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mercredi 29 août 2012

Propos sur le dopage : Staline et les grands inquisiteurs


Dernière minute (5 septembre 2012) 

Vous connaissez la nouvelle ? Elle est mentionnée ci-dessous.



L’information donnée sur Pastebin  par des gens se revendiquant d’Anonymous  et AntiSec (un courant de hackers dans lequel se retrouve notamment le groupe LulzSec, connu pour son intrusion dans les serveurs de la CIA) a de quoi faire sursauter : les informations personnelles de pas moins de 12 millions d’utilisateurs d’Apple (iPhone, iPod, iPad) figuraient, selon eux, sur un énorme fichier aux mains d’un agent du FBI.
 Celui-ci, identifié comme Christopher Stangl, est un spécialiste de la cyber-action. Son PC a été piraté en mars par les hackers, exploitant une faille de sécurité dans Java7. Selon les pirates, le fichier NCFTA_iOS_devices_intel.csv récupéré parmi d’autres sur son ordinateur recensait le nom d’utilisateur, le type d’appareil, l’identifiant de l’appareil, le code postal de l’utilisateur, le numéro de téléphone portable, l’adresse, etc. de 12 367 232 personnes à travers le monde, dont des francophones. Les hackers ont publié un extrait de cette liste, expurgée de données sensibles, d’environ un million de personnes. Et parmi celles-ci, quelques dizaines de milliers de francophones propriétaires d’iPhone et d’iPad.

Rassurez-moi : les États-Unis d'Amérique c'est bien cette grande démocratie qui passe son temps à distiller des leçons de respect des droits humains au reste du monde, tout en s'asseyant dessus quand ça lui chante ? C'est bien le pays qui a fait déporter le dictateur panaméen, Manuel Noriega, vers un bagne états-unien, après l'avoir kidnappé dans son propre pays, et après l'avoir installé au pouvoir et entretenu sa dictature avec l'aide de la CIA ? Les États-Unis, c'est aussi le pays qui a rempli la base de Guantánamo, à Cuba, de suspects musulmans raflés aux quatre coins du monde et suspectés d'être alliés à Al Qaeda, sans jamais oser les présenter à un juge ?

Entre nous, y en a-t-il encore que ça surprend d'apprendre que la police fédérale américaine - pas un vulgaire petit shérif d'un comté du fin fond de l'Alabama - accumule des listes de quidams sans la moindre autorisation légale ?

Ah, bien sûr, on me dira que le flic pris sur le fait travaillait en freelance, que personne dans sa hiérarchie ne lui avait donné le moindre ordre en ce sens, etc., etc. Mais je suppose que vous connaissez la série "Mission Impossible" et son leitmotiv : "si jamais l'affaire venait à s'ébruiter, le Département d'État niera en avoir eu connaissance, etc., etc."

La plus grande démocratie du monde. Mon œil !


Un appareil d'Etat piloté par un lobby militaro-industriel cynique et capable de tout, y compris des inventions les plus extravagantes et les plus sordides (Source)


Au fait, vous connaissez William Friedkin ? Certainement, si vous avez vu les films l'Exorciste ou French Connection, qu'il a réalisés. Il se trouve que son dernier film en date sort actuellement sur les écrans, ce qui lui a valu de livrer quelques interviewes, dont celle-ci, dont j'extrais ce passage :

Vos personnages trouvent normal qu’un policier soit également tueur à gages ?



« Figurez vous que je connais des gens comme ça dans la vraie vie ! J’en connais à New York. J’en connais à Los Angeles. Ils exercent ces deux métiers simultanément. J’avais moi-même un oncle à Chicago qui était inspecteur à la police judiciaire et travaillait pour la mafia italienne. Je me souviens que lorsque j’étais petit nous allions lui rendre visite et on trouvait que cet oncle vivait comme un prince. Il avait une maison magnifique, il roulait en Cadillac. Du haut de mes 4 ou 5 ans je me disais : dis donc, ça paye bien la police ! Je n’avais aucune idée de ses activités nocturnes. Aujourd’hui, certains livres sur la pègre italienne attestent que ce personnage, Harry Lang, travaillait pour la pègre italienne, à Chicago, dans les années quarante.» (Source)

Policier et gangster, une tradition américaine qui a dû culminer durant la Prohibition. 

Question : combien de gangsters parmi les enquêteurs de l'USADA, agence états-unienne pour la lutte antidopage ?

Ah, pour mémoire, puisque nous sommes à quelques jours de la commémoration de ce que vous savez, je veux parler de "nine eleven" (11 septembre 2001), je suppose aussi que vous avez compris, il y a bien longtemps, qu'aucun avion n'a jamais percuté l'immeuble du Pentagone. Ah, vous ne saviez pas ? Alors imaginez le métal dont sont faits les réacteurs d'un avion à réaction, et imaginez un tel avion percutant un bâtiment en béton. Alors, vous devez vous douter que s'il y a quelque chose qui n'aurait jamais pu fondre lors du choc, ce sont les réacteurs de l'avion. Question : sur les images du crash contre le Pentagone, avez-vous seulement vu les traces d'un impact de réacteurs d'avion contre le bâtiment, les réacteurs, bien évidemment, étant restés À L'EXTÉRIEUR du bâtiment !

Et comme je l'ai déjà annoncé ailleurs, parmi pas mal d'autres, le 11 septembre 2001, aucun avion n'a percuté l'immeuble du Pentagone. Je sais qu'il y a une polémique autour du World Trade Center (cf. l'immeuble n°7, qui s'est effondré sans avoir été percuté par le moindre avion), mais, pour ma part, la preuve irréfutable d'une manipulation, nous l'avons au Pentagone, avec l'absence étrange de débris d'avion à l'extérieur du bâtiment.

Nous voilà en présence d'un État régi par des faussaires, dont plusieurs présidents en exercice ainsi que de hautes personnalités ont été assassinés, sans qu'on sache toujours par qui ni pourquoi, le pays qui a donné ses lettres de "noblesse" (!) à la Mafia sicilienne, petite organisation provinciale en Italie, superstructure industrielle outre-atlantique, un pays qui a sciemment pratiqué des essais nucléaires en utilisant certains de ses propres citoyens comme cobayes. Et un pays (État, gouvernement, médias dominants) capable de telles manipulations et de tels montages, destinés à tromper le public, est capable de tout.

Retour à cette autre manipulation qu'est l'affaire Lance Armstrong. Dans ce domaine, ma thèse s'énonce simplement :

Pour couler le Tour de France, il faut impérativement discréditer les contrôles antidopage qui y sont pratiqués, soit en pointant du doigt l'incompétence des Français, soit en révélant une magouille des organisateurs du Tour en faveur d'Armstrong, ce dernier n'étant qu'une cible collatérale dans un numéro de billard à trois bandes. 


Lu sur le site tempsreel.nouvelobs :

Côté passé, la chute d’Armstrong n’a qu’un seul intérêt : montrer que même le champion le plus puissant de l’histoire du cyclisme peut être rattrapé par ses tricheries. Ses sept Tours ? Volés, on s’en doutait, on le savait, même, depuis la publication des charges de l’Agence antidopage américaine (USADA). Et alors ? Inutile de se livrer à l’exercice consistant à chercher les coureurs propres derrière lui au classement. Mieux vaut tirer un trait sur cette décennie de Tours de France. Ne pas oublier mais la prendre pour ce qu’elle était.
On s'en doutait, on le savait ! Vous savez quoi ? Ce sont Staline et Hitler qui auraient été ravis de voir un bout de leur idéologie totalitaire repris par les sociétés les plus démocratiques, en apparence, et notamment par ces grands défenseurs des libertés publiques - et de la présomption d'innocence !!!! - que sont les journalistes !

Armstrong ? Coupable, évidemment, dès lors que, pour nos journalistes, le doute profite toujours à l'accusation, jamais à l'accusé ! La présomption d'innocence ? Quelle présomption d'innocence ? Puisqu'on vous dit qu'Armstrong ne peut être que coupable ! Les tests scientifiques effectués à l'arrivée des étapes du Tour de France ? Ben ! Voyons ! Euh ! Enfin ! Et puis zut !, l'Usada ne raconte pas de conneries tout de même !
Ah, j'en vois déjà qui hurlent d'indignation à l'évocation de Staline et de Hitler, et qui vont me lancer que "comparaison n'est pas raison !".

Et alors, il est où, le problème ?

Il est que l'on admet, désormais, que quelqu'un, sous prétexte qu'il pratique librement une activité sportive, chose à laquelle personne ne le contraint, va se voir tenu d'ouvrir sa porte à des enquêteurs intervenant dans son intimité, tenu de communiquer auxdits enquêteurs l'adresse de ses lieux de vacances, pour qu'on puisse venir le quérir, jusqu'au bout du monde, afin de lui faire subir toutes sortes de tests censés vérifier qu'il respecte bien la réglementation contre le dopage.

Ils appellent ça le suivi longitudinal ou quelque chose comme ça. Moi j'appelle ça une pratique qui n'aurait pas déplu à Hitler ni à Staline !

Imaginez qu'un jour moins de la moitié des coureurs cyclistes professionnels acceptent de prendre le départ du Tour de France.

Ce jour-là, il n'y aura plus de Tour de France.

Manque de chance pour Armstrong, et pour d'autres, aussi bien les journalistes que la justice sportive ignorent les principes qui fondent le droit dans les pays civilisés.


Dans ce qui va suivre, nous allons revenir sur quelques principes fondamentaux (on dit aussi "généraux") qui fondent le droit dans les nations dites civilisées, comme la présomption d'innocence, la non rétroactivité des lois et règlements, l'indispensable prescription des infractions, délits et crimes, le doute qui profite toujours à l'accusé, l'interdiction d'être juge et partie, le respect scrupuleux de la procédure, le fait que la loi doive être la même pour tous, celui selon lequel il incombe à la partie qui invoque un fait d'en apporter la preuve, etc., tous principes essentiels que les journalistes - ces crétins ! - ont pris l'habitude de fouler aux pieds, allant jusqu'à clamer en chœur que LANCE ARMSTRONG AURAIT ÉTÉ DÉCHU DE TOUS SES TITRES par... l'USADA, une agence juste chargée d'enquêter sur le dopage !

Pauvres journalistes ! Ne leur dites surtout pas que ce ne sont que de misérables épigones de Staline, ils se prennent tous pour des hérauts de la liberté d'expression ! De fait, si la justice était rendue selon les cânons définis par les médias, il est certain que la guillotine serait encore en activité sur quelque grande place de Paris, où des foules éberluées s'agglutineraient pour jouir du spectacle. Le malheur a voulu que la justice sportive se laisse contaminer par les miasmes putrides générés par la justice médiatique. 


Pour mémoire : 

1. la justice sportive - et médiatique - est rendue par des automates, quand la Justice (avec une majuscule) est rendue par des humains. Il s'ensuit que...

2. la justice sportive - et médiatique - est automatique et ne connaît pas la nuance, là où la justice humaine est toujours nuancée. Par exemple : les automates ont détecté des traces de... dans les urines de Contador ? Ledit Contador est automatiquement suspendu pour deux ans, sans la moindre possibilité de discuter : il n'y a pas de débat sur le fait de savoir s'il aurait pu s'agir d'une contamination accidentelle, là où un tribunal humain aurait mandé des experts pour évaluer toutes les possibilités. Et, de fait...

3. la justice sportive - et médiatique - retient automatiquement l'intention de se doper, en clair, la préméditation, ce qui est logique, dès lors que ladite justice est rendue par des automates, là où la justice humaine distingue entre le meurtre avec préméditation (l'assassinat), le meurtre simple, l'homicide en cas de légitime défense, les coups et blessures ayant entraîné la mort sans intention de la donner, l'homicide par imprudence, involontaire ou accidentel..., toutes circonstances qui vont permettre de nuancer la sanction. Pour les juges sportifs, les traces de substance interdite trouvées dans les urines de Contador ne peuvent être que la conséquence de la volonté de Contador de se doper, là où un juge humain aurait cherché à savoir si les aliments consommés auraient pu être contaminés à l'insu du consommateur (cf. la crise de la vache folle et l'interdiction d'importation de viande britannique dans le reste de l'Europe...). C'est ainsi que les juges sportifs - et médiatiques - auraient accusé un quidam ayant consommé de la viande contenant de la dioxine, par exemple, d'être seul responsable de son malheur, dès lors qu'il ne pouvait pas ignorer la présence de la dioxine dans la viande, comme Contador ne pouvait pas ignorer... ! Il s'ensuit que...

4. la justice sportive - et médiatique - ignore la présomption d'innocence, privilégiant la présomption de culpabilité. Ce qui s'explique, les sportifs, c'est bien connu, n'étant que de dangereux consommateurs de produits dopants. Et, bien évidemment...

5. la justice sportive - et médiatique - a tendance à s'asseoir sur le principe de la prescription, quand on voit, par exemple, que l'on nous reparle d'un Tour de France gagné par Armstrong en... 1999, là où un chauffard ou un voleur à la tire aurait vu les faits prescrits. Et, pour couronner le tout...

6. la justice sportive - et médiatique - inverse la charge de la preuve, un sportif, appelons-le Lance Armstrong, étant tenu de prouver son innocence, sans que ses accusateurs soient tenus de démontrer quoi que ce soit. Et comme de bien entendu...

7. la justice sportive - et médiatique - a toute latitude de suborner les témoins pour leur faire dire ce qu'elle veut, comme dans l'affaire Armstrong, où l'on a vu des "journalistes" déguisés en procureurs s'ériger en même temps en juges, où l'on a vu deux cyclistes tombés pour dopage (Floyd Landis et Tyler Hamilton) invités - on devine par qui - à "balancer" sur Lance Armstrong, le tout dans la plus pure violation de la présomption d'innocence et des droits de la défense.

8. la justice sportive - et surtout médiatique - est inégalitaire, ayant ses têtes de turcs et ses petits protégés. C'est ainsi, par exemple, que les mêmes qui, en France par exemple, se sont bâti un fonds de commerce avec les investigations sur Lance Armstrong sont d'une discrétion de mastaba (sépulture égyptienne) s'agissant du secret de Polichinelle entourant leur héros, Jacques Anquetil, dont on raconte qu'il avouait lui-même, en petit comité, avoir des traces de piquouses un peu partout sur ses fesses ! 

N'a-t-on pas entendu des gens suggérer que les prélèvements biologiques - on se doute de qui -, soient conservés soigneusement, pour être analysés dans quelques années, à la lueur des progrès effectués en matière de dépistage. Le seul problème est que cette proposition ne risque pas de concerner les Fausto Coppi, Bahamontès, Anquetil, Darrigade, Poulidor, Indurain, Hinault, Mercks, Ocaña et consorts. Autant dire que, pour la justice sportive - et médiatique -, la loi n'est pas la même pour tous.

Du coup, on en vient à se demander si, pour paraphraser quelqu'un, la justice sportive - et médiatique - n'est pas à la Justice ce que la musique militaire est à la musique !

Par chance pour Lance Armstrong, le Tour de France se déroule en... France, vous savez ?, la patrie des droits de l'Homme. Mais plus sérieusement, une décision de justice invalidant les victoires de Lance Armstrong dans le Tour de France aurait impérativement besoin, pour devenir définitive, de l'aval de la Cour Européenne des Droits de l'Homme. Et c'est là que l'USADA risque de connaître quelques problèmes, car la Cour Européenne ne manquerait pas de lui rappeler que :

1. Toute institution juridictionnelle est liée par un Code de procédure strict, qui ne saurait varier selon les humeurs du moment ou la tête du client.

Et même aux Etats-Unis, où règne l'USADA, les juges observent ce principe d'une manière on ne peut plus stricte. Exemple : le policier amène au tribunal un quidam soupçonné de cambriolage et pris sur le fait (en anglais on dit "red handed" : avec les mains rouges). Première question du juge au policier : "Lui avez-vous lu ses droits ?". Les droits en question ? Ils figurent impérativement dans la formule rituelle que tout bon policier américain doit connaître par coeur : "Vous êtes en état d'arrestation. Vous avez le droit de garder le silence. À compter de cet instant, tout ce que vous direz pourra être retenu contre vous. Vous avez le droit de consulter un avocat ; si vous n'avez pas les moyens de vous offrir un avocat, il vous en sera commis un d'office...".   Et que le policier distrait oublie cette étape procédurale élémentaire et le présumé voleur sera libéré sur le champ. 

S'agissant du Tour de France, voire du sport en général, les sportifs subissent des tests systématiques ou aléatoires durant les compétitions, mais également tout au long de l'année, sur leurs lieux de vacances, par exemple. Et malheur à celui ou celle dont les échantillons révèlent la présence d'une substance dite dopante. C'est ce protocole procédural qui a permis de sanctionner un Floyd Landis, un Alberto Contador, un Tyler Hamilton ou un Ben Johnson, entre autres. Aucun d'eux n'a été balancé !

2. Toute infraction, délit ou crime se voit appliqué un délai de prescription parfaitement défini. En clair, on ne saurait poursuivre au-delà dudit délai.

3. Tout prévenu jouit de la présomption d'innocence, et ce, pour la simple raison que...

4. La loi est la même pour tous. En clair, devant une juridiction, les parties (accusation et défense) sont sur un pied d'égalité. En clair, si le défendeur ne saurait acheter des témoignages qui lui seraient favorables - ce qui relèverait de la subornation de témoins -, l'accusation ne le saurait pas non plus. Mais ce principe vaut également pour l'ensemble des prévenus. Par exemple, l'accusation ne saurait dispenser un prévenu de peine moyennant la contrepartie qu'il en enfonce (balance) un autre.

5. Le doute profite toujours à l'accusé, principe systématiquement bafoué par la grande presse, pour laquelle le doute conduit automatiquement à la condamnation du suspect.

6. Une loi n'est jamais rétroactive.  Ce qui anéantit l'hypothèse de tests effectués a posteriori sur des échantillons qui auraient été conservés en chambre froide pour être analysés dans le futur, outre le fait que cela violerait le principe de l'égalité de tous devant la loi - pourquoi le faire pour Armstrong et pas pour Mercks, Hinault, Anquetil ou Coppi ? - ainsi que le code de procédure observé sur le Tour de France.

7. Nul ne saurait être juge et partie. Par exemple, dans l'affaire Armstrong, l'USADA ne saurait se comporter comme un juge, n'étant que partie - chargée de l'accusation - dans l'affaire. Qui plus est, en intervenant sur le Tour de France, l'agence étatsunienne pour la lutte antidopage déborderait de son ressort (terme de procédure juridictionnelle) ; voyez l'item n° 1 ci-dessus. Mais, surtout...

8. Il incombe à la partie qui invoque un fait d'en apporter la preuve. En clair, c'est l'accusation qui doit fournir la preuve de l'infraction, du délit ou du crime, pas l'accusé.

À la lumière de ce qui précède, cherchons maintenant à comprendre ce qui se passe à propos de Lance Armstrong, dont j'ai entendu ici et là qu'il plaidait coupable pour avoir décidé de ne plus collaborer avec l'USADA. Et là, qu'il me soit permis de rire aux éclats !

Car enfin : que le prévenu Armstrong décide de garder le silence est un droit fondamental qui lui est garanti par la Constitution des Etats-Unis d'Amérique ! Messieurs les journalistes, lisez un peu avant de vous précipiter à dire et écrire des conneries !

Et, de fait, le silence d'Armstrong n'a jamais constitué de preuve de je ne sais quoi, dans la mesure où le silence du prévenu ne saurait dispenser l'accusation de la charge de la preuve qui continue de lui incomber, messieurs-dames les crétin(e)s de journalistes ! Car, ou bien l'USADA a des preuves, et je vous ai rappelé plus haut que la justice sportive reposait sur des preuves révélées par des automates et dont les conclusions ne sont - apparemment - pas discutables (voyez Contador, suspendu deux ans pour de simples traces), ou bien l'USADA n'a pas de preuves - et l'on ne voit pas très bien pourquoi l'USADA - sauf malignité ou malveillance - aurait conservé des "preuves" sous le coude jusqu'à maintenant seulement ! 

Précision utile : les preuves fournies par l'USADA seront scientifiques (biologiques) ou alors, nulles et non avenues dès lors que l'agence étatsunienne ne saurait tripatouiller le code de procédure à sa guise !

Encore un rappel : Contador, Landis ou Hamilton n'ont pas été "balancés" mais "confondus" à la suite de dépistages réalisés dans un laboratoire. Ce qui veut dire que la PROCÉDURE du test reste efficace et l'on a du mal à comprendre pourquoi, s'agissant du Tour de France, cette reine des preuves viendrait des Etats-Unis et non des labos français !

En conséquence, Armstrong a beaucoup de chance que son sort éventuel dépende non pas de la rumeur publique colportée et brassée par de médiocres journalistes - j'espère qu'il y en a de bons ! - mais de vrais juges, en l'occurrence, la Cour européenne des Droits de l'Homme, saisie en dernier ressort, au cas où il viendrait à être - tardivement - sanctionné sur la base d'éléments non scientifiques. Et il y a fort à parier que le juge saisi s'interrogera, d'abord, sur la régularité des formes, à savoir la légalité de la procédure, sachant qu'Armstrong n'est plus cycliste professionnel depuis quelque temps maintenant et que sa dernière victoire sur le Tour date de 2005, ce qui amènera le juge à s'interroger sur la question de la prescription. Le juge (européen) voudra également savoir pourquoi est-ce une agence américaine qui officie en qualité de procureur en la matière, alors que le Tour de France, comme son nom l'indique, se déroule en France, et accessoirement en Europe. Par la suite, à la condition que les questions de forme ne prêtent à aucune contestation, le juge européen examinera l'affaire au fond, en s'attachant aux preuves rapportées par l'USADA dans le respect de la procédure observée dans tous les cas de dépistage du dopage.

Vous voulez que je vous dise ?

Lance Armstrong n'a pas encore perdu ses sept titres gagnés sur le Tour de France.

Quant aux "journalistes" de l'Équipe, je les invite à s'occuper, dare-dare, du cas Anquetil, parce qu'il y a fort à parier que, bientôt, on lira dans les gazettes - pourquoi pas aux Etats-Unis même ? - que le grand Jacques - vous savez ? celui qui avait des traces de piquouzes un peu partout sur la peau des fesses ! - va voir ses cinq victoires dans le Tour de France, ses records de l'heure, ses Grands Prix des Nations, etc., rayés de la carte !



Lien : un papier pas trop mal écrit dans l'Express



Prochain épisode : Les gladiateurs, ces héros !