Monsieur le Président Directeur Général,
Regardez bien la carte ci-dessous, qui préfigure le projet de la grande course cycliste internationale qui devrait, bientôt, supplanter le Tour de France.
A.S.O., Amaury Sport Organisation, que vous présidez, est la maison-mère du Tour de France ainsi que d'organes de presse tels que Aujourd'hui-Le Parisien, ainsi que l'Équipe.
A.S.O., Amaury Sport Organisation, que vous présidez, est la maison-mère du Tour de France ainsi que d'organes de presse tels que Aujourd'hui-Le Parisien, ainsi que l'Équipe.
L'Équipe, c'est la référence française en matière de journalisme sportif, et c'est ce journal qui, un jour de juin 2010, s'est fendu de cette Une :
Un faux grossier, une immonde contrefaçon, comme au "bon vieux temps" où Staline faisait disparaître ses adversaires des clichés officiels.
Trotsky est passé par ici, Trotsky repassera par là... |
En ce samedi de juin 2010, j'avais décidé de ne plus jamais lire ce torchon ou cette feuille de chou, ou de merde, et j'ai tenu parole jusqu'à il y a peu, et plus exactement, le samedi 25 août 2012. Et là, en voyant la Une de l'Équipe, je me suis dit : "Ce numéro, il va faire collector ; il faut absolument que tu l'achètes !".
Alors, tout en réprimant mon dégoût, j'ai de nouveau acheté cette feuille de chou, ou de m..., dont voici la Une :
Légende : "Le coureur américain renonce à contester les preuves accumulées contre lui par l'agence américaine antidopage (USADA). Dans la foulée, cette dernière a banni à vie le Texan de toute compétition et exigé qu'il soit déchu de ses titres conquis depuis 1998, dont les sept Tours de France remportés de 1999 à 2005...".
Depuis le temps qu'à l'Équipe, ils rêvaient d'afficher cette Une et de pouvoir sabler le champagne en célébrant la fin, le naufrage de leur ennemi juré, Lance Armstrong ! Ce numéro, je vous garantis qu'il va faire collector !
Mais cette Une n'est pas arrivée comme ça, comme un cheveu sur la soupe. Elle a été précédée d'un incroyable tohu-bohu entamé la veille, soit le vendredi 24 août 2012, notamment sur tous les médias électroniques, radios et télévisions ainsi que sur l'Internet. Et qu'a-t-on entendu ou lu sur tous ces médias électroniques ?
Une seule information : Armstrong déchu de tous ses titres dans le Tour de France !
Et moi de m'interroger : comment ça, déchu de tous ses titres..., et déchu par qui ? Ben, par l'USADA pardi !, semblaient répondre les médias.
L'USADA ?, me suis-je encore interrogé. Vous voulez dire avec U.S. comme United States ? Parce que l'U.S.ada est une instance juridictionnelle ? Et qu'est-ce qu'une agence dont le sigle commence par U.S. viendrait-elle faire dans les affaires du Tour de France ?
J'en étais là de ces cogitations, le vendredi 24 août 2012, lorsqu'une chaîne télévisée d'information a présenté la Une des quotidiens du lendemain, avec cette fameuse présentation de la nouvelle affaire Armstrong par l'Équipe, et c'est là que je me suis dit : "Il faut absolument que tu achètes l'Equipe demain, parce que ce numéro risque de faire 'collector'."
Voilà qui est fait !
Prochain épisode : Bouffées délirantes
Prochain épisode : Bouffées délirantes
La société américaine est coutumière d'un fait, qui se présente régulièrement sous la forme de "bouffées délirantes" assez extravagantes - pensons à l'"axe du mal", cher à George W. Bush -, le tout sur fond de puritanisme et de moralisme judéo-chrétien mal assumé, voire pas assumé du tout, comme avec ces incroyables kidnappings effectués aux quatre coins du monde, sur des présumés "terroristes" déportés vers Guantánamo, sur une terre étrangère, Cuba !, comme preuve du caractère délirant de l'opération. Ces bouffées délirantes ont produit, entre autres syndromes, deux phénomènes particulièrement caractéristiques de cette extravagance, sous la forme de la Prohibition, d'une part, et du Maccarthysme, d'autre part : deux avatars de la célèbre et funeste Chasse aux sorcières.