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mercredi 29 août 2012

Le complot ou quand l'USADA se drape de puritanisme fondamentaliste pour assouvir des projets inavouables

Question à cinq cents millions de dollars : qui se cache réellement derrière cette (tardive) campagne de dénigrement de Lance Armstrong, et à supposer que cette campagne réussisse, à qui profite réellement le crime ?

Question subsidiaire : quel serait l'avenir du Tour de France, de l'agence française contre le dopage et de l'organisateur A.S.O. si le recordman de victoires sur le Tour était privé de ses trophées pour..., mais pour quoi au fait ? 

En résumé, il ne faut pas se bercer d'illusions : si l'actuelle campagne de l'USADA contre Lance Armstrong réussit, alors l'organisation de la lutte  antidopage sur le Tour de France est discréditée pour très longtemps et, avec elle, le Tour de France lui-même !

Les États-Unis, c'est bien la plus grande démocratie occidentale ? Grande par la taille du pays ou par la force des institutions et des dispositifs censés protéger les droits humains, à commencer par ceux des plus faibles ?

Le fait est que cette démocratie autoproclamée, qui n'hésite pas à lancer des guerres dans des pays pour en modifier le gouvernement, cumule les paradoxes.

Ce pays, qui est né d'une guerre de libération contre la puissance coloniale anglaise, ne s'est-il pas aussi constitué sur des fondations qui ne furent rien d'autre qu'un génocide, celui des premiers habitants du pays ? Et ce pays, qui vante son attachement aux libertés de pensée et de culte, via sa constitution, n'a-t-il pas été également le plus grand sponsor de dictatures dans la région, renversant des démocraties ici, installant des dictatures là ?

Du coup, plus personne ne s'étonne de voir cette belle démocratie américaine violer la souveraineté de l'Etat cubain, avec la permanence d'une base militaire non désirée sur le sol de la grande Île, laquelle base (Guantánamo) allait rendre possible l'une des plus grosses escroqueries de l'histoire des droits humains, avec la déportation de centaines de "terroristes" présumés, impossibles à installer sur le sol américain même, comme preuve de l'illégalité de la procédure ayant conduit à leur kidnapping. 

Autant dire que dès lors qu'il s'agit de s'asseoir sur les droits d'individus préalablement stigmatisés, les États-Unis comptent parmi les champions du monde des violations des droits les plus élémentaires ! Le tout avec la plus parfaite bonne conscience !

Ou le plus parfait cynisme.

De fait, l'Agence états-unienne de lutte contre le dopage est un parfait avatar de ce fonctionnement cynique parfaitement assumé !

Ce qui va suivre est une sorte de docu-fiction...

Ce jour-là, des officiels du sport américain, dont le secrétaire général de l'USADA (Agence antidopage pour les Etats-Unis) sont convoqués en toute discrétion dans une villa cossue des hauts de Beverly Hills pour y rencontrer un émissaire de l'émir du Qatar. Ce dernier ne va pas y aller par quatre chemins.

- Messieurs, nous avons décidé de lancer aux États-Unis une grande course cycliste. La plus grande course cycliste, qui devrait attirer ici les plus grandes équipes et les plus grands coureurs du monde entier.

Et c'est là qu'un de ses interlocuteurs l'interrompt :

- Et elle aura lieu à quelle date, votre course ?

- Ben, entre la fin juin et la mi-juillet.

- Pardon ?

- Vous m'avez bien entendu : entre la fin juin et la mi-juillet.

- Mais, à cette date, toutes les équipes sont sur le Tour de France !

- Le Tour de France ! Cette vieillerie ? Vous pensez que nous n'avons pas les moyens, je veux dire financiers, pour attirer ici les plus grands coureurs ?

- Sauf votre respect, le Tour de France est une épreuve mythique, avec des lieux légendaires : le Tour Malet, le Ventoux, l'Alpe d'Huez, le Galibier... Ça fait 110 ans qu'ils sont là. C'est le plus grand événement sportif au monde, avec les Jeux Olympiques et la Coupe du monde de football qui, eux, n'ont lieu que tous les quatre ans !

- Avec ce qu'il faut d'argent, on mettra en place un énorme événement cycliste dans ce pays, qui en a grand besoin. Et puis, si ça ne suffit pas, vous nous aiderez à en finir avec le Tour de France. Ça serait dans votre intérêt, non ? Après tout, un grand tour cycliste, aux States, pour vous, c'est tout bénef, non ?

Vous voulez savoir qui m'a raconté cette anecdote ?

Je vous le dirai plus tard, peut-être. En attendant, voici à quoi pourrait ressembler le parcours du tout premier grand tour - Non ! il ne faut pas dire "tour" car ce ne sera pas un tour mais une traversée des États-Unis. Le nom choisi ? Coast to coast. D'Est en Ouest. Entre nous, avec ce que les États-Unis comptent comme grandes villes, les possibilités de parcours sont innombrables. 

Seulement voilà : avec de l'argent, le Qatar peut toujours offrir des primes trois, quatre, cinq fois supérieures à celles versées sur le Tour de France. Le problème, c'est l'aura tout à fait mythique dont jouit la Grande Boucle auprès des cyclistes et des milieux sportifs. Et en cas de concurrence frontale, pas sûr que les cyclistes lâchent le Tour de France, mais avec la promesse de gains... Et puis, en représailles, les Français peuvent toujours faire bloc et générer assez de sponsoring pour surenchérir sur le plan des primes. Dans ces conditions, il ne restait plus qu'une solution à la clique organisée autour des oligarques arabes : couler le Tour de France. Et, pour ce faire, on allait commencer par le discréditer.

Ainsi commença l'affaire Lance Armstrong.

- Mais, va-t-on me demander, Armstrong est le plus grand cycliste américain. Qu'est-ce qu'il vient faire dans cette machination ?

- Ben, c'est tout simple : il va fournir un alibi en béton aux conspirateurs américains.

- Comment ça, un alibi ?

- C'est évident, non ? En s'en prenant au plus prestigieux des leurs, ceux qui veulent couler Armstrong se rendent quasiment inattaquables et insoupçonnables de quelque magouille que ce soit, en montrant à tous qu'ils sont au-dessus de toute considération nationaliste ou chauvine, pour preuve : ils sont prêts à démasquer le tricheur qu'est Lance Armstrong.

- Mais le tricheur, comme vous dites, il n'y a jamais eu de tests positifs contre lui, puisqu'il n'a été disqualifié d'aucune de ses victoires, contrairement à un Contador ou à un Floyd Landis. Les tests scientifiques pratiqués sur le Tour de France sur Armstrong plaident en sa faveur, et ça, l'USADA peut difficilement le contester.

- Mais c'est là que vous vous trompez : l'USADA se contrefiche du fait qu'Armstrong n'ait jamais - ou quasiment jamais - été testé positif. Toute sa stratégie actuelle consiste à faire appel à d'autres ressources que scientifiques, le but étant de discréditer, précisément, les tests pratiqués par l'Agence Française antidopage sur le Tour de France, laquelle est la cible principale visée dans cette affaire.

- Vous voulez dire qu'Armstrong ne serait qu'un élément marginal, une cible collatérale, dans cette affaire ?

- Parfaitement. Ce n'est pas Armstrong qu'on vise : il n'est qu'un instrument de la stratégie des Américains. Qu'il tombe, et c'est tout l'appareil autour du Tour de France qui tombe avec lui, car ils sont tous solidaires : celui qui a raflé les sept victoires et ceux qui les lui ont accordées. Tant il est vrai que le scandale Armstrong aura un impact dévastateur sur la crédibilité des tests antidopage sur le Tour de France, et par voie de conséquence, sur l'organisation de la course. Ce sera pire que l'affaire Festina (une équipe qui a disparu, soit dit en passant, faute de sponsor !) : cette fois, ce n'est pas une équipe qui tombe, c'est tout le dispositif Tour de France ! Et de surcroît, Armstrong nous offre un alibi en béton, personne ne pouvant nous suspecter d'intentions malveillantes contre les Français, alors que, selon toute apparence, la principale victime de l'affaire, c'est notre propre compatriote. Voilà ce que ces gens doivent penser.

Et comme les Américains sont malins, ne voilà-t-il pas qu'en France même, ils ont réussi à enrôler de puissants alliés, à la F.F.C. (Fédération Française de Cyclisme), voire au sein même de l'ennemi à abattre : A.S.O., je pense à l'Équipe. C'est fou non ! Et ce sont ces pauvres naïfs qui vont se farcir le sale boulot. Avec ça, qui pourrait suspecter les Américains d'intentions malignes envers le Tour de France si ce sont les Français eux-mêmes qui se tirent une balle, voire une rafale, dans le pied ! 

Tout cela vous paraît bien abracadabrantesque, n'est-ce pas ? Si c'est le cas, c'est que vous ne savez pas jouer aux échecs. Dans le cas contraire, alors vous savez qu'il s'avère parfois nécessaire de céder un pion, un cavalier, une tour, pour l'emporter sur l'adversaire.

Vous me croyez si je vous dis que, dans cette affaire de dopage, Lance Armstrong n'est qu'un pion, que d'aucuns, dans son propre pays, sont prêts à sacrifier, moyennant des méthodes stalino-maccartho-mafieuses, leur véritable cible n'étant pas ce coureur professionnel retraité, contre lequel ils n'ont pas grand chose ; leur véritable cible est ce Tour de France, propriété d'Amaury Sport Organisation, qu'ils ne sont pas prêts de racheter et qu'ils ne peuvent pas délocaliser. D'où la décision de le détruire en le discréditant, en sachant pertinemment que son discrédit rejaillira sur ceux qui auront fait preuve de laxisme voire de complicité en lui maintenant toutes ces victoires. 

Après quoi, les émirs aux poches pleines de pétrodollars n'auront qu'à sortir leur carnet de chèques pour attirer vers la nouvelle course américaine la quasi-totalité des équipes cyclistes et les meilleurs coureurs. Et à ce petit jeu, le Tour de France ne sera plus qu'une coquille vide. Le tout, en grande partie grâce à l'Équipe !

Que ceux qui ne croient pas en l'histoire qui précède reprennent le dossier Armstrong depuis le début.

Le Tour de France est une épreuve sportive qui repose sur un code de procédure simple, s'agissant de la lutte antidopage : à chaque fin d'étape, le porteur du maillot jaune, voire les porteurs de maillots distinctifs, ainsi qu'un certain nombre de coureurs tirés au sort sont immédiatement emmenés vers la prise d'urine aux fins d'analyse. Et malheur à celui dont les échantillons A et B se seront avérés positifs, comme preuve de l'ingestion par lui de substance illicites, même à l'état de traces, comme ce fut le cas de Contador. C'est ainsi que le travail des enquêteurs a permis de sanctionner des gens comme Vinokourov pour suspiscion d'auto-transfusion sanguine ou encore Floyd Landis.

Les choses sont donc simples : ou bien les tests scientifiques sont efficaces, ou ils ne le sont pas.

Or, officiellement, ces tests sont efficaces. Alors, il est où, le problème, s'agissant d'Armstrong ?

Il est que l'USADA le soupçonne de dopage.

Oui, et alors ? Il est où, le problème, dans la mesure où l'USADA n'est pas en charge du dépistage de produits dopants sur le Tour de France ? Et pourquoi diable l'USADA tient-elle à ce point à interférer sur les affaires d'Armstrong sur le Tour de France, alors qu'elle pourrait se contenter d'opérer sur son ressort, à savoir son domaine de compétence, le territoire américain !

Je vois que vous commencez à poser les bonnes questions ! Si l'USADA a fait des découvertes compromettantes sur Armstrong... sur le sol américain, ça ne devrait en rien concerner le Tour de France mais plutôt les courses effectuées par Armstrong aux Etats-Unis.

Par voie de conséquence, si cet organisme anti-dopage s'intéresse à ce point à la présence d'Armstrong sur le Tour de France - qui n'est pas du ressort de l'USADA -, c'est bien parce que l'activité sportive d'Armstrong aux États-Unis n'intéresse nullement l'agence américaine, ce qui suggère fortement qu'Armstrong n'est pas du tout la cible principale des agissements de l'USADA !

Question : mais qu'est-ce que l'USADA pourrait bien opposer aux tests - négatifs, sauf magouille, sauf complicité - passés par Armstrong sur le Tour de France ? 

1. D'autres tests effectués - forcément - sur le Tour de France ? Ça voudrait dire que des agents de l'USADA auraient enquêté - incognito - sur Armstrong durant ses sept tours ? Inimaginable.

2. L'USADA aurait-elle récupéré des échantillons parmi ceux prélevés sur Armstrong par l'Agence française anti-dopage ? Difficile à imaginer, mais pas impossible, mais les conséquences seraient désastreuses pour les enquêteurs français ! Et, de surcroît, si l'USADA disposait de preuves scientifiques tirés des échantillons d'Armstrong, ce dernier ayant arrêté sa carrière depuis quelque temps déjà, comment expliquer que ces preuves "scientifiques" n'apparaissent que maintenant ? Le plus vraissemblable serait, donc, que :

3. L'USADA n'ait aucun élément scientifique relatif aux activités de Lance Armstrong sur le Tour de France. Dans ce cas, elle ne disposerait que de ragots et de témoignages plus ou moins discutables, dont la recevabilité devant un juge est tout simplement NULLE !

Démonstration : je me souviens avoir lu, il y a quelque temps déjà, dans l'Équipe, le récit d'une ancienne soigneuse de l'équipe US-Postal, de Lance Armstrong, soigneuse qui aurait assisté à ce qui ressemblait à des séances de dopage... Et c'est là que moi, avocat de la défense, je demanderais volontiers au témoin si elle savait avec certitude ce qu'il y avait dans les seringues qu'elle est censée avoir aperçues. Et si dans ces seringues, il n'y avait eu que du liquide physiologique, ou du glucose, ou un simple placebo ?

Moralité : des témoignages du type "je l'ai vu tenant une seringue" n'ont jamais constitué de preuve scientifique de la présence d'un dopant dans ladite seringue !

Et c'est là qu'il nous faut reposer la question : avec quels éléments scientifiques l'USADA compte-t-elle discréditer les tests de dépistage de produits dopants pratiqués sur le Tour de France entre 1999 et 2005, soit les années qui virent Armstrong l'emporter ? 

Car si l'USADA n'a pas de pièces à conviction d'ordre scientifique à opposer à Lance Armstrong - encore une fois, si elles avaient existé, pourquoi diable avoir mis tant de temps à les fournir ? -, n'étant pas compétente pour intervenir sur le Tour de France, on ne voit pas très bien comment, hormis par le biais de méthodes stalino-maccartho-mafieuses, l'agence américaine pourrait sérieusement contester la validité des victoires de Lance Armstrong sur le Tour de France !

En attendant d'en apprendre un peu plus sur la question, examinons quelques projets de parcours tels que concoctés par les promoteurs américano-qataris de la grande course transaméricaine "Coast to Coast", censée supplanter le Tour de France.






Mais, pour créer une grande course cycliste sur le continent nord-américain, il faut d'abord couler le Tour de France, avec l'aide des Français eux-mêmes !




Détail intéressant : l'on a vu récemment Lance Armstrong prendre la parole au cours d'une réunion dédiée à son association de lutte contre le cancer. L'homme y a affiché une bien belle sérénité. Et à cela, il y a certainement de bonnes raisons, dont la plus importante : le DROIT !




Prochain épisode : Staline et les grands inquisiteurs