous multipliez 150.000 par 52 semaines et vous avez ce qu'une petite cinquantaine de milliers de lecteurs de l'Equipe, amis d'Anelka, pourraient infliger à ce journal comme pertes annuelles en cas de boycott.
7 millions huit cents mille euros de perdus par an.
Si j'avais un conseil à donner aux faussaires de l'Equipe, ce serait de ne pas trop la ramener après ce procès "gagné" contre Anelka !
Et puisque j'y suis, pourquoi ne lis-je plus l'Equipe, outre le faux de juin 2010 ? Ben, pour des tas de raisons, à commencer par le fait qu'on est plus qu'abondamment informé désormais grâce à l'Internet. Par ailleurs, l'information sportive, dans la presse écrite internationale, ce n'est pas ce qui manque.
Pour ma part, je suis depuis longtemps la carrière de Ribéry au Bayern, largement exposée dans un magazine comme le Sport Bild.
Il se trouve aussi que je lis l'espagnol, dont les magazines m'ont permis notamment de découvrir la fiancée de Casillas ! Entre nous, à côté d'elle, Shakira a l'air d'une poufiasse ! À part ça, cette année, il a beaucoup été question du quadruple Clásico...
Juste pour le plaisir des yeux, un gros plan sur la fiancée d'Iker Casillas, lequel devrait l'enfermer à double tour... On ne sait jamais ! Vous savez maintenant pourquoi je ne lis plus du tout l'Equipe !
Breaking news. Dernière minute
The paper that died of shame: "le journal qui mourut de honte".
Vous connaissez la nouvelle ? Dans quelques jours (dimanche 10 juillet 2011) le fameux tabloïd britannique News of the World, appartenant à Rupert Murdoch, met la clé sous la porte, après 168 années d'existence. La raison ? Un énorme scandale qui a vu le journal en question pirater durant des années les boîtes vocales de plus de 4000 personnes, dont des stars de la politique et du sport, voire des victimes de meurtre. Un énorme scandale qui a vu le gouvernement conservateur monter au créneau.
Moralité : la déontologie journalistique n'est pas qu'une vue de l'esprit. Nombreux sont ceux qui n'ont de cesse de s'asseoir dessus, histoire de vendre toujours un peu plus de papier, jusqu'à l'écoeurement. Et News of the World, dont on peut penser qu'il renaîtra sous un autre nom, business oblige, n'est pas une exception en matière de manipulations ; pensons aux faux carnets d'Hitler (Paris Match).