L'affaire a fait grand bruit, y compris à l'étranger, où le faux en écriture s'est retrouvé sur plus d'une Une, ci-dessous l'allemand Bild.
Quelque part, on comprend mieux pourquoi Daniel Schneidermann (Arrêt sur Images) a quitté Le Monde, lequel ramène l'affaire à un vulgaire réglement de comptes..., bref, considère qu'il n'y a jamais eu de faux de la part du quotidien sportif.
Citation (Le Monde) :
Les réglements de comptes vont bon train dans le petit monde du football tricolore. Après la "commission d'enquête", devenue "d'information", créée par la FFF pour faire la lumière sur la mutinerie de Knysna, c'est au tour de Nicolas Anelka de monter au créneau, cette fois pour se venger du quotidien L'Equipe.
Le 19 juin, le journal sportif avait choisi de barrer sa "une" d'une bordée d'insultes, proférée selon L'Equipe par Anelka à l'encontre du sélectionneur Raymond Domenech à la mi-temps du match France-Mexique (lire l'article). Le joueur avait ensuite été exclu du groupe et de la Coupe du monde par sa fédération, et les joueurs s'étaient lancés dans une grève de l'entraînement surréaliste en soutien à leur coéquipier renvoyé.
Le mauvais feuilleton n'est donc pas terminé, puisque Nicolas Anelka a décidé de porter plainte contre le quotidien sportif pour diffamation, au motif que "L'Equipe n'aurait pas reproduit l'exactitude de ses propos", d'après Le Parisien. Le joueur avait déjà expliqué à l'issue du Mondial qu'il n'avait pas prononcé ces mots-là (lire l'article), une version défendue par plusieurs autres joueurs (Evra, Abidal, Henry). "Cela n'aurait jamais dû sortir du vestiaire", avait précisé Anelka, qui a donc choisi de porter l'affaire devant les tribunaux. Les supporteurs attendent certainement avec impatience la reconstitution de la scène.
Quelques messages extraits du forum de discussion du site lemonde.fr
motojef
31/07/10 - 10h40
J'aime bien les commentaires de tous ceux qui n'ont jamais fait de sport, jamais entendu ce qui se dit dans un vestiaire. Sans être particulièrement fan d'Anelka, j'imagine bien la scène: RD: "fais ce que je te demande" NA: "tu fais ch...r, y' a pas d'organisation dans ton équipe" RD "fais le qd même" NA: "vas te faire...." Quand c'est écrit en gras en 1ere page de l'équipe, c'est une affaire d'état...
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Paul J.
11h12
eh oui, et c'était tout ! le problème c'est que les racistes de tout poil avaient besoin de se faire mousser. Ils sont vraiment mal avec les résultats français en athlétisme (mais voilà qu'ils nous parlent maintenant de ceux qui s'enveloppent du drapeau pour leur tour d'honneur ... mais ne chantent pas l'hymne !) le nationalisme chauvin allié au racisme et à la méconnaissance totale du monde du sport donnent des ... mélanges qui font vomir !
Fin de citation
La morale de l'histoire ?
J'écrivais, ici même, que si j'avais été le conseiller juridique de Nicolas Anelka, je lui suggérerais d'attaquer l'Equipe au pénal pour le faux en écriture affiché en Une du journal, assorti de la diffusion d'une fausse information. Visiblement, Nico est très bien conseillé (ha ! ha ! ha !).
Parce que, trève de plaisanterie, la presse française s'est couverte de ridicule - d'où l'inquiétude du Monde - en ne condamnant pas plus énergiquement la sortie de route de leur confrère sportif. Il se trouve qu'Anelka a suffisamment de témoins pour apporter la démonstration de la forfanterie de l'Equipe. Et compte tenu de la "grève" des joueurs et de ses motifs, il était difficile de ne pas porter l'affaire en justice.
Laquelle Justice se trouve devant ses responsabilités : ou bien elle dédouane le journal et crée un ahurissant précédent, les faussaires se voyant encouragés à récidiver (souvenons-nous des faux carnets d'Hitler, complaisamment diffusés par Paris-Match !), ou bien elle fait une application stricte de la loi, et notre grand quotidien sportif devra aller à Canossa, en présentant ses plus plates excuses à Anelka, et accessoirement, à la mère Domenech !
Ce que je profère ici n'a rien de théorique : l'expérience quotidienne nous montre que la presse n'est pas au-dessus des lois, à en juger par les Unes de bien des magazines contraints de faire paraître en gros caractères une décision de justice les condamnant à d'infâmants communiqués assortis de dommages-intérêts. Voyez les Voici, Closer et autres Entrevue...
In fine, je ne dirais qu'une chose : "Bien joué Nico !"
P. S.
Pour preuve que la presse n'est pas au-dessus des lois, ci-dessous une coupure de presse émanant, non pas d'un vulgaire tabloïd ou autre fouilleur de poubelles, du style France Dimanche, Ici Paris, Voici ou Closer..., mais d'un des fleurons de la presse magazine française.